Un jour, j'étais partie, comme souvent, m'entraîner sur le petit lac du village qui nous permettait de subsister à la chaleur désertique. Bien qu'il soit un lieu important de Heiwa, il était entouré de végétation et ainsi n'était pas exposé à la vue de tous si bien que j'étais tranquille.
Il fallait que j’apprenne à contrôler mon chakra en marchant sur l'eau. Habituellement, je n'avais pas de soucis pour réguler ce dernier mais là, je n'arrivais pas à trouver mon équilibre. Cela faisait plus d'une semaine que je m'acharnais sans résultats...
- Ce sera un exercice qui te demandera une concentration extrême, prends garde à ne pas te laisser distraire.
- Et si je n'y arrive pas quand même ?
- Tu y arriveras !
Je savais qu'il avait raison et je refusais de baisser les bras ! Cela me prendrait le temps qu'il faudrait mais j'y arriverais ! Mais mes réserves n'étant pas inépuisables, il fallait que j'arrête au bout de quelques heures si je souhaitais ne pas m'effondrer, ce qui aurait été consistué un échec plus que cuisant. En aucun cas je ne devais faiblir !
Quand je remontais pour rejoindre la demeure de ma grand mère, j'avais pris l'habitude de passer chez la vieille restauratrice pour lui faire un petit coucou. En réalité, c'était surtout pour apercevoir son petit fils que je me rendais là bas mais ça, personne ne le savais et je ne l'aurais avoué pour rien au monde. Cet abruti m'avait fuit quand il avait stoppé son apprentissage et ce n'était pas moi qui allais retourner vers lui. Je me contentais d'un "Bonjour" d'apparence froide et il faisait de même. Je m'exprimais de manière beaucoup moins retenue avec sa grand mère par contre. Elle me prenait systématiquement dans ses bras pour me saluer et je me laissais faire sans rechigner. Pas que j'aime spécialement cela mais j'avais l'impression d'énerver son petit fils en me laissant faire alors je ne me gênais pas.
Mais ce jour là, j'avais senti une espèce de tension entre la vieille dame et moi même. Je me souviens l'avoir questionné à ce sujet
- J'ai fais quelque chose qui t'a déplu, Obaasan ?
- Non, pourquoi ?
- J'ai l'impression que tu m'en veux...
- Eh bien, tu te trompes.
Le sourire qu'elle m'avait alors adressé était tout ce qu'il y avait de moins sincère. Du moins c’est ce qu’il m’avait semblé. Ses lèvres s’étaient étiré mais ses yeux n’avaient pas suivit le mouvement, figé dans une expression de … colère ? ou de tristesse peut être. N'aimant pas cela, j'avais pris congé pour retourner dans l'enceinte du clan. Sur le chemin du retour, j'avais fait le tour de tous ce qu'ils pourraient me reprocher sans vraiment trouver la cause exacte.
Ce n'est quand arrivant dans notre petite maison que je compris...Ou plutôt que l'on m'expliqua...
Un homme que je ne connaissais pas était installé sur le sofa, dans le salon. En entrant dans la pièce, j'avais d'abord été surprise par sa présence mais il n'avait pas daigné bouger alors j'en avais conclu qu'il n'y avait rien d'anormal, que ce n'était pas un voleur ni un homme mal intentionné. De plus, il portait le même bandeau que mon père sur son front. En baissant les yeux, je vit qu'un second bandeau similaire à celui qu'il portait avait été déposé sur la table basse....
- Qui êtes-vous ? Qui vous a laissé entrer ici ?
- Je suis un coéquipier de ton père. Voici son bandeau frontal...
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Un venin glacial s'était répandu dans mes veines et une boule se forma dans mon estomac. Tout ceci me semblait irréel ! Je me forçais à nier la situation actuelle alors qu'au fond de moi, une voix me susurrait des mots horribles, que je ne voulais pas entendre.
- Pourquoi avez vous son bandeau ? Où est-il ?
- ....
- Est ce qu....
- Petite, ton père est un ninja, tu dois le savoir.
- Hm.
- Au cours de la mission, nous sommes tombées dans une embuscade et Ryuga s'est sacrifié pour le bien de la miss....
- La ferme !
Cette homme voulait me faire croire quelque chose que je ne voulais entendre ! Et sa voix ne reflétant aucune émotion me déchira le cœur. Je connaissais les risques qu'il y avait a être ninja, j'avais plus d'une fois eu peur pour mon paternel mais je connaissais également sa force et refusais de croire qu'il ait péri si facilement.
- Ne t'en fais pas Sakiko. Je ne serai pas seul ! Il ne m'arrivera rien de bien grave.
Cette phrase prononcée par mon père me revint à l'esprit. Il l'avait formulé une fois avant de me coucher, une des nombreuses fois où, sans que je n'ait formulé mes pensées, il trouvait les mots juste pour me rassurer.
- Vous l'avez abandonnée ?
- Nous n'avions pas le choix. Ils étaient en supériorité numérique et...
- ... vous avez fuis ! Bande de lâches.
- Ce n'est pas de notre faute.
- Cassez vous.
Chacune de mes prises de paroles étaient contrôlées. Je me souviens avoir ressenti un grand vide ce soir là, comme si un trou noir s'était formé dans mon torse et avait englouti tout ce qui battait en moi. Je n’éprouvais même pas le besoin de crier, de hurler. L'idée de le tuer à mon tour ne m'effleura même pas l'esprit. Par contre, j'avais envie qu'il ressente la même sensation que moi, cette perte immense. C'était l'un de ses co-équipiers et je ne ressentais aucune tristesse dans ses yeux ou même... en lui. Alors que la mienne prenait petit à petit possession de mon souffle, de mes mouvements, de mon cœur. C'était une sensation étrange d'ailleurs, qui n'avait rien d'enviable.
L'homme en face de moi avait hoché la tête en entendant ma dernière phrase et s'était relevé pour sortir. Sans un regard dans sa direction j'étais partie rejoindre la chambre provisoire que l'on m'avait donnée et qui risquait de devenir éternelle. J'aurais pu m'affaler sur le lit et laisser couler les larmes qui tentaient de forcer la barrière de mes yeux mais à la place, je saisi mon attirail de combat et sortit par la fenêtre rejoindre le terrain où je m’entraînais avant que mon père ne me donne cet exercice de contrôle du chakra sur l'eau.
Comment avait il pu m'abandonner si facilement ?! C'était la seule personne qui comptait réellement ici bas. Ma mère n’était présente à mes côtés que quelques jours par an. Bien que je sache pertinemment que ce n’était pas sa faute, qu’elle était contrainte à rester recluse dans le temple, ayant été choisi pour être la future gardienne de la famille Tanaka (ce qui signifiait qu’elle devrait former à son tour toute les femmes du clan d’ici quelques années) je ne pouvais m’empêcher de penser que si elle avait vraiment tenu à moi, elle aurait trouvé un moyen pour venir plus souvent me voir !
Mon seul ami, le fils de la restauratrice avait décidé de rester distant. Soit. J'avais un minimum d'honneur et puis... je pouvais tout à fait me débrouiller sans lui !
Sa grand mère se trouvait tout à fait charmante. Si je pouvais échanger la mienne contre une autre, ce serait elle que je prendrait ! Mais aussi gentille soit elle, je n'étais pas sa petite fille et jamais il n'y aurait de vrais liens entre nous...
Quand aux membres de mon clan... comment pourrais je les considérer comme des proches alors que leur comportement témoignait d'une envie de me voir à mille lieux de leurs demeures.
- Tu es une tâche dans notre arbre généalogique, Sakiko !
- Vous n'aurez pas à supporter longtemps ma vue, tante.
Seule... voilà ce que j'étais à présent. Pourquoi tout le monde autours de moi se montrait aussi désagréables.
Mes pas m'avait finalement détournés du terrain d'entraînement et j'avais finalement rejoint la rive du lac d'Heiwa.
Ploc. La première larme arriva à forcer le barrage de mes paupières...
Papa.... tu me manques déjà... Mes peurs ne durèrent pas longtemps, la fatigue m'emporta bien avant que n'ait pu me dessécher...
Un villageois venait de me trouver allongée sur la rive de La Source et me secouait frénétiquement depuis quelques secondes quand j’ouvris les yeux. Il devait être tôt... sept heures du matin à peu près. Je le remerciais puis retournais dans les quartiers Tanaka. Personne n'était partis à ma recherche... pas étonnant...
- Qu'allons nous faire d'elle ?
- La garder. Si elle a hérité des pouvoirs de sa mère au moins nous pourrons avoir une emprise dessus !
- Tu es sûre, mère ?
- Certaine !!
Une conversation que je n'aurais pas du entendre...
Cette minuscule phrase prononcée par ma grand mère guida la plupart de mes décisions qui suivirent. Elle voulait me garder près d'elle dans le seul but d'avoir un droit de veto sur les prétendus "pouvoirs" que je pouvais détenir. Hors de question !
Déjà, il faudrait me prouver que j'avais quelque chose de spécial en moi car au dernière nouvelles, je n'avais pas d'attributs particuliers à cacher. Rien qui ne fasse mon avantage. Rien qui ne fasse mon désavantage. Je me considérais, et je me considère encore soit dit en passant, comme une jeune fille tout ce qu'il y a de plus normal.
Et ensuite, je voulais être la seule à décider de ma condition. Seule. Comme je l'étais depuis quelques mois déjà, depuis le début de cette guerre qui m’avait pris mon père, et comme je comptais le rester pendant un long moment encore.
Deux ans passèrent après la mort de mon père. J'avais arrêté l'entraînement quelques mois, le temps que la douleur qui tenaillait mon cœur s'atténue. Lors de ma reprise, je préférais revenir à un exercice simple de jets d'armes ou d’amélioration des techniques déjà acquises. La maison que mon père possédait à Heiwa avait été vendu et tout ses kunaïs, shuriken et autres projectiles coupant m'avaient été confiés. Il y avait aussi une lame d'environ 60 cm, que je n'avais jamais vue avant, qui me revint de droit. Je la conservait précieusement en attendant de décider si oui ou non je me décidais à l'utiliser...
En attendant j'avais donc repris mes entraînements sur le terrain. L'épreuve de contrôle du chakra se révélait trop difficile à surmonter , me rappelant ce jour maudit où l’ont m’avait appris la disparition de mon paternel, je ne m'en sentais pas prête...
Mais ma maîtrise dans les autres domaines n'en était que renforcée, ce qui n'était pas pour me déplaire. Je devins maître en l'art de la métamorphose et du multi-clônage, marcher sur les arbres était un jeu d'enfant. Mon père m'avait appris à me libérer d'une illusion une fois. C'est une technique que je n'avais pas totalement réussi à maîtriser mais sans lui, il m'était impossible de m'entraîner au Kai.... Tant pis, je passais outre cet exercice.
A plusieurs reprises j'accostais sans retenu des ninjas de Suna qui s’arrêtaient à Heiwa pour se reposer. Généralement leur destination première en arrivant dans mon village était le restaurant où demeurait mon ancien ami. Ce lieu devint donc un poste d’observation privilégié : je guettais l’arrivée de ninjas tout en pouvant apporter mon aide à la restauratrice. La vieille dame ne me lançait pas ce regard de pitié que je pouvais lire chez d’autres, et pourtant, elle en savait bien plus sur moi que ces derniers, c’était donc la plus apte à compatir. Au lieu de cela, elle se contentait de faire comme avant, sans rien changer à ses habitudes et c’est exactement ce qu’il me fallait. C’est pourquoi passer du temps avec elle ne me gênait point, au contraire.
Un jour, un ninja entra dans le restaurant. Je voyais qu’il avait l’air particulièrement fatigué. Dans un moment de doute, je n’allais pas lui demander de l’aide directement, me contentant de le servir. Mais lorsqu’il se leva pour sortir, je me lançais à sa poursuite dans l’optique de, quand même, tenter une approche.
Son air perplexe me tira un petit sourire que je m’empressais de masquer :
- J’aimerais que vous m’aidiez à m’entraîner !
- T’entraîner ?
- Oui, je souhaite devenir ninja.
- Écoutes, petite. Le monde des ninja est cruel. Si j’avais une fille je lui interdirai
de prendre cette voie. Donc c’est hors de question.
- Je vois….
- Et puis, si tu veux mon avis, je te conseille d’abandonner cette idée, à part si tu te spécialises dans la branche de la médecine. C’est le seul cas dans lequel une femme ne se retrouve pas être une tâche au combat.
Si j’avais pu lui mettre mon poing dans la figure, je l’aurais fait avec un plaisir non dissimulé. Mais j’entendais déjà les réprimandes de la restauratrice qui me dirait qu’avec aussi peu de retenu et de bonnes manières (en plus de ma chevelure horrible) je faisais fuir les clients. Avant de faire une bêtise, je me contentais de faire disparaître le clône que j’avais lancé à sa suite, moi même étant restée dans le restaurant.
Le reste de la soirée s’était déroulé sans embûches et ce fut l’une des premières fois où il me tarda que l’on m’indique que je pouvais rentrer chez moi. L’homme avait laissé sous entendre que les filles n’avaient pas leur place parmi les ninjas car trop faible ? Il n’en fallait pas moins pour me motiver à bloc. Mais ma détermination fut rapidement ébranlée par ma grand mère.
- Sakiko. J’ai quelque chose à t’annoncer.
- J’écoutes.
- Tu vas bientôt avoir dix huit ans et nous souhaitons te marier.
- J’ai mon mot à dire ?
- Non, tout est déjà prévu.
- Qui est le malheureux élu ?
- Hiroshi Tanaka.
Je m’éclipsais non sans lui promettre avec douceur, et en affichant un sourire enfantin, que j’allai pourrir la vie de ce jeune homme, de sa famille et faire de ce mariage un échec pour le clan. Si c’était là le seul moyen qu’ils avaient trouvé pour me garder parmi les leurs, ils se trompaient sur toute la ligne. J’avais décidé depuis bien longtemps que je quitterai ce lieu pour rejoindre Suna et les rangs ninjas et mariage ou pas, c’est ce qui allait se passer !
Quoiqu’il en soit, elle avait tué mon humeur combattante ce soir là. Je voyais noir partout autours de moi. Les meubles de ma chambres ne furent épargnés que par principe : si elle entendait que je fracassais son mobilier, ma grand mère se féliciterait d’avoir réussi à me faire sortir, une fois de plus de mes gonds.
Au lieu de ça, je décidais de rejoindre La Source. C’était le seul endroit qui pouvait calmer mon humeur massacrante, un lieu apaisant où tout semblait irréel. Allongée sur la fine herbe qui avait réussi à pousser malgré le sable environnant, je fixais les étoiles qui commençaient à apparaître, cherchant à retrouver la Grande Ourse que mon père m’avait montré un jour.
Mais rapidement, je me sentis observée. Sans bouger, je me concentrais sur les bruits alentours pour déterminer si c’était mon imagination ou bien si quelqu’un se trouvait bien dans les parages. Il me sembla entendre un souffle sur ma gauche. Un animal peut-être… En y repensant, heureusement que j’avais senti cette présence…
En effet, à peine quelques secondes après, j’entendis siffler l’air à mes oreilles. Des kunaïs ?! Avec agilité, je pris appui sur mes mains et d’une impulsion des pieds exécutais une roue arrière, me retrouvant sur mes jambes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. A peine relevée, je vis deux kunaïs se planter devant moi, là où j’étais allongée quelques secondes auparavant. Je savais où se cachais la personne car j’avais réussi à détecter ce bruit de souffle mais… les projectiles venaient de droite ! Il y avaient deux personnes dans les parages ?
Sans attendre, je ramassais les armes plantées devant moi. Je n‘avais rien pris en partant de chez ma grand mère et ces deux lames tranchantes pourraient se révéler utiles.
Deux secondes après, je m’élançais vers la gauche. J’étais sûre que j’avais entendu un bruit dans cette direction ! Il me fallait vérifier pour éviter d’être prise par surprise par deux assaillants. Et si jamais il n’y avait personne, j’en profiterais pour me cacher ! Il faisait encore un peu soleil mais la végétation entourant le lac était plutôt sombre. Je sautais sans attendre à l’intérieur de la flore, kunaïs en mains, prêts à être utilisé. A peine entrée qu’un coup de pied dans le ventre me renvoya en arrière, dans la lumière. Le souffle coupé, je tentais de me remettre sur mes jambes mais la puissance du coup me lancinais l’estomac. Face à moi, une ombre sortit des fourrés. Je n’osais relever la tête, persuadée que je découvrirais le visage d’un membre du clan Tanaka, venu pour me balayer de la surface de la Terre et je préférais ne pas savoir de qui il s’agissait. Je les savaient pacifistes mais je ne me faisais pas d’illusion : j’étais un cafard à écraser pour eux. Je m’étonnais qu’ils ne l’aient pas fait plus tôt en fait.
Le corps recroquevillé, j’attendais qu’une lame ne me transperce, appréhendant la douleur… Mais à la place, une main apparut sous mes yeux. Elle se plaça là et ne bougea plus.
- Allez, debout, maintenant, on a du travail, petite.
Cette voix… C’était l’homme que j’avais croisé au restaurant ! Je saisi sa main et il m’aida à me relever. Méfiante, mes yeux le questionnèrent sur sa présence ici et sur ce qu’il venait de faire. De plus, je n’oubliais pas la provenance des kunaïs : ils avaient étés lancés sur ma droite alors que le ninja se trouvait dans la végétation, sur ma gauche…. D’un rapide regard, je guettai le lieu où était sensé se cacher l’autre personne. Je ne fus apparemment pas assez discrète car mon attaquant d’il y a quelques secondes sourit et d’un cri demanda à son clone parfait de se montrer. Ainsi c’était lui qui m’avait attaqué de loin aussi.
- Qu’est ce que vous me voulez ?!
J’étais sur la défensive, plus je le regardais, plus cette personne me semblait mystérieuse et ses intentions ne me paraissait pas claires du tout. Pourtant pas très âgé, entre trois à six ans de plus que moi à peu près, il semblait être doté d’une puissance inouïe.
Il venait de m’asséner le premier coup de ma vie (du moins avec force, car, à présent, je comprenais que mon père le faisait avec douceur lorsqu'il me touchait quand nous nous battions) et à peine deux secondes après il me tendait la main pour m’aider. Je n’étais pas prête à lui accorder ma confiance, quoi qu’il dise…
De plus, tout en mettant la douleur physique de côté, son coup avait un amer goût d’échec dans ma bouche. Je n’avais rien vu venir, rien pu éviter, moi dont la perfection en terme d’esquive était ce à quoi j’aspirais depuis quelques années !
Certes, je n’avais aucune expérience en combat en face à face, j’en étais consciente mais de là à me faire maîtriser si facilement…
- C’est pas toi qui m’a demandé de t’aider tout à l’heure?
- Il m’a semblé comprendre que ce n’étais pas votre désir le plus ardent.
- J’ai changé d’avis.
- Moi aussi.
Je tournais les talons, tout en sachant au fond de moi que je faisais une grave erreur mais ma fierté m’empêcha de me retourner. L’homme avait certainement cerné mon caractère, ou du moins une partie car il m’adressa quand même quelques mots avant que je ne sois trop loin pour qu’ils me parviennent. Il m’indiquait qu’il rentrait demain à Suna et qu’il logeait à l’auberge, où je pouvais le rejoindre si jamais je revenais sur ma décision. Il précisa également son nom.
La nuit qui suivit cet échange fut mouvementé. Je ne réussi pas à fermer l’œil pour la simple raison que je n’arrivais pas à choisir entre les deux options qui se proposaient à moi : continuer comme si de rien n’était ou bien rejoindre ce ninja et voir ce qu’il pouvait m’apporter. Mon esprit bouillonnait et je n’arrivais pas à tenir en place. Pourquoi un simple choix me perturbait autant, moi qui n’avais suivit jusqu’ici que ce que me dictait mes jambes, sans jamais m’occuper du reste ? La nouvelle du mariage me tourmentait également. Devrais-je fuir Heiwa avant ce dernier ou bien rester un peu avant de quitter le village ?
Evidemment, une logique implacable voulait que je rejoigne Suna au plus vite, mais en même temps, je ne me sentais pas assez forte pour cela. La défaite cuisante qui avait été la mienne ce soir en était la preuve : je devais m’entraîner encore !! Et il y avait ma mère. Je ne pouvais me résoudre à partir sans lui en toucher mot.
- J’ai bien cru que tu ne viendrais pas.
- Il n’est pas dans mes habitudes de foutre la paix si vite à quelqu’un..
Cette dernière réflexion tira un sourire à mon interlocuteur qui renferma la porte de la chambre qu’il avait occupée la nuit passée. D’un tour de clé, il l’a scella et se rendit à la réception payer son dû. De mon côté, j’étais déjà sortie de l’auberge et l’attendais dehors.
- Dis moi, tu veux que je t’entraîne à faire quoi ?
Je n’avais aucune réponse à lui apporter. En réalité je souhaitais seulement recevoir un enseignement, quelqu’il soit, me permettant de m’aguerrir encore. Je ne savais pas exactement ce qu’il fallait savoir
accomplir pour être admise en tant que genin. Mon unique objectif pour l’instant était de passer ce cap.
- Je pense que je vais rejoindre Suna dans quelques mois, il faudrait que je puisse devenir genin assez rapidement une fois que j’y serai.
- Quel âge as-tu ?
Cette fois je répondis sans hésitation mais apparemment ce qu’il entendit ne lui convenait pas vraiment. J’étais trop âgé pour prendre le chemin de l’académie d’après lui. Je savais déjà tout cela. Mon père m’avait maintes fois décrit le système ninja. A quel âge on rentrait à l’académie, à quel âge on en sortait en général, ce qu’était les chuunins, les jounins, les unités spéciales. J’étais bien consciente qu’avec 7 ans de plus que les jeunes de l’académie, il me faudrait certainement déserter les bancs et passer directement l’examen, sans jamais avoir suivit de cours.
C’était sur ses réflexions internes que je le suivait en direction de La Source. Il était midi et le soleil tapait de plein fouet sur la surface de l’eau qui se brisait en millions d’éclats de cristal. Le spectacle était magnifique mais cela n’arrêta pas le ninja qui se positionna face à moi.
- Montre moi tout ce que tu sais faire !
Deux secondes après il se retrouvait avec quatre clône de moi que je métamorphosais immédiatement. Il avait maintenant, en face de lui, des répliques parfaite de son propre corps. D’un appel, je demandais aux quatre clones de m’attaquer. Ainsi il pu voir la manière dont je me battais au corps à corps. Je n’avais jamais eu l’occasion d’apprendre de techniques plus complexes et avec mon âge avancé, je savais que je serai certainement en retard sur mes camarades à ce niveau là mais j’espérais qu’il puisse m’apporter de quoi le rattraper Je travaillerais le temps qu’il faudrait mais j’avais besoin d’une présence ayant de l’expérience pour progresser.
Après cette démonstration, l’espace d’un instant, je craignits qu’il ne revienne sur sa décision et me laisse à mon propre sort. Mais au contraire, d’une honnêteté sans faille, il me confia qu’il allait y avoir beaucoup de travail, en effet. Mais que j’avais l’air de m’en être plutôt bien sortie toute seule. Surtout au niveau de la maîtrise de mon chakra qui semblait avoir atteint son paroxysme. Je repensais à cet exercice que mon père m’avait donné : marcher sur l’eau… En serai-je capable aujourd’hui ? Je me promis de tenter après que cet homme soit reparti.
Avant de commencer, l’homme me tendit une petite feuille dans laquelle il me demanda de concentrer mon chakra. Elle se froissa instantanément ! Ainsi j’avais une affinité avec l’électricité m’expliqua t’il. Voilà la tâche qu’il me laissait : apprendre à manipuler mon affinité.
- Je ne pourrais t’être d’aucune aide si tu restes ici.
- C’est trop tôt ! Je ne peux pas partir si précipitamment !
- Tu connais mon nom. J’ai confiance en tes capacités lorsque tu voudras me retrouver.
Le lendemain il avait déjà repris la route vers Suna. J’aurais pu, et j’aurais dû, le suivre mais je ne me sentais pas capable de partir ainsi, sans en avertir ma mère. Juste elle. Il n’y avait plus qu’elle. Et bien que je lui en veuille pour tout un tas de chose, je l’estimais plus qu’elle ne le pensait.
Malheureusement, malgré toute mes tentatives pour l’approcher, chacune de mes entreprises échoua. On ne lui foutait donc jamais la paix ?! Pourquoi fallait il qu’elle soit constamment accompagnée ?! Ce devait certainement être sa punition pour m’avoir conçu. A l’époque elle avait réussi à trouver un moyen de s’enfuir, aujourd’hui se rendre dans sa chambre seule relevait du miracle. Du haut de mes dix sept ans, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi tant d’importance était accordée aux vieilles traditions ! Et plus j’essayais, plus mon esprit s’échauffait : il fallait à tout prix que je quitte Heiwa ! Le plus rapidement possible.
Mes mouvements n’étaient pas surveillés, eux, et je pouvais aller où bon me semblait à n’importe quelle heure. M’enfuir serait chose aisée mais je voulais absolument lui parler.
Fort heureusement, sans le savoir, ma grand-mère me procura l’occasion parfaite : le fameux mariage. Cet élément avait complètement fuit mon esprit perturbé mais elle vint le ré-insérer un soir en m’annonçant la date exacte où aurait lieu la cérémonie. A peine une semaine après cette entrevue eut donc lieu mon union avec Hiroshi Tanaka. Il devait avoir cinq ans de plus que moi. Très bel homme je devais au moins lui reconnaître ça. Secrètement je le plaignait… plus que moi même. A cause de ces conneries, il venait de perdre une partie de son avenir pour gagner, en contrepartie, une ombre verte qui se ferait la malle dès qu’elle en aurait l’occasion. Mais je ne pouvais pas refuser sachant que ce serait certainement le seul jour où je pourrais voir ma mère et discuter avec elle seule à seule. Et c’est ce qui arriva…
Alors qu’on m’avait vêtu d’une tenue distinguée avec laquelle mes cheveux verts s’harmonisaient étrangement, ma mère fit son entrée dans la salle où l’ont m’avait demandé d’attendre. Ella tenait dans les mains un petit paquet qu’elle me tendit avec grâce. J’eus du mal à ouvrir la boite. Son contenu ne m’intéressait guère, ce que je voulais c’était lui exposer mes projets et nous n’avions que peu de temps devant nous. Celui que je perdait en défaisant les nœud était bien trop précieux. Mais expression insistante fit que je ne reposais mon regard sur elle uniquement quand l’objet allégé de sa boite reposait entre mes mains. Il s’agissait d’un serre tête. Magnifiquement orné de rubis il m’éblouit de sa beauté. On voyait qu’il s’agissait là d’un travail minutieux. Certainement un forgeron de renommé. Me retournant vers le miroir qui trônait au centre de la pièce (certainement installé là pour me rappeler à chaque instant que j’était prise entre les griffes d’une famille qui venait de gagner une manche de ce petit jeu qui durait depuis ma naissance) je positionnais le serre tête avec délicatesse dans mes cheveux avec lequel il contrastait avec grâce. Ce fut la première fois que je me trouvais éblouissante.
Ma mère m’adressa un compliment qui me fit chaud au cœur avant d’entrer dans le vif du sujet. Avait-elle perçu l’empressement avec lequel j’avais défait son paquet ? Certainement mais je fus surprise qu’elle n’ait pas pris cela pour de l’impatience.
- Qu’est ce que tu voulais me dire, Sakiko ?
Alors c’est cela l’instinct maternel ? Sans perdre une seconde de plus, je lui expliquait ce que j’avais en tête. Je lui rapportait également ma rencontre avec le Sunajin pour ainsi lui montrer que j’avais un pied d’appuie à Suna, que je ne m’engageais pas dans ce périple sans savoir où j’allais. Même si j’étais certaine de pouvoir m’en sortir seule.
- Je ne peux que te souhaiter bonne chance. J’aurais aimé t’accompagner mais je crois que j’ai assez fais de bêtises ainsi. Seule ma mort sera réparatrice de mes actes passés au yeux du clan.
- Une de plus ne te tuera pas alors…
- J’ai trouvé ma place ici, Sakiko.
Bien que ne la comprenant pas, je respectais sa position. Si c’est ce qu’elle voulait. Pour ma part il en était autre. J’avais son soutient et c’était tout ce que j’attendais ! La cérémonie fut à mon image : froide. Je les avais prévenus et ils semblaient se contenter de cette ambiance. Des sourires forcés se dessinaient sur les visages de la famille du marié, qui était également la mienne mais bien éloignée. Mes grand parents, eux, semblaient contrariés de mon comportement.
Je pris congé bien avant la fin de la soirée. Toute cette mascarade me donnait envie de vomir et je préférais ne pas faiblir devant ces hyènes. Retournant sur les rive de La Source, dans une tenue un peu plus adéquate je contemplais mon reflet et celui de la lune dans l’eau. Nous étions bien seule toute les deux, perdues dans l’immensité d’un désert de sable et de nuages. Mes yeux se fermèrent devant cette étendu sans brisures. Il me fallais de la concentration. Chaque cellule de mon corps répondait à mon appel, je sentais mes flux de chakra se modifier légèrement, s’orientant vers mes pieds.
Maintenant ! Un pas… Puis un autre… Quelques remous me firent tanguer à l’image d’un bateau mal accosté. Les yeux toujours fermés je tentais d’équilibrer le chakra relâché dans chacun de mes points d’appuis. L’exercice se révéla plus simple que ce que je n’avais pensé. Un sourire sincère suivit d’un minuscule cri victorieux scellèrent ma réussite. Cela faisait deux ans que je m’entraînais au contrôle correct de mon chakra et mes efforts avaient finis par payer. Je me doutais qu’il ne s’agissait que d’un minuscule exercice que même les plus badauds arrivaient à surmonter mais cela constituait une véritable victoire pour moi.
Je me retournais en sursautant, surprise qu’une personne m’ait suivit. Je ne l’avais pas entendu et sa présence m’importunait. Je détestais que l’on me voit alors que j’exprimais clairement mes sentiments. La personne se trouvant en face de moi faisait, en plus, partie de celles que j’avais le moins envie de voir
ce soir là.
- Que fais tu là ?
- Ce ne serait pas plutôt à moi de te poser la question ?
- J’imagine que si… Qu’est ce que tu veux exactement ?
- Je suis venue te chercher. Mes parents vont bientôt s’en aller et j’aurais aimé qu’on leur disent au revoir ensemble.
- En quel honneur ?
- Eh bien…
Je voyais un homme hésitant. En aucun cas je n’irais dire au revoir à qui que ce soit. Même si on me promettais un bonheur éternel. Ce soir, j’avais décidé de n’accorder aucune reconnaissance aux Tanaka. De toute façon, aucun d’entre eux n’en avait le mérite. Je m’apprêtais à lui balancer cela quand il termina sa phrase.
- Ma mère s’en veut de ne pas avoir réussi à tenir tête à mon père pour le mariage et… je me disais qu’en feignant que nous étions heureux elle aurait peut être l’esprit un peu plus apaisé…
Je restais abasourdie devant cette révélation. Ainsi il n’était pas question d’agir de cette façon pour s’enfermer dans une bulle de conventionnalisme mais uniquement dans le but de rassurer sa propre mère ? Je rejoignis la terre sableuse et lui adressais quelques mots en lui passant devant.
- Dois je remettre cette satané tenue de mariage ou tu penses que si j’apparais dans cette accoutrement, elle ne s’en offusquera pas ?
D’un sourire chargé de remerciement, il m’indiqua qu’il préférait que je me rhabille en l’honneur, de manière à faire les choses en bonne et dû forme pour qu’elle ne s’aperçoive de rien.
Les semaines avaient défilées depuis ce jour où … mon nom n’avait pas changé. Le seul point positif dans cette affaire était le logis que nous avions reçu en guise de « cadeau ». Une petite maisonnette à côté des autres, dans le clan. Mais au moins j’avais définitivement quitté la chambrette dans laquelle mes grand parents m’avaient installés.
J’avais eu l’impression qu’Hiroshi pensait qu’il me fallais juste du temps pour m’habituer à la situation et que je me ferais plus aimante à l’avenir. Ne pouvant lui mentir plus longtemps je lui avait révélé que je comptais déserter Heiwa pour me rendre à Suna. Il n’avait pas eu l’air de le prendre mal et sa réaction le fit remonter dans mon estime. Il comprenait parfaitement que je veuille déguerpir d’ici. Je soupçonnais qu’il ait entendu une conversation dans laquelle mon prénom apparaissait pour se montrer si compréhensif . Moi même j’avais, à plusieurs reprise, capté des bribes de discussions qui n’avaient rien d’enviable.
Après avoir mis les choses au clair avec lui, j’observais une certaine complicité entre nous deux. Quoique complicité serait peut être un mot trop fort… Mais il n’y avait plus cette tension qui me parcourait à chaque fois que je me trouvais dans la même pièce que lui. Peut être était-ce le poids de la culpabilité qui avait disparu.
En tout les cas, j’avais enfin décidé du jour où je prendrais congés : lorsque j’aurai terminé ma tenue complète. En effet, dans la maison que l’on avait reçu, il y avait une caisse renfermant de vieux tissus aux dominantes vertes. En les voyant, je n’avais pu m’empêcher de me mettre à les travailler ! Et j’en étais arrivée à la conclusion suivante : j’allais en faire une tenue. Et elle fut terminée en moins de temps qu’il n’en fut pour le dire.
Au départ, je pensais l’utiliser uniquement pour les missions mais finalement, tellement fière du résultat, je changeais d’avis et l’enfilais immédiatement.
Quand mon… mari… m’aperçu dedans, je sentis une petite flamme d’amertume dans ses yeux mais ce n’était plus le moment de reculer ! Mes affaires étaient déjà prêtes depuis de longues semaines, il ne me restait plus qu’à lui faire mes adieux et à partir… Mais je n’en eut pas le courage. Je me sentais d’une lâcheté extrême en agissant de cette manière. Aussi je déclarais que je ne partirais que le lendemain et me rendis en ville dire au revoir à la restauratrice, personne qui avait quand même pris soin de moi .
Le soir venu, j’attendis d’entendre le souffle léger d’Hiroshi, signe qu’il dormait avant de récupérer le sac dans lequel j’avais placé toute mes affaires. Je laissais une petit lettre où je déclarais être d’accord pour qu’en mon absence, les papiers du mariage soient détruis, de manière à rendre à ce dernier une part de sa liberté perdue.
J’allais franchir l’enceinte du clan quand me revint en mémoire un objet que je n’avais pas pris. La petite lame, héritage de mon père, était restée dans mon ancienne chambre, chez mes grands parents. En toute discrétion, je partit donc la récupérer puisqu’elle pouvait toujours m’être utile avant de quitter définitivement le clan puis le village en lui même.
Nous étions dans un désert et la nuit l’atmosphère était plus fraîche mais rien d’insoutenable. Ce que je redoutais le plus c’était ces flux d’airs qui provoquaient des tornades de sables pouvant me mener facilement à ma perte. A quelques reprises j’eut l’impression d’être suivie mais en m’arrêtant et en observant les alentours, je me rendit compte qu’il ne s’agissait que d’une fausse impression. Pour une fois, je pris conscience du vrai mot « solitude » et compris que je ne l’avais jamais vraiment été. Il y avait toujours eu du monde autours de moi, même si la plupart rejetait et détestait ma présence, ils étaient là. Alors qu’en cette nuit, il n’y avait absolument personne ! Si je faiblissais, je savais que mon sort serait bouclé. C’est ce qui me maintint debout malgré la fatigue qui commençait à reprendre son pouvoir. De temps à autre, je jetais un œil à la boussole que j’avais acheté à un marchant passant par Heiwa un jour. Il m’avait appris à m’en servir et m’avait également indiqué la position de Suna . Mais je me souvient qu’à cet instant, perdue dans l’étendu ensablé de Kaze no kuni, j’avais douté de la véracité de ses dires.
Quand le soleil perça à l’horizon, je fut rassurée par sa présence. Il me donna un indice sur le nombre d’heures de marche que j’avais accomplies … 9 heures ! Le marchant m’avait dis qu’il fallait à peu près un jour et demi en s’arrêtant pour dormir. Je n’avais même pas fais la moitié du chemin. Je commençais à me démotiver quand le visage de mon père, fier de mes progrès en revenant de mission m’apparut. Il était mort d’une façon qui me laissait amère. Je ne comptais pas me venger, n’ayant pas le goût pour cela. Non. Mais si je tenais à obtenir moi aussi mon bandeau frontalier, c’était à la fois pour fuir Heiwa mais aussi pour tenir cette promesse que j’avais faites quelques années plus tôt.
- Papa, je deviendrais une ninja dont tu seras fière !
Je ferais passer la vie de mes camarades avant l’objectif de la mission pour éviter que d’autres familles ne souffre de la perte d’un être cher. Quand j’arrivais à Suna, j’étais exténuée. Les gardes m’interrogèrent rapidement avant de m’indiquer la route vers une auberge où je louais une chambre dont je ne sortis plus pendant deux jours.
Après avoir récupéré, je me mis à la recherche du Sunajin qui m’avait promis de m’aider si jamais je venais dans son village. Il ne me fallu pas longtemps pour retrouver sa trace et débarquer chez lui. Il ne m’avait pas oublié et pris rapidement les choses en main. J’avais fais comme il me l’avais demandé, j’avais tenté de maîtriser mon élément mais c’était loin d’être une tâche entièrement acquise. Pendant les six mois qui suivirent, je menais une double vie. J’avais trouvé un petit travail à la bibliothèque qui me permettrait de payer un appartement au centre de Suna.
Pendant la journée je rangeais, nettoyais et me cultivais. J’appris tout un tas de choses qui satisfirent ma curiosité et c’est d’ailleurs à ce moment que je trouvais ma voie dans le monde des Shinobis. Je voulais devenir Ambassadrice ! Voyager, seule la plupart du temps, représenter mon village à l‘étranger, c’était un chemin qui était tracé pour moi, j’en étais sûre !
Et dans la soirée, je rejoignais mon entraîneur personnel sur un des terrains du village pour perfectionner mes attaques. Je progressais à une vitesse qui me réjouissais. C’était peut être du à mon âge et aux connaissances que j’emmagasinaient depuis quelques mois. Le fait que je comprenne mieux le système de fonctionnement de mon corps, que je sache où il puisait ses ressources, d’où venait mon affinité, comment je pouvais la séparer de mon chakra de base… Autant de données que j’avais apprises dans les livres et que j’essayais d’associer à mon entraînement pratique.
Je fus inscrite à l’académie mais jamais je n’y mis un pied à un autre moment que pour passer l’examen, que je réussi haut la main. Un an après mon arrivée à Suna, je reçu donc mon bandeau mais… on ne m’attribua ni professeur, ni équipe. Je soulevais cette incohérence à la responsable de l’académie.
- Sakiko Ito c’est bien cela ? (j’avais falsifié mon nom lors de l’inscription et personne n’avait semblé s’en apercevoir)
- Exact !
- En effet tu n’as aucune équipe pour une raison simple. Un homme est venu nous voir en nous disant qu’il voulait t’inscrire directement pour les examens chuunin.
- PARDON !?
- Je n’y suis pour rien,
il faut voir avec lui. Comme tu es la seule de cette promotion à tenter l’examen nous ne t’avons pas placé avec eux. Il faut voir avec des ninjas des promotions passés mais ce n’est pas de notre ressort.
Je n’en revenais pas ! Comment cet homme en qui j’avais placé ma confiance pouvait décider d’une chose de cet importance sans mon accord !? C’est enragée que je me rendis au terrain d’entraînement en avance. Il allait voir de quel bois je me chauffais cet abruti ! J’accueillit son arrivée avec hargne et un combat s’engagea. Forcement, il sortit gagnant de cet affrontement mais cela m’avait au moins permis de me défouler un peu.
- T’es pas un peu malade toi !! J’ai jamais fais une seule mission et tu me colles à l’exam des chuunins !!
Bien qu’il fut mon supérieur, le peu d’années qui nous séparaient et mon refus partiel de cette hiérarchie faisait que je me permettais ce genre de familiarité. En plus, je savais que ça l’agaçait quand je le traitais sur un pied d’égalité (ce qui était loin d’être le cas) alors dès qu’il s’agissait de frapper fort, je me permettais cette petite entrave.
Mais contrairement aux quelques autres fois où j’avais agis de cette manière, aujourd’hui il gardait son calme et se permettait même d’afficher un petite sourire satisfait ce qui acheva de me mettre hors de moi. Je tournais les talons et pris la direction de la sortie du terrain.
- T’en a pas marre de bouder à chaque fois que tu es contrarié.
- Je boude pas, je fuis avant de t’adresser des mots que je pourrais regretter.
- C’est pas en agissant de cette manière que tu atteindras ton objectif.
Il voulait certainement parler de mon souhait de devenir ambassadrice. C’était la seule chose que je lui avais confié. Erreur. Je savais bien qu’il fallait toujours garder tout pour soi et j’en avait la preuve sous mes yeux ! Il retournait cet argument contre moi à présent. Tss.
Je stoppais ma progression et pris quelques secondes pour réfléchir. Sois je m’obstinais et rentrais chez moi, comme si je n’avais pas entendu sa dernière phrase sois… je choisissais la deuxième option ! D’un mouvement fluide je fit demi tour et vint me planter devant lui.
- Pourquoi t’as fais ça ?
- Parce que tu en es capable.
J’avais envie de le croire mais je ne me sentais vraiment pas prête. Je n’avais aucunes missions à mon actif, je n’avais jamais travaillé en équipe, jamais ne n’avais affronté d’autres personnes, des personnes à qui il faudrait peut être que j’arrache la vie. Non décidément, j’étais sure de ne pas être à la hauteur de la tâche qui m’attendait. Et pourtant, pour une fois, je choisis de faire confiance à une autre personne que moi et le laissait remplir les papiers d’inscription définitive. A peine une semaine après deux autres personnes vinrent s’entraîner en notre compagnie, deux garçons que je n’avais jusqu’alors jamais aperçu mais que j’appris à connaître peu à peu. J’avais l’impression que nous formions un bon trio et l’éventualité d’une réussite ne me paraissait plus si inconcevable.
J’appréhendais quand même le fait de ne pouvoir venir à bout de certains de nos opposants et de perdre l’un de mes deux camarades au cours d’une bataille. Si cela arrivait… Non ! Nous allions triompher de chaque adversaires ! Je ne devais pas partir avec de telles peurs. Sinon je perdrais pied trop rapidement.
Finalement, mon professeur officieux eut raison de me pousser dans cette voie. L’examen se déroula sans réel problèmes. Au sein de l’équipe, nous connaissions tous plus ou moins les lacunes et les points forts de chacun et cela nous sauva maintes fois. De mon côté, j’avais observé avec minutie les attaques de mes camarades et la façon dont ils réagissaient lors des entraînements. Cela me permit parfois d’anticiper leurs actions pour agir avec plus de vitesse et frapper par surprise. Deux d’entre nous furent nommés Chuunin mais il était sur que lors du prochain, mon coéquipier, recalé pour cette fois, serait admis aussi.
Et, bien que l’équipe fut dissoute, je passais aussi souvent que cela m’étais possible pour m’entraîner avec lui.