Surnom : //

Parents : Fille de Juue TANAKA & Ryuku ITO

Age : 20 ans

Village : Heiwa (petit village dans le désert de Kaze no Kuni) puis Suna

De loin, Sakiko ne se différencie pas énormément des jeunes filles de son âge. Elle se qualifierait même de "normale" si on lui demandait d’émettre un avis extérieur sur son physique. Peut-être est elle trop exigeante avec elle même pour voir que rare sont les civiles taillées de cette façon. Normale peut être pour une kunoichi mais pas pour tout les autres. En effet, sa silhouette élancée lui confère une certaine grâce lors de ses déplacements, chose que beaucoup lui envie.
Tout est longueur chez elle... Bras, Jambes, Doigts...
Son entraînement l’a musclé mais cela ne semble pas être visible. Sa force, bien qu’étant réduite comparée à d’autres ninja, n’est donc pas visible dans sa morphologie. Sauf ses cuisses peut être. En effet ces dernières sont assez larges. Il en est de même de ses épaules bien qu'avec sa tenue, sur laquelle je m'étalerai plus loin, cela se voit moins. En outre, à part ces deux éléments qui n’ont pas grand choses de féminins, Sakiko pourrait faire envier beaucoup de femmes, sans pour autant en avoir réellement conscience.

Cette ninja des Sables se distingue principalement par la couleur de ses cheveux. Une erreur d'enfance, diront certains. Peut-être. Mais une erreur d'enfance qu'elle assume parfaitement. En effet, Sakiko possède une chevelure dont la coloration s'apparente à un nectar de menthe fraîche. Rayonnante et d'une fluidité sans pareille, elle ne passe pas inaperçu en raison de cette in-conventionalité. Mais cette dernière n'est pas naturelle. À sa naissance et jusqu'à ses 14 ans Sakiko était aussi blonde que le sable...
A l’intérieur de cette chevelure trône fièrement un bijou dont elle ne se sépare jamais (ou presque). Ce dernier n’a aucune fonction au combat mais uniquement une valeur sentimentale pour notre ninja : il s’agit d’un serre tête orné de rubis. Cadeau offert par sa mère, ce fut le seul présent autre que la vie que celle ci lui fit. Retenant ses cheveux en arrière, il dégage la partie gauche de son visage, créant un déséquilibre sensible.

En parlant de son visage, elle possède des traits assez fermés dont la continuité parfaite lui donne cet air à la fois fragile et dur. Contrairement à d'autre femme, il est totalement impossible de débusquer le commencement de sa mâchoire qui ne saille pas du tout. Un ovale sans imperfection notable est donc visible aux premiers coups d’œils. Disposées de part et d'autre d'un nez de proportion satisfaisante, deux pupilles d'un vert émeraude apparaissent et disparaissent au gré des cillements de cette kunoichi au regard envoutant. S'il y a bien une seule chose dont elle est fière ce sont ses yeux ! Rappelant ceux de sont père dont la ressemblance est frappante, si elle a décidé de se teindre les cheveux de cette même couleur, c'est bien évidemment pour honorer et montrer aux autres l'attachement qu'elle lui portait. Outre ces détails, rien d'autre sur son visage n'accroche le regard d’autrui. Sa bouche n'a rien de spécial. Et rien ne vient briser la quiétude de ses traits.

Pour autant, Sakiko n'est pas vraiment ce que l'on pourrait appeler "une personne attirante". Pas qu'elle ne soit hideuse, le mot est inapproprié mais rarement vous verrez un sourire sincère étirer sa bouche. Parfois, pour ne pas paraître trop désagréable, un petit coin se soulèvera pour montrer qu'elle vous a entendu mais, restant fermée, se trouver en sa compagnie peut rapidement mettre mal à l'aise...

Toute de vert habillée, sa tenue est unique car crée par ses propres soins. Quand on a du temps à tuer, on s'occupe comme l'on peut... C'est donc lorsqu'elle se fut décider à quitter Heiwa qu'elle entreprit la conception de sa tenue. Il lui fallut plusieurs essais pour en arriver à un résultat satisfaisant (les autres modèles, brûlés, ont subit un sort juste, étant d'une absolue monstruosité!).
Le final est donc l'assemblage de plusieurs tissus trouvés dans un placard abandonné de son clan représentant pour la majorité des motifs stellaires, certainement destinés à la déesse qu'ils aiment tant.
Recouvrant la quasi totalité de son corps, Sakiko a cependant laissé à l'air libre son dos et la partie supérieure de son torse de manière à ne pas étouffer sous la chaleur de son pays. Nous pouvons donc voir que, malgré le soleil constamment présent au Pays du Vent, notre ninja a une peau des plus claire, pas bronzée pour un sous...

Sur le devant de sa tenue , quelques parties en métal viennent orner son accoutrement. A la fois dans une optique protectrice puisque la pièce principale joue le rôle de plastron mais également esthétiques puisque les formes ne sont pas totalement choisies au hasard. Elle en possède aussi sur les jambes et il n’est pas rare qu’elle place quelques objets dont elle aurait besoin au combat dedans. De petits objets, évidemment, puisque ceux ci sont en contact direct avec sa peau elle fait bien attention à ne pas se blesser. Il s’agit souvent de parchemins explosifs.

Outre cela, lorsque vous vous retrouverez face à cette kunoichi, vous pourrez surtout observer une jeune femme assez retenue aux premiers abords. Ne vous laissez pas envouter par cette chevelure légèrement ondulante lorsqu’elle exécute le moindre geste ou bien par cette démarche enfantine et un peu maladroite car vous seriez déçu d’apprendre que cette ninja est tout autre.

On observe chez Sakiko une évolution dans son caractère radical. Ne cessant d’évoluer, si vous l’aviez connu à une époque de son enfance, il vous aurait certainement été difficile de la reconnaître aujourd’hui.
Étant petite, elle faisait partie de ces enfants pleins de vie, ne cessant de faire les idiots pour amuser la galerie et répandre de la bonne humeur autours d'eux.

Ce n'est qu'à la mort de son père qu'elle prit un virage émotionnel.

Son clan l'ayant partiellement rejeté, elle trouva refuge sous un masque d'impassibilité se fissurant parfois pour laisser place à une violence verbale ou même physique dans les cas extrêmes.
Qualifiée de "sale gosse", c'était, bien malheureusement, sa manière de s'opposer à la tristesse qui l'aurait, chaque jour dévorée, si elle n'avait pas résisté. Et cette armure invisible, et difficilement franchissable, qu'elle érigea autours de son cœur, ne fut autre que la solution qu'elle trouva pour se protéger à la fois des autres mais également d'elle même. Refoulant tout sentiment qui pourrait l’amener à sourire, elle apparaît donc aux yeux de tous comme une enfant froide. Personne n'a eu le courage de briser les barrières pour se mettre à la recherche de cette partie d'elle, découragés dès les premiers contacts certainement et ne soupçonnant pas l'existence de cette dernière... Les apparences sont souvent trompeuses, beaucoup le savent, et elle n'échappe pas à la règle puisque sous ses allures impassibles elle cache, en vérité, une certaine sensibilité.

Se soustrayant aux remarques acides des membres de sa "famille" avec hargne, elle ne pourra pas leur échapper bien longtemps et se contentera ensuite de les ignorer royalement. La violence qu’elle dont elle fit preuve jusqu’à ses … 13ans ? 14 ans ? fut masquée, peu à peu, (intentionnellement) puisqu’elle remarqua qu’en restant totalement impassible les Tanaka rageaient d’autant plus que lorsqu’elle se révoltait.
Rapidement, elle sera forcée au mariage. Son
compagnon était un être qu'elle n'avait jamais vu, bien qu'il fasse également partit du même clan, certainement un cousin très éloigné pour éviter d'éventuel problèmes de génétique. Jamais elle ne lui accordera vraiment l'attention qu'une femme devrait réserver à son mari, incapable d'avoir un brin de désir pour cet homme. Sakiko repoussera constamment ses avances...
Ce n'est pas pour autant qu'elle ne lui vouera pas un respect sans faille et une fidélité dont beaucoup de couple rêverait mais coincée entre les murs du clan Tanaka, il lui était impossible de s'épanouir pleinement.
Cependant, son mari fut vraiment la seule personne à lui offrir un sourire compatissant : il comprenait parfaitement sa façon d'agir et elle lui en fut reconnaissante. Ce fut d'ailleurs le seul à être tenu au courant de son projet d'échappatoire lorsqu'il prit réellement forme. Honnête, elle ne pu lui cacher la vérité sur ses envies d'évasion et lui demanda la permission avant de quitter le village pour se rendre à Suna.

Son caractère fonceur aurait certainement fait qu'avec, même un refus, elle aurait pris la direction de l'académie des ninjas mais par honneur envers ce dernier elle ne pu se résoudre à l'abandonner sans explications. Après tout, lui non plus n’avait pas décidé du mariage qui les avait uni…

Les villageois d'Heiwa ont donc connu une Sakiko révoltée, incapable de tenir sa langue et ses poings face à toute situation déplaisante qui s’est peu à peu apaisée, du moins, en apparence.

En arrivant à Suna, ne reniera pas ce côté solitaire qui avait toujours été le sien depuis la mort de son père et préfèrera rester seule pour s’entraîner. Certains penseront qu’elle est hautaine, d’autre s’imagineront qu’elle renferme une timidité, les avis divergent sur son compte et entretenir une part de mystère l’amuse tout autant qu’observer ses camarades. Mais bien qu’elle reste plutôt en retrait vis à vis des autres, ses yeux et ses oreilles ne perdent pas une miette de ce qu’il se passe autours d’elle, aimant espionner et observer les comportements de chacun. Il lui arrive également de faire une interprétation personnelle des réactions de chacun, la conduisant à s’imaginer des scénarios n’ayant rien de sensé. Parfois pas très loin de la réalité ceci dit…

Inscrite à l’academie sans y faire acte de présence elle put quand même se confronter à d'autres personnes qui lui rendirent le respect qu'elle leur prêtait. Son âge avancé par rapport aux autres élèves et sa connaissance des bases de l'art ninja lui donnèrent un avantage sur ses camarades mais jamais elle n'en joua. Parfois trop modeste même...

Lors des missions en groupe, Sakiko se trouve être une figure de fidélité. Il est totalement inconcevable pour cette dernière d'abandonner l'un de ses compagnons en vue de réussir un objectif fixé par ses supérieurs comme l’ont fait les camarade de son père à l’époque de la grande guerre des Shinobis. Elle se sait indigne d'un ninja de haut niveau en réfléchissant de cette manière puisqu’une règle dicte aux combattants de mettre leurs sentiments de côté quoi qu’il arrive…
Et, bien que son esprit perfectionniste aimerait qu'elle atteigne les sommets, elle ne s’étonnera pas si ses supérieurs l’obligent à rester en bas de l'échelle, ne jugeant pas son nindô compatible avec un poste à responsabilité.
Aussi, les missions à plusieurs ne sont pas son fort. Ayant trop peur d’avoir la mort d’un camarade sur la conscience, moins de personnes il y a dans l’équipe, plus elle se sent à l’aise.

Elle se plait également à être la personne à qui l'on va se confier non seulement pour assouvir sa curiosité (parfois malsaine) mais également car cette ninja, à un besoin insatiable de se sentir utile ailleurs qu’au combat. C’est assez contradictoire avec son côté solitaire mais il en a toujours été ainsi. Même plus jeune, Sakiko aimait aider la restauratrice de son village sans contre partie. Et puis Suna fut sa terre d'accueil et d'apaisement et elle se sent redevable envers ses habitants. Si jamais elle peut venir en aide à l'un d'eux comme ils l'ont fait pour elle quelques années en arrière elle n'hésitera pas.

Par contre, jamais elle ne se confiera aux autres. Son passé alourdit le cœur de cette kunoichi mais il fait également sa force et elle ne souhaite pas la faire partager. Il lui est également inconcevable, pour elle, qu’on la prenne en pitié ! C'est pourquoi, il ne vaut mieux même pas essayer de lui tirer les vers du nez. Même si elle est aujourd'hui, beaucoup plus pacifique, elle reste quand même une figure féminine pleine de fougue et n'hésiterait certainement pas à vous faire taire par la force brute.

On m'a raconté que les habitants des autres pays craignaient notre désert... Cette étendu sableuse qui recouvre la quasi totalité de Kaze no Kuni et qui est pour beaucoup d'entre nous devenu une vieille amie que nous avons appris à connaître.
L'éviter lorsque, prit d'une faim sans contrôle, il décide de lever ses bourrasques pour dévorer l'un des nôtres.
Le remercier quand, dans un élan de gentillesse, il laisse échapper une petite brise rafraîchissante nous permettant de continuer notre périple sous le soleil brûlant.

Cet élément fait parti de notre vie, tout comme nous faisons partie de la sienne. Une harmonie, qu'il ne faut pas tenter de briser mais écouter pour mieux comprendre et perpétrer. Je suis née, dans un de ces petits villages qui le peuple : Heiwa.

Je ne peux pas vous parlez du jour où j'ai fais mon apparition sur cette terre sans détailler ce lieu qui m'a prit en son sein.



Heiwa, deux mille habitants grands maximum, est situé à une cinquantaine de kilomètres de Suna. Ce coin de tranquillité a pu voir le jour grâce à une petite étendu d'eau qui trône fièrement en son centre.
Ici, la majorité des habitants dépendent du clan Tanaka. J'y appartiens aussi malgré les réticences premières du patriarche. Du moins... mon nom est tout ce que j'ai en commun avec ces membres. Pour tout le reste, je suis plutôt assimilée à une Ito et je me considère principalement comme l'une des leurs, ne pouvant donner aux Tanaka un amour dont je n'ai moi même pas bénéficié...

C'est à ce clan que l'on doit l’apparition d'Heiwa car ce fut l'un des leurs qui érigea le premier temple près du point d'eau que nous nommons ici La Source.
Peu après la construction du temple principal, de nombreuses habitations, beaucoup plus modestes firent leurs apparitions aux alentours. Les membres du clan s'y installèrent mais aussi, plus en contrebas, des civils ou ninja de Suna, retraités pour la plupart. Bien que les Tanaka ne se mélangèrent que très peu avec ces derniers, les méprisant car se considérant comme supérieur, il n'y a jamais eu de confrontations directes, bien trop pacifistes pour cela.

Le créateur du village, dont l'histoire n'a retenu que l'appartenance au clan et non le nom qu'il possédait, avait un objectif bien précis derrière cette action : conserver un pouvoir unique.
En effet, les Tanaka possèdent une aptitude héréditaire issu d'une vieille légende. Je n'y ai, personnellement jamais crue, pensant qu’il s’agissait d’un mensonge destiné à garder les bénéficiaires de ce pouvoir sous l’emprise du patriarche, mais beaucoup sont ceux qui expliquent la provenance de leur force grâce à elle.

Il faut, tout d'abord savoir que seules les femmes possèdent ce Kekkei Gekkai qui serait l'unique héritage d'une déesse du feu. Il y a des centaines d'années de cela, un temple dont la position exacte a été oubliée était destiné à cette déesse. Chaque décennie, il était choisi environ cinq jeunes filles dont l'âge ne dépassait pas les 10 ans. Leur tâche pendant les trente années qui suivaient était de maintenir le feu brûlant dans la torche de la gigantesque statue de cette déesse, présente dans ce temple. Il ne devait pas faiblir une seule fois sinon il était dit que le malheur s’abattrait sur les environs du temple.

Pendant ces trente années de services, les jouvencelles étaient confinées dans ce temple, ne pouvant accéder au monde extérieur. On leur dispensait un enseignement différent de celui inculqué aux autres jeunes de cette époque. Mais il est très difficile de savoir exactement en quoi consistait cet apprentissage étant donné qu'il ne perdure aucun récit écrit de cette période. Une chose est sûre : elles ne voyaient pas leur entourage pendant trente ans. Même les parents n'étaient pas autorisés à voir leurs enfants.

Les traditions d'aujourd'hui sont légèrement différentes de celles de l'époque mais restent quand même strictes en ce qui concerne certains points. Les membres du clan vivent tous ensemble bien que les hommes n’aient pas de réelles interdictions et pourraient quitter les quartiers du clan. Cela demeure plus une façon de vivre. Seules les femmes ne doivent absolument pas s'éloigner de l'enceinte et il s'agit là d'une réellement contrainte à ne pas enfreindre !
Dans le temple qui trône en haut d'Heiwa, aucune statue ne semble prendre place (du moins, ma mémoire n'en a pas gardé le souvenir lorsqu'un jour ma mère m'y a emmené) mais le sanctuaire sert uniquement de terrain d'entraînement pour maîtriser le pouvoir légué par la déesse de l’ancien temps...

À
côté de ce dernier se trouve un grand bâtiment de bois. Son utilité
ne m'a été expliquée qu'à mes 10 ans par une de mes tantes... il s'agit en fait du bâtiment où toutes les apprenties passent leurs semaines. Il leur est interdit de le quitter et elles ne peuvent rejoindre leur famille respective que le week-end.

Ma mère était encore en apprentissage lorsqu'elle tomba enceinte... En effet, je suis née alors que les traditions ancestrales ne le permettaient pas. Cela fait partie de mon histoire et c'est un fardeau que l'on me rappelle souvent. Il parait que je suis une tête brûlée. Je dois le tenir d'elle. Turbulente, à ses 23 ans, elle réussi à trouver une faille dans la garde et à rejoindre le "centre ville" d'Heiwa (note : Étant un petit village, le centre ville se réduit à quelques restaurants, auberges et bars). Chaque fois que cela lui était possible, elle réitérera son acte transgressif. C'est au court de l'un de ses voyages interdits qu'elle rencontra mon père, un ninja de Suna, passant par ici pour se reposer avant de retourner chez lui. Il paraîtrait qu'entre eux l'alchimie fonctionna au premier coup d'œil.
Mon père repassa à plusieurs reprises à Heiwa et après plus de deux ans de clandestinité il devient impossible à ma mère de cacher sa relation : l'excroissance dû à mon évolution se fit visible de tous.

Je n'ose penser aux critiques qu'elle a du endurer... Ayant pu, moi même entre-apercevoir la mentalité de certains membres de ma "famille", sa grossesse a du être l'un des pires moments de sa vie. Dans cette affaire, mon père a agit comme un homme d'honneur. Il cessa ses activités de ninja et s'installa à Heiwa. Pas parmi les Tanaka mais dans une des maisons en contrebas, avec les villageois. Malgré les longues années d’apprentissage qu'il restait à ma génitrice, et au prix de nombreux efforts d'argumentation, elle fut autorisée à passer les derniers mois de sa maternité en compagnie de mon père.

C'est donc dans une petite maisonnette de Heiwa qu’un soir du 17 Octobre, après des heures de souffrances, ma mère me donna la vie.
Il parait que mon géniteur voulait un garçon et qu'il fut déçu quand on lui a annoncé que je ne possédais pas la virilité escompté... jusqu'à ce qu'il me prenne dans ses bras ! Ma mère, quand à elle, savait déjà qu'elle attendait une frimousse féminine (l'instinct maternel très certainement) et c'est par mon prénom qu'elle me demanda à mon père, qui ne voulait plus se séparer de mon sourire.

Je rapporte bien évidemment les faits tels que les quelques personnes présentes ce jour ci, pour venir en soutient à ma mère, me les ont contés. Il n'y a bien évidemment rien de cette époque là dont je me souvienne. Ma mémoire ne remonte, elle, qu'à mes dix ans à peu près et autant que je me souvienne, ma mère ne fut jamais à mes côtés dans mon enfance, contrainte à poursuivre son apprentissage, recluse dans le temple.

Mon père pris mon éducation en charge dans la maison qu'il avait acquise quelques mois plus tôt. Les membres du clan de ma mère ne voulant pas qu'une personne extérieure s'empare des possibles pouvoir que je détenais il lui fut interdit de me sortir du village et l'on m'inscrivit en temps que Sakiko Tanaka à l'état civil.




Chaque soir, une histoire différente. Et une fin différente.
Chaque soir, une dernière phrase avant de m'endormir. Une phrase qui se transformait en songe quelques secondes après que l'obscurité ait envahis mes paupières. Une obscurité paisible dont je n'avais pas peur.



À cette époque, chaque matin, je m'éveillais en souriant, pleine de vie. La première chose que je faisais était de rejoindre mon père, Ryuga, dans sa chambre pour prolonger de quelques minutes mon sommeil, en sa compagnie. Blottie contre lui, la régularité de nos souffles, en symbiose, suffisait à me contenter.

Je savais que ma mère ne pouvait venir nous voir aussi souvent qu'elle le voudrait, je savais également que j'étais un fruit qui avait mûri dans l'illégalité. Cette situation me paraissait tout à fait normale.
Je connaissais également l'histoire de mon père, le fait qu'il ait arrêté de servir Suna quelques temps pour prendre soin de moi suffisait à me prouver que c'était une personne qui m'aimait réellement. Attentionné, à l'écoute de la moindre de mes demandes, j'étais son "petit ange" comme il aimait à m'appeler. Je n'ai rien à redire de l'éducation qu'il m'a donnée. J'ose le reconnaître, j’étais peut être un peu trop gâtée mais il m'apprit quand même à ne pas me laisser envahir par la paresse.
Pour palier aux manques de revenus, nous nous rendions aider l'une des seule et unique restauratrice du village que la vieillesse rendait fragile. Pour éviter que je ne m'ennuie en attendant que les services ne soient finis, la vieille femme me laissait jouer avec son petit fils. Nous passions donc nos journées à échanger les rôles du méchant et du gentil sans jamais nous lasser de ce divertissement.

À cette époque là, je n'avais pas remarqué le changement qui avait lieu dans ce petit restaurant qui accueillait chaque jour de plus en plus de nouveaux ninjas : la guerre faisait rage en dehors de cet oasis où régnait paix et bonne humeur.



Cet échange demeure encore gravé dans ma mémoire car c'était la première fois que je voyais la personne qui discutait avec mon père. Et je la détestait déjà. Comment pouvait elle oser le prendre de haut ?! Qu'est ce qu'elle en savait de si j'avais une famille ou non ?! Pourquoi voulait elle me séparer de la seule personne qui s'occupait de moi ?!
Je me souviens avoir remué la tête posée alors sur les genoux de mon géniteur pour montrer mon mécontentement de manière discrète. J'espérais qu'il comprendrait à quel point j'étais contre le fait qu'il s'éloigne de moi.

Mais, apparemment il n'a pas entendu mon message. Ou bien n'en a pas tenu compte...
À peine quelques semaines après la visite de cette personne qui devait, certainement être un ami de Suna, mon père m'annonça que nous allions rendre visite aux membres de mon clan.
Je ne les avait jamais vu, bien qu'ils n'habitent qu'à quelques mètres de moi, un peu en retrait par rapport aux autres villageois, mais bel et bien là. J'étais toute excitée à l'idée de m'approcher de l'endroit où logeaient ces êtres inaccessibles à mes yeux. Je pensais même pouvoir rendre visite à ma mère. Évidemment je me fourvoyais et cette visite fut un avant goût de ce que j'allais endurer...

Le jour donné, habillée d'une robe verte pomme, tenant fermement la main de mon père, nous nous dirigions vers l'arche qui annonçait l'entrée dans le clan Tanaka. J'avais envie de sautiller de joie mais la tension palpable au creux de ma menotte, suffisait à me rappeler qu'il ne fallait pas que je m'abandonne si facilement, nous n'étions certainement pas là pour une simple visite de courtoisie...

Sur le chemin, je me souviens des regards lancés à mon attention. J'avais l'impression qu'ils regardaient une étrangère alors que je faisais partis des leurs. Non. Pire. Ces regards étaient remplis de médisance. À mon égard ? Ou à celui de mon père ? Aucune idée. Dès que j'avais senti cette froideur autours de moi, j'avais tiré la manche de mon père pour qu'il me prenne dans ses bras. Je n'avais encore que onze ou douze ans et mon poids ne lui incombait pas encore, c'est donc naturellement qu'il s'était penché pour me faire quitter cette terre, ferme et sablée, que je foulait depuis quelques minutes déjà. Ainsi je me sentais un peu plus apaisée.

Malheureusement, je ne put participer à l'entretient qui réunit mon père et le chef du clan Tanaka, mon grand-père. On me laissa attendre dans une petite salle qu'il me tardait de quitter. Je n'avais aucune idée de ce qu'il pouvait bien se passer entre les deux hommes à l'époque mais je n'allait pas tarder à le comprendre....
Évidemment, nulle trace de ma mère. Elle devait certainement être au temple, en train de s'entraîner... Il y avait des tas de questions auxquelles personnes n’avaient jamais apporté de réponses qui s'entrechoquaient dans mon esprit à cette époque là.

*Pourquoi ne lui permet-on pas de me voir plus souvent ? Est-ce qu'un jour moi aussi je devrai rejoindre le temple et passer trente ans de ma vie à m'entraîner ? À s'entraîner à quoi d'ailleurs ? Quel était ce pouvoir que la famille ne voulait pas partager ? Était il vraiment puissant au point de sacrifier les plus belles années d’une jeunesse pour le maîtriser ? Ou bien il n'y avait pas que cet apprentissage qui était dispensé aux femmes du clan et ces trente années servaient à autre chose ? Avais-je, moi aussi, ce pouvoir ? Devrais-je faire comme ma mère, me soumettre aux traditions ?*

Et encore tant d'autres interrogations ne cessaient d'apparaître ça et là... Le temps allait apporter avec lui de la clarté dans mon esprit mais à cette époque là, j’avais trouvé le temps de l’entretient long, très long. Et ce lieu ne faisait qu’attiser ma curiosité.





Certes, elle me confectionnait des repas mais la plupart du temps immangeables . Et bien que n'étant pas de nature difficile, il m'était impossible d'en avaler la moindre bouchée. Alors j’avais décidé d’apprendre à cuisiner moi même. Mais je n'avais aucune notions, je n'étais pas de ces petites filles modèles qui manient l'art du rouleau à pâtisserie dès leur plus jeune âge. Bien que j'y mette du cœur, mes plats étaient loin de valoir ceux de mon père qui était un cuisinier en or, très loin même. Trouvant cette occupation plaisante, j'avais demandé de l'aide à la restauratrice du village qui avait accepté avec plaisir de m'enseigner cet art mais rien n'y avait fait : ce que je confectionnais était mangeable mais pas succulent. Je nageais dans la banalité et mon âme perfectionniste pleurait de tout son être. Il fallait absolument que je trouve un autre terrain de jeu, un terrain où la meilleure ne serait autre que... moi !



Il était de revenu et cette phrase était sortie comme la finalité logique d'une pensée qui a mûri tranquillement dans son coin et qui d'un coup ne demande qu'à éclore au grand jour.



C'est ce que je voulais ! Ressembler à ma mère et à mon père. Leur faire honneur en suivant le même chemin qu'eux. Je voulais avoir les bases de l'art de me défendre pour mieux pouvoir attaquer quand j'aurais l'âge de rejoindre les rangs des ninjas.

La guerre me paraissait être un terrain de jeu qui ne demandait qu'à m'avoir parmi ses pièces maîtresses. Conneries ! Si j'avais su où nous mènerait cette bataille, jamais je n'aurais pensé à elle comme à un divertissement. Être un enfant est vraiment synonyme de stupidité parfois.

Quoi qu'il en soit, je commençais mon entraînement. Mon père, quand il rentrait à Heiwa, se révélait assez bon professeur, d'une patience à toute épreuve. Malgré cela, il était assez difficile de s'entraîner face à lui. Un bon mètre quatre vingt avec le poids qui s'accorde à la taille et une force avec laquelle il m'était impossible de rivaliser… Et puis... sa présence à mes côtés n'était jamais très longue...
Alors, il me fabriqua à l'aide d'un tronc, un espèce d'épouvantail sensé représenter mon adversaire. Mais, manifestement, ce n'était pas le meilleur instrument pour progresser puisque mes mains avaient du mal à résister aux écorchures...

Un jour j'avais demandé au petit fils de la restauratrice, qui avait mon âge et avec qui je m'entendais relativement bien, s'il voulait apprendre à se battre. Rechignant au début, j'avais su mettre les mots là où il fallait et il avait finit par accepter. C'est ainsi que mon père se retrouva avec non pas un mais deux disciples. Et moi j'avais enfin un moyen de m'entraîner sérieusement et à tout moment.
Le garçonnet était plutôt du genre peureux et je me faisais une joie de le taquiner tout au long de nos rencontres. Tout, dans ma vie, rimait avec "jeu" et je trouvais le moyen de rendre chaque événement ludique. Voir chaque chose avec le sourire, c'était ma spécialité.



Cet échange était survenu à la suite d'un exercice corsé où mon père avait, pour la première fois, utilisé l'art du genjutsu. Narakumi. C'était le nom de la technique. Et mon ami avait plutôt mal réagit... J'avais essayé de lui faire avouer ce qu'il avait vu mais impossible.

Et après ça, plus une seule fois il n'était venu me rejoindre sur le terrain que nous consacrions à notre apprentissage... Je me retrouvais donc face à mon tronc d'arbre, à taper désespérément dessus. Quand je passais au restaurant mon regard fuyait systématiquement le sien et je n'arrivais pas à me sortir de l'esprit qu'il m'avait trahi, que ce n'était qu'un lâcheur. Et pourtant...

Ma mère passa me voir quelques mois plus tard dans le pavillon de ses parents qui étaient sensés garder un oeil sur moi et fut accueillit par mes bras. La première fois qu'elle participa à un de mes entraînements, je vit une lueur de fierté briller dans ses yeux et ce tout petit éclat fut mon élixir de motivation à de nombreuses reprises.



Un beau jour, alors qu'un virus grippal contaminait peu à peu les membres du clan, ma mère me rejoignit et me prit en main. Et elle commença par m'expliquer le code d'honneur des ninjas qu'elle connaissait par cœur, bien qu'elle n'en soit pas vraiment une. Mon père était certainement celui qui lui avait enseigné ces règles. Je peux très bien vous réciter chacune des lois qui régissent ces hommes et femmes d'une droiture extrême. Elle m'apprit que rien ne devait me détourner du code qu'elle m'avait enseigné, quelles que soient les circonstances. La vie d'un ninja avait l'air dure mais elle m'attirait plus que tout et ma mère avait le don pour me donner envie et confiance.



Et j'étais assez têtu pour le vouloir. Les progrès étaient au rendez vous et c'était assez encourageant. Même quand mon père partait en mission, il me donnait de quoi faire et je continuais en tentant d'atteindre les objectifs qu'il m'avait fixés.
Je devenais le principal sujet de discussion quand il rentrait et je voyais bien qu'il prenait mon apprentissage à cœur. Peut être pour éviter d'avoir à aborder des sujets plus... conflictuels.