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 Kuraru Moïtoga

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MessageSujet: Kuraru Moïtoga   Kuraru Moïtoga EmptyDim 3 Mar - 15:34

Kuraru Moïtoga



"Don't be afraid of the dark ..."






Personnage

|- Age : [33 ans]
|- Surnom : [-]
|- Sexe : [M]
|- Village : [Iwa]
|- Rang : [Bras droit]
|- Liens familiaux : [-]

Joueur

|- Age : [-]
|- Localisation : [-]
|- Comment êtes-vous arrivé ici : [NNR]
|- Une note sur 10 : [8]
|- Vos Hobbies : [-]



"Gotai" - Physique

Kuraru Moïtoga Redim11

Harmonieux
Ni mastodonte, ni brindille insignifiante. De cette silhouette balafrée en de multiples reprises de coups de fouets, de brûlures ou de cicatrices issues de tortures innommables, l'on tire souvent un équilibre notable entre les deux extrêmes d'abus, à l'instar du soin paranoïaque porté à sa musculature ou au contraire, la négligence nutritionnelle si néfaste dans ce milieu de sauvage. Le pire étant surement que sa propre attention à ce sujet n'en soit pas davantage acharnée, si ce n'est les entraînements quotidiens de mise en forme et le dada habituel des missions et autres excursions assez suffisantes à le sculpter de cette façon précise. N'en déplaise à celle désirant apposer la marque de leurs dents sur ces épaules rondelettes, où bien en toute autre part ferme et généreuse de peau tendue, cette chair si fragile une fois dénudée sert essentiellement au combat, sous le joug permanent de blessures ou d'accidents regrettables, quitte à en perdre une partie ... Ce qui chez lui demeure assez rare, voire absent, notamment grâce à sa faculté personnelle capable de le protéger de ce genre d'agression. Du moins, jusqu'à un certain point ... Une bien belle affaire, puisque cet artifice veille aussi à épargner l'unique ouvrage disposé à vie sur l'ensemble de son dos ; Un tatouage composé de teintes bleutées, exposant clairement un dragon typique de sa culture, replié plusieurs fois sur lui-même en des spirales somptueuses tel un prédateur majestueux prêt à engloutir sa proie ... Si proche de son possesseur.

Démoniaque
De la peur à la fascination, de la malédiction à la bénédiction du ciel, nombreux sont les adjectifs associés à cette facette si particulière, dès lors que son talent héréditaire s'active, ondule et se module afin de transformer les proportions de son anatomie en des dessins plus fantasmagoriques, dignes des anciens contes pour enfant, avec leurs monstres censés susciter la crainte chez eux, et donc l'empressement du sommeil. Doté de multiples protubérances au gré de ses désirs, ou plus précisément selon ses techniques, son corps adopte rapidement des contours inhumains, peu observés chez les ninjas d'à travers le monde et d'autant plus intrigant, que ce soit à la réflexion ou à l'admiration. Ce sentiment ne cesse de s'accentuer durant ces phases de mutations complètes, où son apparence chance alors entièrement, par rapport au stade déployé. Ainsi, des simples stigmates aux changements totaux, le jeune homme ressemble trait pour trait à un démon d'outre-tombe, éjecté directement depuis l'enfer, tant l'image correspond à celles des cauchemars liés aux légendes immatérielles. Jonglant entre le marron, le blanc et le noir, ces formes se comblent de dents démesurées, de griffes larges et pointues, ou bien de lames tout de chair, sans compter l'ensemble des innombrables détails fourmillant le long de son épiderme. Pour ceux ayant la chance, ou le malheur d'y assister, les différences ancrées au sein d'une cette unique personne s'avèrent parfois déstabilisantes pour ses collègues, à devoir se conformer à cette idée dérangeante. Comme si une bête féroce sommeillait au fond de lui ...

Fantasmagorique
Sorcier d'un autre univers, prince de lignée royale totalement fou, chimère des temps oubliés ... Impossible de recenser la foule d'apparences, de tenues et d'accessoires se cachant dans la résidence de l'étonnant excentrique, au gout prononcé pour l'art de se déguiser, d'adopter un rôle ou une figure radicalement différente selon ses humeurs. Véritable hobby, ou alors pure tentative de se dissimuler au regard du monde par son absurde inverse que de se produire à outrance, il ne lorgne sur aucun détail possible quant au matériel utilisé dans cette entreprise, du maquillage jusqu'aux vêtements, pour certains de hautes coutures. L'on distingue notamment la couleur noire au bout de ses ongles, sa longue toge de fourrure et sa petite couronne loufoque placée de biais au niveau de sa tête. Assurément l'un des costumes les plus fréquents chez lui ... Mais en suivent tant d'autres, du mélange entre médecin et figure pharaonique, masque exotique et manteau élégant ... Même un prestidigitateur prend l'air à côté d'un simple passant, dénué de tout charme précis. Sur ce point, l'on n'y échappe rarement, même si de temps à autre, l'atout de curiosité et d'originalité se désigne comme irritation ou source de désagrément. Ajoutés à cela sceptres, bijoux et ornements divers, son emprunte s'impose clairement auprès de ses rencontres ou mets de batifolage, la gente féminine étant d'une priorité certaine, sous des critères précis, évidemment. Le reste dépend seulement de l'ouverture d'esprit, de l'acceptation ou non d'une escapade à cette réalité morne ...

Extravagant
Comme le décrit parfaitement le célèbre dicton, l'habit ne fait pas le moine ... Et l'idée se résume ironiquement chez Moïtoga, via des subtilités qui ne sautent pas directement aux yeux à cause du reste. Si l'on s'intéresse à l'allure ô combien déroutante de l'individu, l’envoûtement réside principalement dans ses gestes et ses manières de se déplacer, avec d'une part ses mouvements squelettiques, désarticulés voire mous, puis soudainement fermes, rudes et sévères. Ce minutieusement répartie entre ses humeurs, de l'excitation à la colère. Cela provient aussi de son style de combat, perdu entre plusieurs domaines maîtrisées, qui donnent au final un mixe détonant, plein de surprises. D'ailleurs, l'équipement jonchant sa réserve se limite essentiellement au matériel standard du shinobi, au profit de ses propres figures et astuces toujours aussi loufoques et distinguées. Un esprit sain dans un corps sain ... Ou plutôt, un esprit décalé dans un corps extravagant ...



"Shin'ri" - Caractère

Kuraru Moïtoga Redim_11

Lunatique
Douce feuille d'ébène tanguant sous les caresses délicates d'un vent aux tendances incertaines, l'humeur de notre homme aux mille et un accoutrement se joue d'une certaine instabilité assez peu commune dans le milieu, d'une fréquence d'expression pas très importante, au détriment d'un dépaysement total quant à ces instants de troubles ... Nulle origine ne s'en échappe clairement, ni même de raison aisément identifiable d'ailleurs ; En une fraction de seconde, sans aucune justification autre qu'un esprit en proie à des séquelles insondables, l'élan de rage l'envahit subitement, au point de le pousser à maudire, saccager, s'acharner verbalement sur l'un de ses coéquipiers ou encore adopter les traits d'un meurtriers sur son faciès déjà assez dérangeant comme cela ... Toujours sur une courte durée, intense et pourtant insuffisante à achever un préjudice sans retour en arrière possible, si bien sûr, la situation n'empire pas. Tantôt effrayant, tantôt attristant ... Jamais cependant l'y associe-t-on directement la pitié d'un être perdu contre sa propre volonté, tant le reste de ses tressaillements psychologiques fourmillent de richesses selon les circonstances. Capable de changer rapidement de comportement comme d'attitude, laissant la plupart du temps le doute entre la comédie consciente ou sa simple essence, à apprécier, jubiler, s'irriter, dédaigner ou encore titiller sa cible. Une multitude de réactions qui peuvent s'enchaîner l'une à la suite de l'autre, en une construction sournoise assez alambiquée pour en dérouter plus d'un, lors d’aventures assurément périlleuses auprès de sa personne ...

Immoral
Inutile d'aller chercher au fond de cet esprit torturé la moindre étincelle d'éthique, de considération noble ou de respect véritable, tout particulièrement sur le champ de bataille, où chaque soldat s'y expose avec l'entièreté de sa lucidité, armes et outils de morts en mains. En effet, cet endroit si décrié de plusieurs religions et philosophies, jusqu'à atteindre des cas fascinant qui le mènent en des sommets divins, telle la fameuse voie des samouraïs, figure à ses yeux comme un terrain de jeu grandeur nature, où chaque élément tend à assouvir ses désirs et ses engouements sanguinaires ... Partagé entre le scientifique fou et le mercenaire sans foi ni loi, l'intensité de son excentricité et de ses horreurs s'appliquent selon la qualité et la curiosité impliquée par la source de sa convoitise, jusqu'à parfois éclipser l'existence de ses alliés. D'ailleurs ces derniers ne se trouvent pas à l'écart de débordement faussement regrettables, si ce ne fusse des sacrifices, interdites encore vis-à-vis de sa position dans la société ... Cela ne l'embête pas plus que cela, se justifiant d'un style propre à ne pas ignorer béatement. L'on en vient rapidement à juger ses méthodes comme radicales, cruelles, à la limite du supportable ... Jamais n'en rate-t-il une pour foudroyer ceux-là d'un mépris concernant leur ignorance enfantine de la réalité du combat. Après tout, sauf artifice illusoire pour se bonifier, tuer et se battre n'a rien d'angélique au final, peu importe le contexte ... Un fait, difficilement discutable. En cela, les notions basiques liées à la vision manichéenne de l'existence demeurent très vagues à ses yeux, y préférant davantage l'absurde vide et non-sens de leur univers ... Mère de tout potentiel créateur !

Énigmatique
Un criminel, une crapule, un misérable à jeter au cachot sans hésiter la moindre seconde ... Tant de carrières, de fatalités associées à lui face à ses mauvaises vertus, via une logique imparable à en considérer uniquement ses points noirs. Rien de contestable en soi ... Mais contre toute attente, on se surprend à observer à longueur de journée ce paradoxe incompréhensible, d'une adaptabilité notable pour la cohabitation en société parmi d'autres innocents ou soldats plus puissants ou doués, comme un chef de village par exemple. C'est là l'une de ses particularités le distinguant des vulgaires criminelles, dont le but se limite à s'opposer contre tous sans aucune maîtrise réelle de ce potentiel ; Même si Moïtoga fonctionne par le biais de ses intérêts profonds, jusqu'à envisager les pires sévices, sa patience et son intelligence le poussent à primer la meilleure solution en termes de moyens et couvertures pour appliquer ses plans. Ainsi, les rencontres qui sortent du cadre de ses ambitions s'abandonnent au gré du hasard, sans forcément se condamner irrémédiablement à la fatalité d'une méprise, d'une querelle voire d'un attentat dangereux. Inutile d'y chercher des caprices primaires dignes de ceux animant les conflits en ce bas monde ... Jamais dévoilés par ses lèvres, son passif et ses pêchés sommeillent dans les méandres de ses pensées, à l'abri des pauvres âmes qui s'émerveillent constamment de cet énigme insoluble, faisant profiter d'une part ses talents envers la nation, et d'une autre ses méfaits aux origines mystérieuses ... Nombre d'entre eux ignorent l'exigence de la survie à l'état pur ...

Cultivé
Être un rejetons des ténèbres, héberger l’horreur en son for intérieur … En nulle façon une excuse pour manquer de finesse et d’élégance dans cette nature, assez subjective à la vision de chacun. Quitte à paraitre totalement décalé ou contradictoire, le ninja extravagant ne s’est jamais privé des bienfaits du savoir, de la connaissance aussi futile puisse-t-elle être, tant que sa valeur possède un rapport logique avec ses dessins. Entre découvertes traditionnelles, culturelles ou moins éthiques encore, tel un archéologue des multiples pratiques des terres lointaines, il se pique souvent d’une curiosité avérée lors de ses aventures ou escapades envers des éléments étrangers à ses objectifs initiaux, afin de s’en faire de nouveaux … Ses plus grands plaisirs étant au cœur des légendes et mythes vérifiés ou non, capables un jour ou l’autre de recroiser son chemin. Indéniablement un bon guide dans l’optique de voyages en des contrées inconnus … Mais aussi à la discussion, si jamais l’on se prend d’affection au partage intellectuel, passionnel ou simplement informatif. Et son champ d’action s’étale sur beaucoup de domaines …


Don héréditaire

Kuraru Moïtoga Img_pr22

Modification corporelle
Ce talent héréditaire propre à Motogaï consiste à manipuler essentiellement la chair sous diverses formes et à des différentes fins assez variées, allant par exemple du combat de proximité, de la défense jusqu'aux soins. Plutôt malléable et très versatile à l'usage, il s'agit d'une manipulation du corps visant à développer des sortes d'excroissances selon les désirs de l'utilisateur via des techniques développées dans cette optique, avec des caractéristiques suffisantes pour une application notable au combat. Ainsi, ces créations font preuves d'une bonne résistance, capables d'imiter des tranchants rivalisant avec des armes blanches (comme Juugo qui arrive à contrer la lame de Suigetsu), ou toute autre forme d'effet physiquement plausible ; Généralement, cela se limite au corps à corps ou à la mi-distance, n'atteignant rarement si ce n'est jamais la longue distance. Ces changements peuvent s'effectuer partiellement, à échelle localisée, ou alors sur tout le corps via des transformations complètes, avec des conséquences évidentes à haut niveau. En effet, à trop avancer dans cette voie, les modifications trop importantes apportées sur l'organisme influent aussi sur la personnalité de son possesseur, bien plus instable sur le champ de bataille.

Déjà assez peu éthique en ce sens, l'on remarque aussi des facultés de soins différents des arts médicaux standards, mais aussi bien moins acceptables d'un point de vue moral : L'absorption ou le don de matière organique, pour se bonifier ou bonifier sa cible même estropiée, contre des changements physionomiques s'étalant sur plusieurs années de rajeunissements ou de vieillissements. L'exploitation de cadavre induite par le procédé contraint assurément sa pratique aux yeux de tous où en compagnie de tous ... Au risque de répugner, voire d'angoisser, entre profanations et actes proches du cannibalisme. Enfin, l'une des dernières aptitudes procurées par ce don réside dans la liaison intime régnant entre l'organisme et le chakra, à laquelle la fameuse chaire modelée peut servir d'extension dans certains cas, permettant l'apparition de sortes de canons à chakra qui y condensent la dite essence. Cela se produit souvent de façon rudimentaire, sans contrôle extrême ou précis de celui-ci, si ce n'est juste une concentration brute, soit pour propulser soit pour en faire comme des rayons destructeurs, à l'instar des affinités du ninjutsu de ce type, avec une puissance relative à son amplitude (les rangs de jutsu). Un ensemble d'atouts non négligeables ... Pas forcément adaptés aux mœurs de la société ...

P.s : En somme, c’est la capacité de Juugo, mais je l’ai débarrassé de l’histoire de l’énergie naturelle.


© Never-Utopia


Dernière édition par Kuraru Moïtoga le Ven 22 Mar - 13:12, édité 106 fois
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MessageSujet: Re: Kuraru Moïtoga   Kuraru Moïtoga EmptyJeu 21 Mar - 23:18

Kuraru Moïtoga





"Rekishi" - Histoire

Introduction

Kuraru Moïtoga Hist_r10

Oni no Kuni - Pays des Ogres
Là où les infâmes démons se terraient jadis ... Une étrange réputation pour cette petite bourgade assez paisible, dans les méandres des contrés mineurs peu considérées par les grandes nations, trop occupées à leurs affaires importantes, comme l'on l'évoquait si bien entre villageois. Situé aux abords des Marécages, voisins aux proportions et aux conditions identiques aux siennes, le Pays des Ogres se targuait d'une modestie indéniable en termes de population et d'influence militaire, ce depuis ses anciennes histoires marquantes, préservées sous formes de mythes et de légendes jusqu'aux oreilles des nouvelles générations. Celui-ci était souvent associé à un lieu sinistre, voire maudit, en proie à de multiples rumeurs fantasmagoriques, à cause notamment d'un paysage aux allures sinistres, lugubres, de par ces arbres à l'écorce desséchée, des teintes relativement ternies par l'absence de la lumière du soleil, masquée par la trop grande épaisseur de verdure aux sommets de ces derniers ; Pourtant, il ne s'agissait là que de l'œuvre de la nature, dans sa plus pure expression, sans intervention humaine précise. Évidemment, cela ne s'arrangeait guère avec le système d'éclairage utilisé la nuit, majoritairement constitué de torches et lampes à huile, pour une ambiance vétuste ... Un ensemble d'héritages, aussi futiles pussent-ils être, respecté fermement.

En soi, ces méprises ne représentaient rien de sérieusement dérangeant pour les habitants de cette communauté, puisque leurs répercussions servaient efficacement le marché du tourisme, un secteur en vogue grâce à une politique s'assumant peu à peu, après une longue période à essayer de retrouver la stabilité d'antan. Enfin ... Davantage une consistance extra territoriale, puisque les différentes activités pratiquées par les citoyens assuraient amplement l'économie globale du village caché qui résumait à lui seul la majorité de la nation. De tout temps l'on se fixa à garder l'agriculture et l'artisanat en valeur au profit des autres partenaires commerciaux, plus gros ou imposants en dépit de ces savoir-faire primaires, avec en complément l'une des richesses primordiales offertes par leur sol : Les minerais rares. De ces ressources précieuses naquit par le passé la facette marchande de ces gens, ou plutôt du gouvernement, dirigé partiellement par sa haute noblesse en contrepartie d'une protection envers les plus basses sphères de la société, le reste étant aux mains du chef guerrier, d'une stature moindre comparé aux Kages usuelles. Malheureusement, après certaines successions de catastrophes et de nécessités, le commerce s'étendit irrémédiablement vers le trafic au noir, illégal, unique moyen pour assurer la pérennité aux yeux de tous, méthode ô combien fréquente dans ces endroits éloignés du reste du monde ...

Indubitablement à la croissance monétaire, d'aucun des ancêtres fondateurs ne purent négliger la partie combative de leur joyau, même si à cette époque, elle découlait automatiquement d'une faculté propre à leur descendance. Et à cet effet, l'on en vint à en forger une éducation rarement rencontrée parmi les autres institutions de par-delà les frontières, si ce ne fusse jamais. L'idée en soi ne relevait pas vraiment d'une cruauté ou d'une immoralité clairement affichée ... Cependant, son principe impliquait un risque considérable vis-à-vis de la mentalité des candidats à ce long parcours, essentiellement puisés à travers les hautes lignées. Ceux-ci, pourvus du devoir d'être, en tant que meneurs, les plus puissants de la troupe, se soumettaient aux exigences classiques liés à leur rang, la maîtrise de la gestion politique et économique, l'élitisme du champ de bataille et surtout ... L'inhibition de leur nature psychologique, pour se conformer à un modèle standard strict. D'ailleurs, cette surcharge normalement insupportable dès la jeunesse constituait la raison principale de l'attribution à chacun d'eux d'une tutrice de cinq à dix années plus âgés, dont les compétences s'étalaient sur de nombreux domaines personnels, en guise d'un encadrement rapproché ...

Mais en dehors du prétexte de la tradition, ces mesures furent sujettes à remaniement et endurcissement afin de combler l'une des pertes de potentiel ancrée dans leur passif, regrettable ou bénéfique selon les visions de chacun ... Celle de ces personnes capables de manipuler la chair, à l'aide d'un don aux origines peu connues, à l'instar des autres mutations génétiques ayant engendré des talents spectaculaires à travers les guerres. Ces derniers, en endossant des formes assez terrifiantes, hideuses ou démoniaques donnèrent naissance à la notoriété du pays, d'où l'appellation d'Ogre, ces êtres munis de cornes et autres excroissances, outre les apparences inhumaines. Le développement de ces techniques peu ragoutantes, voire limites par rapport à l'éthique porta suffisamment ses fruits pour se désigner comme une base même du village, de par ces soldats uniques, non sans une vélocité indéniable une fois sur le terrain ... Pourtant cet avantage les dirigea aussi vers leurs pertes, à cause des conséquences néfastes passé un certain stade. Altération de la personnalité, perte de contrôle et dangers sur pattes pour la diplomatie ; Mélangeant alliés et adversaires, folies et actes inexplicables, avec les sévères menaces des nations concernées, l'on dut rapidement restreindre ou annihiler complètement cette race, ce pouvoir, via les voies du scellement ou de la médecine ... Une décision radicale. Dès ce moment, les gènes expressifs se perdirent au gré des progénitures, sous la surveillance assidue des gardiens de ce secret ... Dans l'attente éventuelle d'une réapparition inopinée. Ces cas s'avérèrent rares au final, trop rares, passant au fil des années dans l'oubli.

Et dans ce milieu, prit place le destin de Kuraru Moïtoga, anciennement Hasekura Ginta



I - L'oblitération de l'innocence

Kuraru Moïtoga Hist_r11

Spoiler:
    - Votre éminence. Voici un message de la plus haute importance, comme vous souhaitiez en être informé : Le noble héritier de la maison a réalisé son premier assassinat sur le champ de bataille.
    - En êtes-vous sûr ?
    - L’on m’a envoyé en urgence de la part de son mentor et de ses aînés, ayant tous assisté à la même scène. Il se dirige actuellement vers la demeure, encore imbibé du sang de sa victime.
    - Très bien. Entamez les préparatifs.

De cette brève entrevue solennelle, le calme serein de la bâtisse se brisa soudainement en une multitude de tumultes subtils, légers, tel le pas indiscernable d'un rongeur se déplaçant à travers les murs et le plancher, dans la plus grande dépêche possible. L'unique ordre du dirigeant des Hasekura suffit à transmettre à chacun le fond de ses pensées, sur l'une des étapes cruciales à entreprendre dans la formation de l'un de ces soldats d'élites parmi les leurs, futurs successeurs à sa lourde tâche ... Et d'aucun ne pouvait déroger à la rigueur de ces enseignements, ni aux changements induit par ces pratiques décadentes. Pas même le disciple le plus intimement rattaché à son altesse par les liens du sang, dont la marche clairement appuyée se laissait aisément distinguer le long des couloirs aux fresques commémoriales en guise de décorations raffinées sur les parois solides. Celui-ci contenait au creux de son cœur une certaine appréhension, quant à se montrer dans cette tenue sauvage, couverte de ce liquide gluant asséché maintenant, tout de rouge et de blanc … Plus encore, de se confronter à cette hâte imprévue, de par les conseils de ses accompagnateurs lors de cette mission dangereuse. L’échec ? Surement l’une des possibilités que son esprit redoutait le plus, en ouvrant la porte coulissante non loin, dernière barrière entre lui et son paternel … Ou plutôt, son parent et les deux autres nobles à ses côtés, visiblement enthousiastes de cette arrivée éloignée des règles de bienséances.

    Excusez-moi, père, de me présenter dans un tel état. Mais l’on m’a dit que cela était l’un de vos ordres. Me voici donc. Dit-il, après s’être assit en un enchaînement presque mécanique sur le sol, les jambes pliées et les mains posées sur ses propres cuisses.
    Non, tu as bien fait Ginta … Si je t’ai convoqué ici, c’est pour ta prouesse, justement. Et d’ailleurs, cela m’étonne … Comment as-tu réussi à venir à bout de ton adversaire, alors que tu t’entêtes à ne pas suivre notre style de combat ? Surprise et contrariété. Ce petit reproche déclencha irrémédiablement une certaine fébrilité sur le faciès du jeune homme …
    Il n’y a pas mille façons de tuer un homme, père. Mais vos questions m’intriguent davantage que cette affaire passée.
    Hum … Bien. Au moins, tu ne sembles pas vraiment perturbé par cet acte, ce qui te sera un bon avantage pour la suite. Puis, se tournant vers l’arrière. Approchez s’il vous plait.

Un ... Un avantage ? Difficile de l'approuver dans cette affirmation assez inquiétante, puisque le calme du bonhomme face à la notion de meurtre dissimulait en réalité un désir de ne point exposer ouvertement ses faiblesses. L'initiative risquait cependant de vite le desservir et ce sur une épreuve aux tenants totalement ignorés, peu aisés à deviner de par l'accoutrement exotique de l'individu qui avançait lentement vers lui, afin de se caler sur le sol dans la position du lotus. Ce dernier ne semblait pas s'embarrasser d'équipement spécifique ou de matériel voué à sa tâche, inconnue en soi, livré à ses propres facultés. Pour connaître le credo de sa famille, de ne jamais rien engager inutilement, le futur soldat scrutait attentivement son interlocuteur encore silencieux, presque d'un mauvais oeil tant son contrôle sur les évènements lui échappait de plus en plus à chaque seconde, là où le commanditaire de cette cérémonie improvisée ne manquait pas de le toiser sérieusement. Comme si, de ce processus dépendait l'avenir de ses affaires et de son titre ... Rien de rassurant, d'autant plus que lors de son parcours jusqu'ici, rumeurs et histoires sans fondements avaient tournoyé autour de son esprit quant au sort réservé aux membres de sa caste, avant d'aboutir aux sommets escomptés, faussement pour certains ...

    Nous allons pouvoir commencer. Votre premier exploit dans cette longue ascension vous appartenant honore notre maison et moi plus particulièrement ; Et pour cette raison précise, de l'impact plausible de cet acte sur l'équilibre mental, je me dois de m'assurer de ce point afin de vous garantir la meilleure évolution possible pour la suite ... Ce grâce à mes propres talents, dans un domaine que vous apprendrez à connaître au fil des étapes. Cependant, il vous faudra garder votre calme et ne pas opposer de résistance, à cause de la concentration exigée par cette méthode. Préparez-vous ...

Le grand saut dans le vide abyssal de l'ignorance totale. L'espace de plusieurs secondes fugaces, le bois se mélangea aux tableaux de valeurs, la bâche rouge ornée d'inscriptions dorées se confondit peu à peu avec la fumée d'encens rependue aux quatre coins de la salle, en une valse presque paranormale, malgré la forte intensité d'apaisement l'envahissant d'un coup ... Et de cette myriade de couleur s'échappa un blanc omniprésent, au point de remplacer l'ensemble du décor, alors que son être patientait misérablement comme un point dénué de sens parmi cet univers saisissant. Ni terreur, ni folie ... L'état de stase dans lequel l'on le maintenait l'écarta bien de ces sensations instinctives, du moins, jusqu'à ce que subitement l'illusion factice se métamorphosasse, tel un cliché posé par-dessus l'autre afin de faire défiler les images une à une. Le début de leur traque, l'embuscade, puis ce fameux moment où au milieu des effusions de sangs ... D'une faille inestimable accordée par l'un de ses supérieurs, dans l'obligation d'abattre son opposant au risque de subir le même sort, là où son sabre planta de part en part le tas de chair en face de lui. Une arme si délaissée en temps normal quant à sa maîtrise, en dépit de sa pratique quasi générale parmi les siens, au profit des arts du ninjutsu ... D'ailleurs, ce fut ici l'affaire d'une technique de foudre paralysante employée auparavant, la lame servant simplement de touche finale. Enfin, une fois l'inconscience immiscée par l'adrénaline à son plus haut niveau passé, surgit la décharge humaine et ...

    Non … Non … NOOOOOOOOOON, CE N’EST PAS CELA, NOOOOOOOOOOON, JE NE VEUX PAS, NOOOON, ARRÊTEZ, SORTEZ DE MON ESPRIT ! RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!! Cris et protestations déchirèrent furieusement la salle, comme si l’on extirpait l’âme d’un innocent lors d’un rituel chamanique …
    Ca … Calmez-vous … Arrêtez de vous débattre … Murmura-t-il fébrilement, en pleine concentration sur cette illusion intrusive, invasive voire nuisible pour les esprits réfractaires.

Cela n'avait rien de commun avec une simple séance destinée à s'assurer de son bien-être. Au contraire même. Le jeune soldat en devenir le ressentait au plus profond de son coeur, et la vision fabriquée à cet instant ne fit que confirmer cette idée, à en juger les infimes différences introduites à l'intérieur, d'un vicieux assoupissement de la lucidité ... On essayait clairement de jouer sur cet intervalle de choc après l'assassinat pour lui substituer la faiblesse émotionnelle par le plaisir rationnel d'un tel acte. Lentement, surement, le successeur encore juvénile allait finalement se modeler selon leur propre concept de l'élite ... Quitte à y sacrifier son âme. Et de cette partie de sa personne, Ginta n'en céda pas une seule miette, éclatant d'une panique innommable ... Assez pour pousser son interlocuteur à stopper sa magouille et défaire cette emprise mentale, lui permettant ainsi de crouler sur le sol, trop épuisé depuis les derniers évènements.

    Fiuu … Malheureusement … Je ne pense pas qu’il soit encore prêt. C’est encore trop tôt … Son esprit oppose trop de résistance. Secouant la tête avec un soupir marqué, le spécialiste parut plein de désespoir, comme n’ayant aucun autre moyen d’arranger cela.
    … Hum … Bon. Nous verrons cela plus tard. Que l’on le ramène dans ses quartiers. Sévère, déçu, le paternel ne sembla pas vraiment porter de compassion envers la victime en face. De sa directive, il s’en retourna simplement à des tâches plus pressantes …


II - L'intégrité de la conscience

Kuraru Moïtoga Img_hi10

Spoiler:
    Deux fois déjà. Deux fois qu'il essaye, comme si je ne m'en rendais pas compte, de me voler une partie de moi, une partie de mon âme ... Et je ne peux rien prouver. Cela m'énerve.
    ... Je ne sais pas de quoi vous parlez, jeune maître ... Vous vous surmenez peut-être un peu trop, mais c'est votre rôle. Évidemment. Comment ne pas accompagner cette perplexité d'un soupire purement personnel ... Si même les concernés n'entendaient mot à ce sujet, inutile face à elle ...
    Ce n'est pas ... Non, tu ne comprendrais pas ainsi. Miyoko-san ... Puis-je de nouveau retrouver le réconfort de tes gracieuses mains ? L'une des dernières choses qui me restent encore comme certitude ...

Une requête si osée, là, spontanément, surtout dans ce milieu pudique et assez restrictif quant à ces marques d'affections ... Ou du moins, plus particulièrement envers eux, l'élite tant adulée, compte tenu des circonstances. Cependant, au fil des années, l'apprenti guerrier d'antan dont l'entrée se targua d'un naturel digne du mari recouvrant sa chaude demeure après une longue journée de travail éprouvante avait subi un gain de maturité inestimable, en divers points notables. Un regard perçant, une voix moins juvénile, toute la prestance d'un héritier de son rang ; Déjà les attraits d'un homme conforme à la définition imaginée par ses aînés, prêt à outrepasser les limites, ce sans perdre les fondements même de son identité. Même si le déroulement de sa formation le troublait davantage à chaque étape, à l'instar de celle de cette journée ... Son coeur ressentait le besoin de partager cette crainte, presque existentielle. Les autres n'en désirant guère, sa seule solution résidait dans cette personne l'accompagnant depuis le départ, cette femme emplie de douceur parmi la sauvagerie permanente. Nerveux à la supputation d'un refus possible, de trop de faveur envers lui, ses yeux ne purent que fixer intensément les siennes, d'une certaine compassion invoquée derrière ces sourcils marqués par la rudesse de son parcours ...

    … Cela ne doit pas être une habitude … Comprenez-vous ? Je n’y peux rien … Tiraillée entre son devoir et son attachement. Mais au-delà de sa condition, après la déception, elle sut raviver la flamme, d’une invitation gestuelle dissimulant l’inquiétude de ce risque entre eux par le plus beau maquillage d’une femme : son sourire. Cruel dilemme ... Approchez, je vous en prie.
    Merci … Susurra-t-il lentement, envahi par un soulagement apaisant. C’est bien mon unique péché en ce bas monde …

Ainsi, dans un silence intime de compréhension mutuelle partagé, sa tête alla confortablement se poser sur les cuisses de sa tutrice qui siégeait sur le sol, assise à genoux, afin de s'allonger et de se débarrasser l'espace d'un instant de ses tracas, sous les caresses délicates de ses doigts sur sa chevelure argentée. Celles-ci la balayaient en un rythme harmonieux, de sorte à donner tout le temps nécessaire à sa sensibilité tactile de s'abreuver de ces petites attentions, absous des vulgaires pensées obscènes capables d'effleurer si facilement la gentes masculine dans ce genre de contact. Une telle attitude s'obstruait ici de plusieurs contraintes issues de leur relation même, pleine de tourmente sur le papier ; Avec huit années de plus que lui et de sa place dans son quotidien, le jeune homme ne pouvait ni trouver en elle l'affection d'une mère, ni celle d'une soeur, de par ses responsabilités davantage étroites envers lui et l'absence de lien du sang, ni même d'une amante à cause de sa plus grande maturité. Pourtant, son statut se situait au-delà d'une simple servante, et dans sa propre considération et dans leur société ... Un guide de vie si bien choisi, qu'aucune relation concrète ne se risquait à voir le jour. D'où cette gêne pour les deux à briser certaines limites, aussi minimes fussent-elles.

Ici cependant, la demande surprenante ne visait pas vraiment à faire des avances, ni autre audace incongrue ... Contrairement à la tentation chimérique qui émanait constamment de son être, dénuée des artifices aguichants, l'appréhension du descendant des Hasekura se nichait en bien des lieux de ces futiles batifolages, où d'incertaines convictions attisaient une peur totalement instinctive. Assez loin pour s'ôter de cette attirance mystique, vis-à-vis de cette femme vêtue d'un long kimono d'un bleu intense, recueillant en son sein les dessins d'un phénix aux multiples teintes, en contraste avec le fond sombre. Toujours s'habillait-elle selon les traditions, à ne jamais déroger à sa compagnie de valeur, d'une image respectable. Brune de nature, avec une coiffure particulièrement recherchée à l'aide des supports de bois entre ces longs filins de soies, nul n'osait remettre en question sa beauté, tant ses pupilles saisissant transparaissaient parmi son faciès légèrement pâle, avec cette pointe de mystère insondable. Un charme inaccessible ... Et dont la précieuse cage protectrice n'allait pas être transgressé sur le moment. À l'inverse même. Ginta désirait plutôt lui livrer les clefs de sa propre cage, et éventuellement à quérir son aide, dans l'espoir d'une solution humaine, ou la promesse d'un secret bien gardé ...

    J'aurais une question à te poser ... Penses-tu que j'ai changé, ces dernières années ? Pas de mon âge grandissant non. Je veux dire, dans ma nature ? Trouves-tu que je sois le même qu'avant ? Plus je passe les épreuves imposées par mon père, plus j'ai l'impression de perdre mon identité ... Comment peut-on être sûr de la préserver ? Je n'arrive pas à le savoir, et cela devient une hantise. Je ne puis que m’en remettre à toi. S’il te plait, soit sincère … Bien sûr, la confidente connaissait la vérité se cachant derrière les suspicions de son protégé. Après tout, sa présence ici servait essentiellement à l’encadrement de ces tentatives, malgré ses airs étonnés, ignorants et ses bons conseils. Là où entraient en jeu les sentiments, l’on ne parvenait jamais à abandonner entièrement sa compassion …
    C’est là une profonde interrogation que je ne saurais entièrement combler par mes mots … D’ailleurs, aucune d’entre elle ne saurait vraiment vous convaincre. Mais, si vous aviez vraiment changé, seriez-vous à cet instant-là, de nouveau allongé avec moi ? Ce n’est pas une faveur que je puis accorder à quelque d’autre … On dirait bien que vous êtes toujours le même, pour pouvoir gagner ma tendresse. Non ? Quelle belle fable, si délicatement brodée pour le convaincre subtilement … Pourtant, cela se distinguait parfaitement au fond de ses iris. Son regard dirigé vers le plafond ne s’émerveillait plus devant la sublime demoiselle, ne paraissait plus aussi curieux, ni aussi attentionné. Juste vide.
    Ah … Si seulement ce pouvait être aussi simple. Malheureusement, je ne peux rien faire contre ce doute … Je ne peux pas céder inconsciemment. NON.
    Ne soyez pas si rude avec vous-même … Avec toutes ces réflexions, vous risquez bien de changer cette fois-ci. Je sais ce qui pourra vous aider. Tenez ce pendentif, et à chaque fois que vous douteriez … Repensez à ce moment si précieux. Vous saurez alors que votre identité est toujours intacte. Ainsi, détachant le fameux objet depuis sa chevelure finement décorée, ses mains vinrent lentement le déposer sur l’intérieur d’un repli du kimono du guerrier, d’une attache ferme afin de ne pas l’égarer. Mais lorsque les extrémités de ses poignets longèrent peu à peu le visage du bonhomme, elle se prit d’une expression soudaine de stupeur, presque horrifié. Vo … votre … Visa … Ce sont des … Comment est-ce que …

Panique général. Ne comprenant guère la frayeur de son interlocutrice, Moïtoga se redressa immédiatement, les bras en appuis sur le sol, à moitié courbé à ses côtés. Sans miroir ni aucun outil de ce genre, impossible pour lui de comprendre la source de ces tumultes, comme si la folie la gagnait sans raison. Malheureusement, celle-ci s’avérait bien palpable, ancrée directement sur sa peau si pale, interdite à sa vision. De part et d’autre de son épiderme germaient lentement des stigmates grisés, aussi sombres que les ténèbres comparés à sa teinte d’origine … Là où l’envie de révolte grandissait assurément, d’anciens secrets du passé refaisaient surface, de très mauvaises augures pour sa personne … Et sa tutrice, d’abord impuissante face à l’endormissement de ces légendes urbaines au creux de ses souvenirs, s’en rendit compte, regrettant déjà ses douces paroles factices visant à berner le jeune maître. Un acte allant à l’encontre de sa volonté primaire quant à son affection envers lui. Il tenta tant bien que mal de la calmer, en exigeant des explications, malgré sa détresse. Ce fut le chaos, durant une poignée de seconde … Sur quoi, d’un geste bref, elle s’enlaça violemment afin de le plaquer contre le haut de la poitrine, quasiment d’une étreinte suffocante, brisant par la même occasion ce déchainement dans un silence d’après choc. Cela ne parvint nullement à dissiper son angoisse, trop exposée à la sensibilité du jeune homme qui ressentait clairement les battements de son cœur emballé …

    Non ... Excusez-moi ... Ce n'est rien, surement les conséquences de mes cauchemars et le poids de mes responsabilités ... Oubliez simplement, et reposez-vous tranquillement ainsi, sans bouger, cela passera ... Accordez-moi cette faveur, s'il vous plait ... Effectivement, mieux valait invoquer l'idée de la faveur, largement mérité de sa part. Ce à cause de cette voix tremblotante qui ne réussissait pas à convaincre, en dépit de cette excuse. Dans l'incapacité de la menacer froidement sur cette scène l'ayant plongé dans la confusion totale, sa permission ne put qu'être accordée, à s'abandonner au coeur de ce cocon inimaginable, pas avec tant de proximité. Il ne mesurait pas encore l'anomalie éveillée par le hasard dans son héritage génétique ...


III - Ne pas disparaître ...

Kuraru Moïtoga Img_hi11

Spoiler:

Un calme de mort, un funeste dessin, là où le vent sifflait éperdument après la fureur de la tempête, levant le rideau sur la suite de cette représentation macabre, avec pour acteurs vautours, mouches et autres chapardeurs inopportuns ... Ne suffirait plus qu'à tous les applaudir, afin de ce simple geste de leur permettre un baroude d'honneur avant de quitter le plateau, toujours en possession de cette chaleur propre à la vie. Pourtant, cette fois-ci, d'aucun n'allait s'éveiller comme par magie. Mutilés, abîmés par divers types d'armes plus meurtrières les unes que les autres et pâlis au point de rappeler furieusement des fantômes immatériels, les cadavres jonchaient le champ de bataille, d'un nombre approximativement proche de la dizaine. Une escorte entière sacrifiée au nom de mercenaires vengeurs, par le génie d'un piège imperceptible précédent le massacre prémédité et le rapt de l'ensemble des biens leur étant profitable. Selon le message envoyé par la voie des airs, les renforts risquaient bientôt de rejoindre la partie. Trop tard malheureusement, puisqu'à s'en fier à cette désolation, les coups infligés lors de la lutte infernale visèrent tous à tuer, les plus chanceux bénéficiant juste d'une agonie prolongée ... Triste sort. Mais contre toute attente, au milieu de ces flasques de sangs, une silhouette semblait se mouvoir en rampant, bras et jambes tremblants de fatigues, tel un insecte écrasé sans aucune forme de pitié. L'on remarquait aisément l'effroi sur son visage, accompagné de balafres peu ragoutantes, où son regard cherchait désespérément une solution, un moyen de s'en sortir. Celui-ci paraissait complètement transformé, bien moins humains de par son expression et sa peau ...

    Non … Je … Je ne dois pas disparaître … Je ne dois pas mourir … Il me faut … Il me le faut … Toi … Donne-le-moi … DONNE-LE-MOI ! Non … Je vais le prendre, simplement …
    Pfeu … Pfeu … Qu’est-ce que ? Non, laissez-moi, aaaah !!!

Malgré la peine du déplacement, le sang régurgité de sa bouche à cause de blessures trop graves, le petit démon s'approcha d'un des soldats de la troupe proche de son dernier souffle, avant de grimper à moitié sur lui, l'agrippant fermement de façon à le maintenir captif ... Ses globes oculaires anormalement exposés par rapport à leurs orbites, son bras s'éleva lentement vers le ciel, tel un prédateur s'apprêtant à achever sa proie dans le but de s'offrir une nourriture nécessaire à son existence. Ce fut sur le moment l'une de ses motivations principales, presque submergé d'une transe guidée par l'instinct de survie, de cette peur de s'évanouir dans les abysses ... Outre son corps, il s'agissait davantage de la conservation de son identité, de cette essence qui le définissait, impliquant irrémédiablement l'étape intermédiaire de la persistance physique. Ainsi, sa conscience morale annihilée au prix de cet acte, le ninja au don ancestral forma une sorte de seringue disproportionnée, assez rudimentaire, en extension à son poignet, puis d'un coup sec, le planta directement dans la chair de sa victime. Celle-ci se vida alors de sa matière organique, entre graisses, muscles et autres parties utiles, absorbée via le tube dont les contours se tordaient légèrement à chaque passage pour le transmettre à la bête. Moïtoga ne connaissait pas vraiment les tenants de cette pratique, mais sa lucidité s'avérait trop absente pour s'en dégoûter, tant que cette énergie servait à panser ses propres plaies, quitte à gagner plusieurs années en apparence. Une fois le pauvre innocent à plat, horriblement dépouillé et la survie garantie, le noble ne put que s'évanouir de par une fatigue importante ...

Une demi-heure plus tard …

    Bordel, c'est quoi ce merdier ... Ils n'ont laissé aucun survivant, même pas de pitié pour les civils. On arrive trop tard ... Je vais vérifier tout ça, attends-moi ici et garde un oeil sur les environs. Deux secondes ... En voilà un qui respire ! En un instant, à alterner inévitablement entre le carnage et le souffle d'espoir subite d'un éventuel rescapé, le soldat aguerri se pressa de s'approcher plus près, sans négliger la prudence. Accompagné de son coéquipier, ses pas ralentirent le rythme au fur et à mesure de son avancée, jusqu'à tomber sur un constat particulièrement dérangeant ... Nom de dieu, cette horreur ... Que l'on me pardonne ces injures, mais je crois vraiment que l'affaire est grave ... Regarde la dépouille sur laquelle il est allongé. Et en plus, c'est le fils du chef ... Cela ne te rappelle pas ce que l'on nous demandait de surveiller ? Je crois qu'on devrait attendre des ordres plus hauts placés, fiuu.

À partir de là, tout s'enchaîna très rapidement. L'on dépêcha sur place une seconde équipe d'intervention afin de remédier à cette lugubre défaite, et par la même occasion d'honorer plus tard les âmes des défunts en des funérailles sinistres, avec la promesse d'une enquête sur les commanditaires d'un tel crime. La gravité de la situation impliquait une certaine minutie indubitable à cette tâche, aux mains des services spécialisés dans ce domaine ... Cependant, le dirigeant de la famille des Hasekura n'eut pas vraiment d'autre choix que de reléguer l'affaire à plusieurs de ses confrères, toujours en endossant le titre de l'organisation, ce à cause du rapport survenu en parallèle sur un cas davantage intriguant, si ce ne fusse d'une urgence capitale. À l'abri des regards indiscrets, l'on lui ramena le cadavre anormalement traité, puis le corps enchaîné de son fils dont la peau présentait encore les traces de ce talent héréditaire réveillé sur le champ de bataille en guise de confirmation. De brèves analyses suffirent à le consolider dans ses idées, malgré la cruauté invoquée par l'exécution des mesures de sécurités envers sa descendance ... Celui-ci reprit conscience au bout de plusieurs heures, loin de s'attendre au sort pesant sur sa tête ...

Ses paupières se rouvrirent lentement sur une sombre pièce où seules les lueurs des torches clignotantes persistaient sur ces silhouettes à moitié noircies, tous installées autour de lui comme à prendre pitié d'un chien maintenu en laisse. Pourtant, deux visages familiers y demeuraient, avec d'une part son paternel, toujours aussi froid et sévère en dépit de ses émotions refoulées, et d'une autre sa tutrice, complètement paniquée quant à la vision de cette maltraitance ... Elle aussi dut subir une multitude d'interrogations diverses, sur l'apparition ou non d'étrangetés concernant cet art interdit depuis longtemps en ces lieux. Malheureusement, sa position se montrait très limitée, que ce soit en termes de contestations, ou d'un avis décisif sur la condamnation du bonhomme. Au moins préserva-t-elle soigneusement le secret de sa découverte des années auparavant, afin de ne pas aggraver son cas ni celui de son protégé. Là, au milieu de ce brouhaha infernale, certaines de ses paroles parvenaient aux oreilles du prisonnier, tentant envers et contre tout d'amadouer les pensées du petit conseil organisé à l'improviste. Inutile ... Les faciès se balançaient déjà de haut en bas, les yeux se fermant sur la rudesse de ce dilemme, surtout à en considérer le statut de l'héritier, sur quoi la sentence allait être prononcée par la voie d'un haut dignitaire, parchemin à la main ...

    [...]Conformément aux règles établies par nos ancêtres, vous serez condamné à passer le restant de vos jours dans une prison de haute sécurité, puis après analyses et études, dans une cellule d'isolement spécifique. Tout débordement extrême pourra mener à une exécution immédiate. Ainsi se clôt mon jugement ... Gardes, appliquez la volonté de votre souverain. Sans la moindre concession, l'on exécuta les ordres, empoignant fermement le captif dont les chaînes neutralisaient son chakra, histoire de ne pas créer de problème vis-à-vis de la colère risquant de provenir suite à ces mots ... Et la précaution prit concrètement du relief la seconde suivante, devant cette voix s'élevant peu à peu des ténèbres, digne de l'immondice d'une sombre créature ...
    Pou ... Pourquoi ? Qu'ai-je fais de mal, selon vous ... ? Voyez-vous cela comme un crime, que de désirer la vie ? Vous croyez être un père, tout en arrachant lentement l'âme de votre propre fils, et maintenant son existence ... N'êtes-vous donc pas ce monstre que vous craignez tant ? C'est mon existence ! JAMAIS JE NE VOUS LE DONNERAI ! LACHEZ-MOI ! NOOOOOON, NOOOON ! Jusqu'à éclater en des cris déchirant toute la salle d'effroi, pire encore que les cas de possessions incontrôlés. L'ensemble de son être se débattit jusqu'à en saigner des poignets, balançant sa tête et son corps ici et là ... Puis, soudainement, ses yeux emplis de rages croisèrent ceux de sa tutrice, qui essayait de lui prodiguer un message, sa main indiquant l'emplacement du pendentif. Nullement audible au sein de la stupeur générale ... Mais il put la deviner en lisant sur ses lèvres, alors que les secondes semblaient passer au ralentit. Songe ou réalité ?
    Ne vous perdez pas dans l'obscurité ... Même dans la mort, accrochez-vous à ma lumière ...


IV - De l'idée de la survivance

Kuraru Moïtoga Img_hi12

Spoiler:
    Toi.
    Qu … Quelqu’un ? Il y a quelqu’un ? Qui ? Qui ?? Je veux entendre votre voix !
    C’est encore trop tôt ...
    Non ! Restez ! NE PARTEZ PAS ! Rien. Rien de plus que le silence, comme d’habitude …

Plus jamais tu ne reverras la lumière du jour. Ce fut la dernière phrase que l'on lui adressa sèchement avant de refermer la porte de cette cellule angoissante, où au-delà de la souffrance brute, son esprit se confrontait directement au concept du néant. Celle-ci, isolée de l'ambiance sonore du milieu carcérale, privée de toute lumière, fenêtre ou autre accès en dehors de la porte blindée semblait abandonner le prisonnier dans un monde totalement vide, sans aucun autre compagnon que la solitude. On pouvait aisément comparer cet endroit à une tombe où l'individu enterré possédait encore son âme et sa vie ... Jamais le pauvre homme ne sut exactement le nombre de jours passés en ces lieux, même si la durée s'avérait assez importante pour lui faire perdre toute notion de temps, de rationalité, voire d'existence. En effet, à force de demeurer avec ses propres pensées, il commençait doucement à remettre en cause cette vérité si évidente au dehors, et aussi l'ensemble des concepts existentiels concernant la survivance. Puis, lorsque ses repères vitaux volèrent en éclat au fil de ses débats interminables contre sa propre personne, la folie n'hésita pas à s'immiscer tranquillement dans la partie, jusqu'à lui attribuer une facette assez décalée dans sa personnalité ... Là où l'homme par définition disparaissait pour laisser place à une conscience plus absolue, hébergé dans ce corps seulement d'apparence ... Libéré de sa condition ? Sans s'en douter, cette voix s'étant évanouie plusieurs jours durant pour une raison inconnue allait finalement forger et terminer cette œuvre au plus profond de son être.

    Qui êtes-vous ?
    Et toi, saurais-tu me dire qui tu es ? Ta question est futile.
    ... Je suis ... Je suis ... Non, je ne suis plus lui ... Étrangement, son nom ne portait plus vraiment de signification. Ses anciennes marques, habitudes ou péripéties ... D'aucune valeur ici.
    Tu vois ... Tu ne peux même pas y répondre, et tu me le demandes. Un ton strict, et pourtant l'air si paisible. Malheureusement, cela n'ébranlaient pas encore la désolation du pauvre condamné ...
    Mais alors, pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi me parlez-vous ? Êtes-vous au moins bien réel ... ? Une interrogation bien évidente. Encore un tour de son esprit, s'émerveillant à discuter seul en imitant une autre personne ? Ou bien, un véritable partage entre deux entités distinctes ? L'absence d'informations vis-à-vis de l'extérieur ne permettait absolument pas de s'en assurer. Mieux valait juste écouter, puis dans son état, pas facile de ne pas se laisser entrainer là-dedans ...
    Réel ? Et depuis quand arrives-tu à juger ce qui l'est ou ne l'est pas ? Peut-être, peut-être pas ... Dans les deux cas, tu auras affaire à ma voix. Tu ne sembles pas vraiment comprendre l'essence de ce monde, à cause de ta naïveté ...
    Qu’en ai-je à foutre de vos leçons !?? On m’a volé tout ce que je possédais et l’on m’a condamné à un sort pire que la mort ! Je suis plus bas que terre …
    Pourtant tu arrives toujours à brailler inutilement. Même la condition que tu me décris ne semble pas être en mesure de restreindre ta conscience … Cela me mène à une seule et unique conclusion : Tu ne possédais rien, avant. Ou plus précisément, ce que tu croyais posséder n’était rien. Rien que du vent … Et maintenant, prouve moi donc, ce que tu clames haut et fort. Où est cette existence passée dont tu parles ? Même dans ce noir et ce silence éternel, sur quoi peux-tu apposer ta certitude ?
    Je … J’avais une … En fait, c’est si vide … Tout d’un coup, en arrêtant un instant de s’apitoyer et de se débattre vainement, les mots ne parvinrent pas à sortir de ses lèvres afin de lui donner une réponse sensée. Juste impossible. Même moi, je ne suis plus grand-chose … Tout est noir, tout est mort autour de moi. Je ne sens plus, je ne vois plus, je ne sais plus ce qui est ou ce qui n’est pas. Tout ce que je sais, c’est …
    Que tu doutes. On y arrive enfin … On s’approche de l’idée de la survivance. Tu sembles avoir longtemps pataugé dans la peur et l’incertitude … Quel désastre.
    La survivance ? Tch. J’essaye de survivre depuis que je suis ici ! Même si, je commence à ne plus y croire …
    Non. Tout ce que tu as fait, c’est te détruire, avec de fausses croyances, avec de fausses bases. En cela je ne peux te blâmer … Ni ne peux te sauver … Tout dépendra de toi.
    Essayez toujours … Je n’ai plus rien à perdre. Enfin presque. Ses mains touchèrent frénétiquement le fameux pendentif légué par sa tutrice, sans l'avouer. Son unique pêché, même dans les paroles de cet homme ...
    ... Tu n'acceptes toujours pas ce qui se présente à toi. En tombant dans cet endroit, tu n'as rien perdu, ce sont seulement les voiles de ton esprit qui se sont levées. Cette cellule n'a rien de l'enfer. Même l'enfer regorge d'artifices, de mensonges, de créations fantasmagoriques. Ici, c'est le contraire, tu es enfin débarrassé de toute obstruction, dans l'état le plus simple de la conscience. C'est cela, l'existence à l'état brute. Es-tu encore sûr d'être un humain ? Un homme ? Un modèle ? Non ... Dans cet avant-gout de la mort, tu découvres enfin ta nature. La pensée demeure, le doute persiste et se suffit à lui-même pour exister, sans se définir. Au dehors, le temps peut continuer de tourner, ou non. Cela ne change rien, au final. Pourquoi ? Simplement à cause de ta condition et celle qui nous incombe à tous. Nous ne sommes pas des singularités ... Juste une partie du tout, si ce n'est le tout. Là est la survivance ... Le monde n'a pas plus de règle et d'institution que dans son existence absolue. Si tu désires vraiment survivre, ne cherche pas à te débattre dans la peur et la crainte. Englobe le tout et découvre ce qu'est l'ascension de l'être ... Chacun en est capable. Il ne tient qu'à toi de décider.

De retour au silence ... Plus jamais la mystérieuse voix ne daigna reprendre la parole, comme si l'ombre omniprésente l'avait engloutit au fond de son infinie profondeur. Cela ne sembla pas grandement déranger l'ancien noble qui s'était tu à son tour, allongé sur un sol difficile à concevoir mentalement. Ce dernier se repassait en boucle le discours, dix fois, cent fois, mille fois. Tant que les secondes et les minutes le lui permettaient, tant que chaque mot prenait de plus en plus de sens, jusqu'à le transformer dans ses fondements mêmes. Parfois, l'on entendait des cris, des rires de jubilation, voire des éclats de rages incontrôlés ... Malgré les chaînes lui drainant le chakra, son talent héréditaire luttait au gré de ses émotions, encore instable sans grande maîtrise. Entre mutation virulentes, emportements colériques frisant la dérision, et développement d'une nouvelle philosophie, le personnage fragile d'avant se métamorphosa du tout au tout. Au lieu de s'abandonner au désespoir, au fil des mois défilant tel des années, il commença peu à peu à ne faire plus qu'un avec ce néant, presque mort pour renaître sous une autre forme ... Ce jusqu'au jour où de la surface, l'on lui rapporta la lumière du jour, d'une libération forcenée, illégale et très étonnante. L'occasion de rencontrer un précieux allié, dont la venue en ces lieux n'allait pas s'avérer vide de sens, au contraire ... Pas face à des ambitions nichées dans une âme dénuée de limites à présent.


Épilogue

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De son évasion, peu d'informations concrètes filtrèrent, même sous le joug d'analyses psychiques, ses souvenirs étant marqués à ce moment d'un blanc depuis cet instant précis jusqu'aux circonstances de son entrée dans la nation de la roche (*). Une source de méfiance évidente, dont l'explication se dessina plus tard par rapport aux éléments l'entourant, de par ses origines liées au Pays de l'Ogre, l'histoire de son village et de ses malheurs passés, exposant par la même occasion les raisons de son emprisonnement durant une si longue durée. Sous la direction de la précédente Tsuchikage, en la personne de Raoka, femme du regretté Onoki, une grande enquête s'engagea suite au sauvetage de cet individu lors d'une descente sur une branche de trafic humain, lui-même inclus dans l'un des colis. Une fois identifié par des recherches dans les archives et les maigres insignes relatifs à sa noblesse, l'on remonta rapidement la trace jusqu'à ses territoires natales, avec un constat désolant : De chaque parcelle de son domaine ne restait plus que des ruines et cadavres, en l'absence de tout survivant, les miraculés surement en fuite depuis bien longtemps. Mais par chance, du moins selon leur estime à eux, de nombreux documents précieux avaient été épargnés, où sur l'un d'entre eux figurait le fameux procès de condamnation.

Ce ne fut pas une tâche aisée que de sonder des images constituées seulement d'ombre et d'obscurité, ce sur des années de souffrances peu enviables. Cependant, au fil du décryptage des parchemins, l'on en tira une conclusion assez récurrente dans les bas-fonds des villages mineurs, et surtout avec assez de valeur pour justifier l'ensemble de cette attaque osée envers une prison et des nobles ; L'intérêt principal de ce bonhomme résidait dans son héritage génétique, avec l'un des cas uniques de la maîtrise des transformations corporelles depuis son interdiction par d'anciens traités. En tout cas pour ce mystérieux marché dénué d'éthique, où des criminels plus hauts placés risquaient de l'exploiter à des fins nuisibles ... Des magouilles que l'on remettait souvent sur les répercussions de la quatrième grande guerre ninja sur le reste des territoires éloignées, où la surveillance s'avéra bien moindre, particulièrement à cette époque. Pourtant, cela ne suffit pas à amadouer la veuve partageant clairement les idéologies de son défunt mari, loin de la pureté des valeurs utopiques tel la paix ou la justice, qui songea rapidement à intégrer cette trouvaille comme un atout au sein même de son armée avec les précautions nécessaires.

Finalement, l'intégration à Iwa ... Non sans heurtes ni petits incidents dérangeants issus du temps d'adaptation. Ceux-ci eurent néanmoins leurs compensations, via les études discrètes menées sur ses spécificités et une surveillance quasi permanente, en mission ou ailleurs. Très vite, l'on remarqua des méthodes de soins d'un tout autre genre, surpassant parfois les capacités des ninjas médicaux de base, ce en très peu de temps, malgré des contrecoups à prendre en compte sur leurs utilisations. Dans cette optique, après une formation supplémentaire afin de valider ses aptitudes dans le métier de soldat, vint l'orientation vers le domaine de la médecine, avec les techniques, recherches et autres branches y étant associées ... Même si ses tendances de scientifiques fous transparaissaient sans trop de retenue, le vouant d'emblée à la partie secondaire du village, dérobé aux yeux de tous : Le sale boulot, quitte à plonger dans l'illégalité. Ce statut ne semblait pas trop le déranger en réalité ... Normal, selon ses nouvelles ambitions. Pour l'instant, ce petit milieu se montrait grandement confortable, assez pour l'y enchaîner en quelque sorte, en dépit de son comportement décalé.

Et un jour, l'on le propulsa subitement sur l'un des sommets ... Ou presque. La décision en soi ne dépendait pas d'une attitude exemplaire, d'un mérite précis suite à de bonnes actions ou autre raison personnelle ... Juste par mesure de sécurité. En effet, le règne de Raoka n'était pas destiné à durer éternellement et son successeur ne tarda pas à prendre la relève. Encore jeune, tout frais, prometteur, il semblait posséder les qualités indiquées pour ce poste. Cependant, après deux Kages munis d'expériences à en faire pâlir le monde, le conseil préféra lui associer un bras droit, une sorte d'assurance vie tant sur le plan de la santé que des relations venimeuses avec l'extérieur ... En envisageant une coexistence inhabituelle. Ainsi, si jamais le dirigeant y laissait des plumes ... Moïtogai possédait le moyen de les lui restituer. Alors, un mélange sain, ou non ? Seule l'histoire en déciderait ...

* Partie qui sera traitée avec Kitano Hayashi en FB


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MessageSujet: Re: Kuraru Moïtoga   Kuraru Moïtoga EmptyVen 22 Mar - 13:02

Après relecture et correction dans la mesure du possible, la présentation est enfin terminée !
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MessageSujet: Re: Kuraru Moïtoga   Kuraru Moïtoga EmptyVen 22 Mar - 23:06

J'ai suivi pas à pas cette histoire incroyablement fixé que j'en rougit rien qu'à l'idée que tu serai moins gradé que moi. Je serai pour rang S lvl25 mais, je ne sais pas si se serait un véritable cadeaux que le niveaux maximum. Donc je propose une alternative rang A lvl20 pour faire mûrir et progresser le personnage mais, c'est plus dans une optique personnel de rpgiste.

Pour la chair aucun soucis. Après sa dépendra des techniques mais nous serons là muhahahahahaaha Twisted Evil

Attente d'un second avis puis c'est bon.
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MessageSujet: Re: Kuraru Moïtoga   Kuraru Moïtoga EmptyVen 22 Mar - 23:53

Largement pour le rang A lvl 20 rien à redire sur l'histoire très bien tournée, ficelée etc etc..

Nice Job Wink
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MessageSujet: Re: Kuraru Moïtoga   Kuraru Moïtoga EmptySam 23 Mar - 8:24

Merci ! Non, non, pas de S et de Lvl 25 ! C'est une trop haute sphère pour le in rp, comme Tenzen, le A Lvl 20 me va bien !
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