L’entraînement était fini et je venais d’apprendre un art compliqué. On m’attendait depuis un bon bout de temps au village. Tout le monde se demandait où était passé le Tsuchikage. Le conseil avait sa petite idée mais les ANBUS qui veillaient sur moi n’avaient pas pu me suivre dans les méandres du désert cauchemardesque. Cet endroit hostile où seuls les nomades arrivent à survivre fut la base de ce que j’avais appris. Ce lieu charismatique et emplie de mystère m’avait permis de mettre mon plein potentiel sans risquer de blesser une quelconque personne. Mes techniques étaient connues pour avoir une envergure assez grande et une simple salle d’entraînement ne suffisait donc pas pour moi. Ceci dit j’aurais bien aimé un peu de repos mais, c’est une pile énormissimes qui m’attendait sous ce temps maussade ainsi que des réunions à n’en plus finir. J’essayais en vain de déléguer au mieux ces paperasses à mes subalternes mais, il fallait encore que j’assigne les missions. Ce rôle primordial m’incombait et je veillais donc dans mon bureau pour leur assigner les dits papiers. Demain pourtant serait une journée spéciale. A mon grand étonnement, le conseiller m’avait marqué un rendez-vous pour me dégourdir les pattes puisque il s’agissait d’aller voir les différents clans au cours de cette semaine. Demain je commencerais donc assez fort avec le clan Nakashima. Je n’en savais que très peu sur eux. Ils utilisaient l’art du Kongouton et certains d’entre eux avaient été des ANBUS jusqu’à ce que certains soient délogés pour d’autre place. Il est vrai que j’avais voulu restreindre l’ANBU a une simple escouade et qu’à l’heure actuelle l’ANBU ne compte pas beaucoup de membres. Je suis en train de remodeler cette fonction qui regroupait plus des ninjas talentueux que de véritables espions et c’est pourquoi je n’avais gardé que ceux gardant cette fonction. A l’heure actuelle, il restait 4 places à fourvoyer chez les ANBUS. Peut-être parmi ces clans avais-je raté des éléments importants. Je ne pourrais qu’approuver le fait que virer une partie des gens sans un quelconque approfondissement clair de ma part n’était pas quelque chose de très juste et je ne doutai pas que ce clan qui avait rempli un temps les fonctions d’ANBUs ne m’en voudrait pas mais, je m’en fichais éperdument à vrai dire. Je suis le Kage après tout. J’ai mis 2 ans à m’imposer avant que l’on ne me reconnaisse en tant que tels par rapport à mes prédécesseurs. Les Tsuchikages ont une autorité qu’il doive manifeste pour gouverner ce peuple gigantesque. Je ne pouvais pas me permettre de laisser voir la moindre faiblesse bien que ma jeunesse en témoigne déjà de certaines.


C’est ainsi que le Lendemain je marchais tranquillement. Le pas de mes chaussures résonnait dans l’allée. J’étais venu seul et je ne tenais pas à m’embarrasser de subalternes bien que je respectais leur fidélité et compétence. S’ils étaient là après l’épuration que j’avais entreprise, c’est qu’il y avait donc une raison. Et puis les autres restaient des ninjas et pouvaient donc ainsi s’occuper du surplus de genins que nous avions à cause d’une natalité encore assez grande. Mon manteau blanc et ample était ouvert, laissant deviner un léger pull noir. Le soleil était haut mais l’air frais rappelait que l’automne était de retour. Des feuilles rouges, brunâtres et jaunes virevoltaient dans tous les sens et c’est avec une certaine appréhension que je les regardais comme un enfant, m’arrêtant pour regarder le paysage. Mon chapeau ample me tombait un peu sur la tête et ma vision en était légèrement réduite mais, cela ne m’empêchait pas d’apercevoir ces bâtisses fortes est ancrés dans la roches pour certaines, parfaitement entretenu. J’étais arrivé dans un quartier chic qui surplombait sur un plateau une partie du village. Je ne m’étais pas emmerdé à faire le tour et j’avais grimpé grâce à l’adhésion de chakkra jusqu’au plateau avec une aisance déconcertante marchant à la même allure malgré la gravité. Ma dose de chakkra était parfaite au millimètre près sans s’essouffler. Cet entraînement ardus au ninjutsu que m’avait imposé la vieille bique m’aura très certainement servis et était très certainement ce qui me convenait le plus. Je n’étais pas armé. Je venais en simple Kage, mon titre suffirait. Mon pantalon descendait ample pour me permettre de marcher et de bouger sans trop de soucis au cas où mais, c’était le seul apparat qui laissait entrevoir que j’étais un adepte des mouvements fluides. Un bon ninja doit avoir les apparats appropriés même au sein de sa famille car, la traitrise ne peut venir que de ses proches et réagir à toute situation sans perdre son sang-froid est la meilleure chose à faire selon moi. Après tout, j’étais surement bien placé pour le savoir. Ceci dit je pensais à mes deux sœurs maintenant à l’école. Je ne pense pas qu’elles deviendront des ninjas même si elles furent obligées de recevoir la formation habituelle mais, elle pourrait bientôt aller dans une des écoles supérieurs, le lycée, que j’avais mis en place dans le village pour ceux qui souhaitaient se rediriger vers d’autres métier que l’art de la guerre. Le village ne fait que mettre en place une guerre silencieuse et la paix n’est que factice mais, même en sachant cela, n’est-ce pas mieux ainsi qu’un amas de sanglots et de sang sur les rives du Styx ? J’étais arrivé devant une grande bâtisse ceinturé par une muraille assez haute. Il semblait que l’on m’attendait.

Une personne assez mince et bien habillé m’attendait. Ce membre du clan ouvrit une petite barrière fabuleusement ornés pour m’indiquer un petit chemin de terre qui se séparait en plusieurs parties. J’étais intrigué par les autres voies mais je suivis celle qu’il m’indiqua me menant au jardin que j’avais vu plutôt. Un buffet avait été disposé et les gens étaient fortement bien habillés. A mon arrivée, tous se retournèrent pour me regarder. C’était légèrement embarrassant mais je gardais mon éternel sourire pour ne pas laisser transparaitre les faiblesses du roi. Rengainant mon chapeau de Kage derrière moi je pris la peine de me présenter à nouveaux devant eux.


Certains semblaient sourire. Je n’avais pas trop l’habitude de la haute société bien que Tsuchikage. Il fallait dire que je n’avais pas vécu dans des endroits incroyables non plus venants d’une petite famille modeste. Une femme aussi mince que le membre qui m’avait accueilli et portant de somptueux vêtement de geisha vînt jusqu’à moi se présenter. Elle se nommait Mika et était la responsable du clan. Je continuais de sourire toujours. Je n’allais pas être embarrassé par quelques sourires incongrus de la part de mes hôtes. Après tout à Iwa, on n’était rarement gêné. Il fallait croire qu’être « sans-gêne » ou un peu « barbare » était inhérent à notre contrée comme me l’avait fait remarquer les sunajins il y a quelques mois de cela. Ceci dit je n’étais pas là pour figuration. Si je me déplaçais en personne c’est que je souhaitais en savoir le plus possible sur les clans qui coordonnent notre village et surtout, repérer des éléments importants qui pourrait combler les trous dans l’administration, les ANBUs et ma garde rapproché. Kurotsuchi avait été assigné à une équipe de genin et Shinsuke avait fort à faire depuis que je l’avais intégré aux ANBUs. Il me fallait une nouvelle compagnie et une chair fraîche. Ceci dit mon regard se posa sur une jeune femme. Il n’était pas possible derrière tant de parure et d’extravagance de savoir l’âge de cette dernière. Habillé pour l’occasion et parant le masque de geisha je la dévisageais de mon regard embrun de rouge.

M’approchant d’elle souriant je lui demandais.


Suite à cela je continuais.

Il me tarde d’en connaître plus sur les lieux, pourriez-vous me faire visiter.

Le buffet ne m’intéressait guère et je n’avais pas le temps pour cela. C’était peut-être un affront pour ces gens ou un manque de tact mais, je m’occuperais du souper une fois mes affaires réglés. Je connaissais mes priorités, d’autant plus qu’elles rejoignaient mon goût de la curiosité et j’aspirais à en savoir toujours plus. Épatez-moi jeune kunoichi.

La réponse fut positive et je montrais toute mes dents en signe de contentement. Mon sourire était sincère et, j’appréciais cette réponse. D’un autre côté, il aurait été mal venu de refuser bien que d’un point de vue humain je n’étais pas le genre d’homme à se vexer pour cela. Je marchais tranquillement en diapason avec la jeune geisha, appréciant son furisode rougeoyant. J’aimais bien cette couleur. Il m’apparaissait, maintenant que je la dévisageais de dos, qu’elle devait être un peu plus jeune que moi. Je buvais ses paroles à l’instant même où elle parlait. Je ne tentais pas d’analyser ce qu’elle disait. L’information se traitait en deux étapes : stockage puis analyse. J’étais le genre de personne à porter de l’importance à ce genre détail. L’information était la clé du succès et le pouvoir absolue en société. L’existence même du mot « secret » est sous-jacent à « espion »: voleur au service de soi ou des autres. C’est pourquoi, même si une information pouvait sembler rébarbative comme la description d’une bâtisse d’Iwa no Kuni et que je tentais de ne pas bailler, c’est avec volonté que j’entreprenais de tout écouter et de tout retenir. Mes capacités de mémoires avaient été fortement accrues avec mon apprentissage accéléré et, ce n’était pas l’épreuve la plus difficile pour moi. Ceci dit, nous approchions d’une bâtisse un peu plus intéressante et qui attira mon œil avisé.  Une porte en bois garnie ornés d’une fresque de femmes entouré de chien de chasse me fit quelque peu sourire. Lorsque la porte s’ouvrit je ne pus que constater le trésor que gardaient jalousement les Nakashimas. Une bibliothèque luxuriante bien que plus petite que la bibliothèque du village, parfaitement préservé et très certainement utilisée (vu qu’il existait un petit poste d’accueil avec des fiches d’emprunts non loin). Mes yeux pétillaient à la vue de cette bibliothèque et c’était une profusion de couleur dû à l’extravagance de l’agencement des lieux qui me choquaient d’autant plus. Les bibliothèques que j’avais côtoyées étaient austères et empreinte d’une mystérieuse attention au silence et au respect mais, cette bibliothèque respirait la force. Magnifiquement brodés, on pouvait apercevoir de nombreux tapis et broderies ainsi que des portraits de femmes au fond, gouvernant l’assemblée du savoir qui se tenait ici-bas. La femme qui m’avait accueilli au nom du clan se prénommait Mika et était la dirigeante de ce dernier. Les femmes étaient les maîtresses des lieux. J’étais mal informé à ce que je pouvais voir. Ce détail ne m’apparut que maintenant. Alors que mon hôte se retournait j’étais déjà en train de sortir des livres puis, la voyant se retourner, je remettais le livre en place, souriant et m’excusant de mon impolitesse puis, ayant écouté sa question précédente c’est avec sourire plus large mais fermé que j’appréhendais d’en connaître plus. Je déplaçais une chaise afin qu’elle puisse s’y asseoir.


Ceci dit je ne lui fis pas la remarque sur les femmes du clan. J’espérais en apprendre plus au cours de cet échange et très certainement y apprendrais-je les réponses à ma question. En effet, une interrogation cible une réponse. Si il n’y a pas d’interrogation, alors le discours devient général et l’on obtient une vue d’ensemble bien plus grande.

Maintenant que j’étais assis et prêt à écouter les paroles de la jeune demoiselle, je pouvais apercevoir ses doux traits fins formant deux arcs au-dessus de ses yeux d’un sérieux et d’une noblesse emplie d’une hargne certaine. La volonté inébranlable qui était en la jeune demoiselle faisait écho au nindo d’Iwa. C’est un véritable roc que ces drôles de gens. Les iwajins sont têtue et ne renoncent pas. Même vaincu il reste debout et le resterait à jamais. C’est cette force que je regardais souriant dans ce regard noirâtre. Seule sa peau faisait contraste avec ce regard. C’était une peau blanche immaculé et renforçant la profondeur du regard centrale qui vous fixait il y a peu, attendant les ordres. Je sentais de par sa prestance qu’elle serait une bonne ANBU. C’était un pressentiment mais, son dévouement m’atteignait déjà.  J’étais fasciné et je souriais. Elle m’aurait épaté au moins une fois par sa beauté. Je ne faisais guère attention à ses apparats peu développé ou à sa fine taille frêle (je n’étais moi-même pas d’une constitution incroyable). Tout ce qui m’intéressait était là devant moi, c’était simplement ce visage. Il restait à attendre le son de sa voix me conter son histoire, l’histoire de son clan. J’espérais un deuxième éclat, encore plus intéressant que la conteuse en elle-même.