Ma rage était à son paroxysme. Les visions chaotiques débordantes de sang, laissant s'écouler une infinité de larmes de regrets et de flammes noires démoniaques s'enchaînaient. Je ne me contrôlais plus, l'instinct bestial émanait de moi, comme une inondation provenant d'une rivière de poison sale, meurtrière. Cette énervement devait être déversée, et je savais au fond de moi, grâce aux quelques zestes de conscience qu'il me restait, que je ne devais détruire le village, ça ne rimait à rien. Anéantir ces aménagements en pensant me calmer, n'était qu'en fait le courant d'air qui attisait l'incendie de ma colère. Non, il me fallait un quoi que ce soit, qui serait une source d'eau assez abondante pour venir à bout de ma haine. Chuujitsu me rejoignît plus lentement que ce que je l'avais imaginé, bien que je n'avais plus aucune notions quelconque du temps dans l'état où je me trouvais. Il m'observait, restant d'apparence très calme mais était rongé de l'intérieur par les émotions que je ressentais. Toutes ces années passées avec moi lui permettait de me comprendre en toutes circonstances, je pense que jamais il n'osera se mesurer à ma philosophie, de même pour moi. Nous sommes les mêmes, Chuujitsu est moi, moi est Chuujitsu. Malgré tout, mon fidèle ami n'était guère au courant de l'atrocité commise, il ne pouvait donc s'exciter de la même manière que moi. Il n'y avait pas matière à débat, le fautif méritait punition. Dans un élan de violence, je levais ma gueule direction le ciel qui voyait sa beauté sombrer dans une coulée de gaz noir, transperçant tout le charme que pouvait apporter cet élément. Le terrain ici n'avait plus rien d'agréable à observer, tout n'était que désordre, le douloureux et piquant parfum de la mort s'échappait de moi. Je reniflais en m'approchant du lieu du rituel satanique, le corps humidifié par la pluie douce, qui contrastait avec l'ambiance. Je détectais une odeur, une fragrance inconnue.. Elle se dirigeait en direction de la forêt.

" SALE FILS DE PUTE ! "

Mon souffle s'accentuait et je lâchais même sous le joug de l'émotion une larme qui s'écoulait le long de ma joue. Tous les entraînements de l'académie visant à apprendre aux ninjas à contrôler leurs ressentis étaient plus qu'inutiles pour moi. Je suis un Inuzuka, un prétentieux susceptible, jamais je ne me maîtriserai. Je fermais les yeux quelques instants pour visualiser la direction à prendre, puis parti sans plus de mièvreries. J'enjambais les branches et sautais par dessus les feuillages, buissons, avec la plus grande vitesse que j'étais capable d'atteindre dans cette forêt pleine d'obstacles en tous genres. La verdure avait déjà du assassiner la raison à bien des aventuriers. Laissant derrière son immensité des cadavres qui se perdaient entre ses pièges. Après tout ce n'est pas pour rien si aujourd'hui nous la nommons ; la forêt de la mort. Une impression d'obscurité totale, qui nous obligeait nous, visiteur à rester nous seulement sur nos gardes mais aussi à préserver une certaine confiance en nous. Après tout, suivre une carte, ce n'est pas difficile, être certains d'être sur le bon sentier, voilà qui est tout autre choses. Mais enfin, moi j'étais loin d'avoir ce problème, étant donné mes capacités de senseur puissantes et évoluées. Chuujitsu me suivait, je le sentais, mais je ne prenais pas la peine de l'attendre. Je n'arrivais pas réellement à savoir, étant donné la discrétion des pistes, si la distance se réduisait ou s'allongeait, mais je m'en moquais. Je suivais la direction, la bonne direction, et c'est tout ce qui comptait. Je ne sais que vous dire, mon esprit était ce jour là détruit, seul mon envie de tuer était présente. Meurtrir, déchirer, déchiqueter, manger pourquoi pas, mais pas n'importe qui. Lui, l'Homme qui à provoqué tout cela. Les risques ? Je m'en moquais. Peut-être était-il un ninja qualifié, contrôlant divers pouvoirs, qui ferait une bouchée de mon art et me pulvériserait. Peut-être allait-il me soumettre et me forcer à abandonner. Mais peut-être que je suis un Inuzuka, et que la fierté de mon clan repose sur notre honneur et notre devoir d'accomplissement de certaines tâches. Jamais vous ne verrai un Homme portant deux crocs vermillons sur le visage refuser de venger un être qui lui est cher. C'est le principe même d'un canidé, la fidélité, l'amitié, le pourquoi nous sommes si proches des humains. Vous le savez je me considère comme un chien plus que comme un homme, et c'est pourquoi j'agis ainsi.