C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Bien trop souvent, il a entendu cette phrase bien qu’elle ne soit pas vraiment adaptée au village caché de la feuille. Mais cette expression a bien fait sourire l’homme qui aujourd’hui semblait pouvoir profiter d’un petit jour de congés. Habillé en civil, il se trouvait dans ses appartements à regarder des photos. Car oui, cet homme conservait de nombreux souvenirs photographiques. Si on s’y intéresse de plus près et qu’on se penche, on peut voir plusieurs photos de groupe avec des jeunes qui lui tirent la langue. En consultant ses photos, un petit sourire apparait sur son visage marqué par la guerre. Néanmoins, il est toujours debout et il repense à tous ses jeunes qui sont passé sous ses ordres avant de devenir de grands ninjas. De ce qu’il en sait, la plupart n’ont pas survécu aux différents guerres et il se rappelle avoir vu leur nom sur les différents mausolées. Il se rappelle de chacun d’entre eux et de chacune de leurs caractéristiques. Chaque élève, il se rappelle de leur entraînement de leur nom, de leurs parents pour ceux qui en avaient encore. Et dire que tout ça a fait partie de sa vie active en tant que ninja du village. Le soleil est au beau fixe et il ne fait rarement mauvais dans ce pays si lumineux, si accueillant. Finalement, bien qu’il ne soit ni marié ni père, il était très heureux de la sorte. Cela peut paraitre étrange mais pour lui, les Gennins qu’il peut entraîner sont comme ses enfants. Il vit pour le village et c’est toujours ainsi qu’il s’est vu.

Dans le calme et la sobriété des lieux, le shinobi finit par refermer son petit almanach des souvenirs et à se lever pour le ranger. Alors qu’il allait se lever, il entend frapper. Arquant un sourcil, il se demandait qui cela pouvait bien être vu qu’il n’a que très rarement de la visite. Refermant le tiroir, il annonce de vive voix qu’il est présent avant de soupirer. Il ne peut même pas être tranquille même durant ses jours de congés. Se redressant, il se dirige vers la porte et il ouvre avant de constater qu’un autre shinobi se tient devant lui. Sans un geste, le ninja lui dit qu’il est convoqué devant le Conseil sur-le-champ. Sans aucune forme de procès, le ninja s’éclipse laissant le shinobi complètement surpris avec la porte de son domicile ouvert. Restant ainsi durant plusieurs secondes, il finit par se reprendre en se secouant la tête. Lui ? Convoqué par le Conseil ? Qu’a-t-il pu bien faire ? Comme tous ninjas qui se respecte, il savait que la convocation devant le Conseil n’est jamais une plaisanterie et le Conseil se garde bien ce pouvoir qui est tant redouté. Laissant finalement la porte ouverte, il prend quelques affaires avant de quitter ses propres appartements.

Se déplaçant rapidement, il savait qu’il ne devait pas faire attendre le Conseil. Traversant une bonne partie du village, il finit par poser le pied près de la tour réservée normalement à l’Hokage. Saluant ses collègues de la garde, ils le laissent passer en sachant qu’il a été demandé par le Conseil. Avec le sourire et sous le soleil, il pénètre le bâtiment. Prenant une grande inspiration, il monte les étages avant d’arriver devant la salle de réunion du Conseil. Frappant trois coups, il entre avant de refermer derrière lui. S’inclinant devant le Conseil, il reste silencieux et observe les membres de ce fameux Conseil. Depuis la mort de Danzô, c’était un autre ninja qui les avait rejoints. Bien entendu, personne ne connaissait son identité et même s’il peut désormais lui mettre un visage, cela ne va pas plus l’aider. Le Conseiller se présente et invite le shinobi à s’asseoir mais celui-ci décline. Bien qu’il soit dans les bonnes grâces du village, il ne fait pas parti de ses hommes qui pourraient passer des heures à se prélasser au soleil. Non, lui préfère l’action et pour lui, la diplomatie n’est pas à prioriser sur le reste. Il faut dire que la dernière attaque du village par la légendaire Shishidaime Mizukage lui était encore resté à travers la gorge mais le Conseil estimait que Kiri avait payé son tribut. Mais pour cet homme, c’est elle qui devait payer, pas son village. La période de terreur, c’est elle la responsable. Malheureusement, il ignore où elle se cache… Et ce même nom ne cesse de faire trembler la propre volonté du feu dont elle a elle-même hérité. Mais tout ça appartient au passé et il ne peut plus revenir en arrière.

Se secouant la tête, il revient à la réalité lorsque l’un des membres du Conseil prend la parole en lui expliquant la raison de cette soudaine convocation. Attentif et silencieux, il ne lâche pas des yeux le membre du Conseil qui lui annonce la triste réalité. L’hokage actuel, ne pouvant guère assurer son rôle a été démis de ses fonctions et ils veulent qu’ils le remplacent. Quoi Avait-il bien entendu ? Lui, Hokage ? Impossible… Il n’est pas le genre à accepter ce genre de titre. Faisant part de ses impressions et ressentis au Conseil, il exprime sa gratitude envers l’honneur que lui fait le Conseil mais il préfère refuser le poste. Sa condition lui convient et il n’est pas du genre à chercher à aller plus haut. Pour lui, le village c’est toute sa vie et le diriger serait un sacrilège. Face un tel refus, le Conseil lui propose alors la gestion du village en attendant de trouver un candidat. Dans la mesure où ce n’est que temporaire, il finit par accepter mais uniquement si cela est temporaire. Passé un certain délai, il abandonnera son rôle afin de ne pas se laisser avoir par le Conseil. La prudence est mère de sureté. Mais en contrepartie, il sera là dès que cela sera nécessaire. Après des heures de discussion, le Conseil tranche dans le sens du shinobi qui devient alors le gérant du village en attendant la nomination d’une personne plus apte et plus importante que lui. Après avoir pris les précautions nécessaires, cet homme sait désormais ce qu’il a à faire et ce ne sera pas le Conseil qui sera là pour lui dire ce qu’il doit faire. Le temps change… Les gouvernements aussi…