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Sujet: Danse du ventre (PV Setsu - Inaku ) Mer 27 Nov - 21:16
Collaboration
Le tableau d’une aurore naissante est un spectacle des plus délicats aux heures matinales du réveil, tant la nature met une application délicieuse à jeter dans le ciel sur une toile immaculée, milles teintes violacées et or, délicatement ponctuées de rose crémeux. A l’horizon, un liserai d’or annonçait tranquillement l’arrivé de l’astre solaire, ondulant sur les dunes floues du désert en perpétuel mouvement. Une brise encore glacée acheva de me tirer de mon sommeil en se coulant insidieusement par l’un des nombreux interstices de ma porte d’entrée, m’arrachant un grognement encore engourdi par la nuit qui s’éloignait déjà. Rejetant le Futon d’un mouvement sec, je frissonnais en sentant la fraîcheur de l’air ambiant sur ma peau nue, lovée quelques secondes plus tôt dans le confortable moelleux de ma couverture encore chaude. Me redressant, toute ébouriffée que j’étais et les marques des draps tatouées sur la figure, je m’apprêtais comme chaque matin à vider une brique de lait pleine dans mon gosier et noyé un paquet de cookies dans ce dernier lorsqu’on frappa vivement à ma porte en murmurant je ne savais quoi d’une voix étouffée, suivit d’un bruit de papier glissant sur le sol.
La barbe.
Dieu du ciel, étais-ce si compliqué de ne m’adresser qu’un mot ou deux ? Avais-je donc l’air si dure pour que l’on se dissimule à ma vue ainsi, sans prononcer plus de mots qu’un mort ? Je me retins de jeter un objet à porté de bras contre l’entrée mais, stoppant ma pulsion agacée, me contentait de traîner des pieds jusqu’au pas de la porte en question, où je trouvais une enveloppe soigneusement plié, cachetée une fois encore par le sceau officiel de notre Kazekage… Un ordre de mission semblait-il, et il était plus que probable qu’ayant été délivré à une heure aussi matinale, j’avais loupé comme à ma triste habitude une des convocations de la vieille au soir… J’en connaissais qui n’allait pas être content mais pas tous les diables, étais-ce tant ma faute si je n’avais qu’une notion de la mémoire et du temps à la limite de la logique ? L’ouvrant, je parcourus les lignes d’un œil distrait, un cookie en bouche que je mâchonnais avec vigueur…avant de le recracher tout bonnement d’une traite, dispersant une pluie de petites miettes chocolatées sur le plancher. Oh, non pas que l’ordre de mission m’avait parut d’une sottise absolue, je ne me serais pas permis et grand dieu c’était loin d’être le cas…ni la mention du plan "Déguisements et danse pour s'affilier à un convoi comme distractions"...non…ce qui m’avait fait tiquer involontairement ainsi était la petite mention en rouge indiquée au bas de l’intitulé soigneusement plié que je froissais dans un crissement de dents nerveux… « Coéquipières : Setsu & Inaku ». Au diable les noms de famille, je n'y prêtais pas la moindre attention.
Coéquipières…
Et au village de Konoha en plus…Faire le trajet était loin de m’incommoder, bien sûr, au contraire ; il était des plus agréable de profiter du chemin qui conduisait au pays du vent, du moins tant que ce dernier se déroulait sans accrochages…soit le genre de choses où les abonnés absents avaient désertés me concernant. Soupirant une nouvelle fois, je jetais dans un petit sac de route un change et quelques affaires encore toute froissées du peu de soin que j’y accordais (les plis se défroissaient tous seuls de toute manière), avant d’enfiler ma tenue habituelle en mâchonnant un second biscuit que je noyais dans un brot de lait frais. J'ajoutait une tenue de bohème que j'avais acheté pour quelques sous à un marchands de passage...la couleur sablée dorée m'agréait. Empochant l’ordre de mission, je bridais mon esprit pour effacer au plus vite les désagréables pensées qui me venaient en tête sur les châtiments multiples et variés que je risquaient de recevoir pour avoir une fois de plus faillit aux horaires de convocations… J’avais espéré durant un court laps de temps que les failles de ma mémoire à répétition plongeraient les anciens dans le dédain le plus total…mais force était de constater qu’ils s’acharnaient bel et bien sur moi.
Damn it.
Prête de toute part, je fermais délicatement la porte et me coulait en silence jusqu’à terre, adressant un petit signe de main vers le nord du village où Ryuk devait encore roupiller comme un bienheureux…m’étais d’avis qu’il n’allait pas apprécier le fait que je parte pour Konoha sans lui toucher le moindre mot…Bah ! C’est d’un pas léger que je franchis les frontières de Suna, m’engageant dans l’étendue désertique, dorée par le levant, offrant à mon regard vierge de tout ensoleillement un tableau mordoré à la délicatesse sensuelle et à la simplicité extrême. J’entamais donc une course régulière au travers de l’étendue désertique, aussi changeant que pouvait l’être le caractère d’une femme en essayant d’imaginer tant bien que mal le faciès et les réactions de mes deux coéquipières d’une mission… Quel serait leurs affinités ? Leur couleur de cheveux ? Le son de leur voix ? La couleur de leurs yeux ? Préférant la surprise aux désagréments, je chassais ces quelques questions anodines et me concentrait sur la route qui m’attendait pour les deux jours à venir, en priant le ciel qu’il me soit accordé une traversée sans encombres. Deux jours plus tard, je faisais enfin halte aux portes du pays du feu, maudissant encore d’une grimace mes fastidieuses prévisions météorologiques qui avaient omis de me signaler une tempête de sable vers 17h…j’avais perdu trois bonnes heures sur mon temps habituel et c’est d’un regard lourd de reproche que je jetais une œillade aux étoiles qui se piquaient dans le ciel plus vite que je ne l’aurais présagé. Poussant un long soupir ennuyé, je renonçais à dénicher un hôtel de quelque ruelle, si ce n’était que pour passer la moitié de la nuit à expliquer les raisons de ma venue…je n’avais pas de compte à rendre. Enfilant la tenue que j'avais préparée pour me dissimuler parmi le convois comme...artiste disons, je pris le parti de sauter sur l’un des piliers des portes où je me calais entre ce dernier et un interstice juste assez grand pour contenir mon corps lové avant de fermer les yeux, rompue par le voyage et attendant le lever du jour, heure où nous devions nous retrouver à l’endroit même où je comptais passer la nuit.
Dernière édition par Yine Maeda le Lun 23 Déc - 17:55, édité 4 fois
Inaku Hitsunaya Konoha No Gennin
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Sujet: Re: Danse du ventre (PV Setsu - Inaku ) Ven 29 Nov - 11:53
Sortir de son nid...
Ce matin, le paysage tourne et le côté coloré gagne du terrain sur les couleurs ténébreuses de la nuit. Allongée dans mon lit, je regarde cette progression de la lumière sur l'obscurité. Mes yeux observent une à une les disparitions des étoiles que j'ai eu le temps d'admirer ces dernières heure. En effet, ma tête me tenait éveillée et mes songes ne cessaient de me remettre en avant les enjeux de la journée.
C'est une nouvelle mission, la deuxième a mon actif, mais celle-ci est en tout point différente. Premièrement, il ne s'agit plus de régler les petits problèmes internes au village, mais de sortir de ses remparts pour combattre le vice dans le vaste monde, sortir de son petit nid pour apportez le soutient à d'autres personnes.
Deuxièmement, je ne peux plus me contenter de suivre mon instinct et d'agir à ma guise, car je ne suis plus seule. Je devrai mettre en avant ma capacité de collaboration et d'esprit d'équipe. Heureusement pour moi, une de mes deux coéquipières m'est connue. Il s'agit de Setsu Nekos, mon acolyte dans l'équipe d'Aikenka sensei. J'ai déjà beaucoup fait avec elle, et ai déjà pu voir son esprit stratégique à l'œuvre. Alors c'est déjà un bon départ pour instaurer un bon climat entre nous 3. La deuxième personne qui m'accompagne m'est inconnue, car visiblement elle n'habite pas Konoha, mais une autre grande nation située dans le Pays du sable, Suna. Son nom commence à résonner dans ma tête: Yine Madea. Je le trouve jolie, et j'ai l'espoir qu'elle saura s'intégrer à notre duo pour que l'on puisse former une véritable équipe.
Une longue expiration sort de mes poumons avant que mes pieds ne décide à bouger pour me remettre en position verticale. Comme chaque matin, pour commencer à bien me réveiller, je pratique quelques étirements pour faire un peu craquer mes os et détendre mes muscles, puis je me dirige vers la salle à manger. Là m'attendent du pain, de la confiture et du lait avec du cacao. Le déjeuner se passe lentement, sans se presser, appréciant chaque bouchée, savourant chaque gorgée de cette boisson qui vous redonne un max d'énergie. Je ne peux m'empêcher de replonger dans la mission. Je repense à la stratégie mise en place pour sa réussite et un sourire se dessine sur mon visage. Je suis contente que le plan soit de se déguiser, car j'aime bien le fait d'incarner un autre personnage, de se mettre dans la peau qu'une tout autre personne que moi et agir comme cette personne.
C'est donc d'un sentiment de réjouissance mêlé à une certaine appréhension de sortir des portes de Konoha que mes pas me portent ensuite dans ma chambre. Mon sourire s'agrandit à la vue de la tenue que je dois portée: un foulard rouge pour les cheveux que j'ai jugé bon de ne pas attacher comme d'habitude mais de, pour une fois, laisser libre, une longue robe blanche, surmontée d'une jupe rouge et de jolie sandale noire. J'ai optée pour une tenue simple mais qui me séduit pleinement. Je n'avais pas envie d'acheter plein d'autres accessoire qui pourrait être en trop et éveiller les soupçon.
Mes petites affaires empaquetée et ma tenue enfilée, me voici donc prête à sortir pour rallier ma maison aux portes du village, point de rendez-vous de notre départ de notre mission. J'y serai un peu avance, mais qu'importe je pourrai encore tenter d'atténuer les petite peurs qui m'habitent encore. Je traverse le village, les joues un peu rouges. Car malgré l'heure avancée de la journée, déjà quelques personnes se baladaient dans les rues et ne manquaient pas de faire sentir leur surprise de me voir ainsi vêtue. Mais je ne le prend pas mal, plus que ça je m'amuse à voir les sourcils froncé et les petits sourire moqueur qui se dessinent sur leur visage.
Enfin les portes avec ses grandes murailles imposantes me font face. Je m'approche et m'appuie sur un des montant avant d'apercevoir de l'autre côté du cadrant, une jeune fille paisiblement en train de dormir par terre. À voir, elle porte également une sorte de tenue de gitane qui lui va très bien d'ailleurs. Serait-ce cette fameuse Yine dont la lettre du Hokage parlait ? Je décide de vérifier et m'approche d'elle. Je m'accroupie et la secoue délicatement par l'épaule.
Hey Madame, excusez-moi, vous êtes perdue ? Vous savez c'est pas un très bonne endroit pour dormir.
Je n'en dis pas plus pour pas l'assommer de parole dès son réveil. Je me contente de rester agenouiller le temps qu'elle revienne à la réalité et qu'elle forme une réponse.
"Chaque mission est une nouvelle expérience"
Setsu Nekos Konoha No Chuunin
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Sujet: Re: Danse du ventre (PV Setsu - Inaku ) Ven 6 Déc - 12:33
Dernière édition par Setsu Nekos le Mar 4 Nov - 19:05, édité 3 fois
Yine Maeda Suna No Chuunin
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Je courrais après un lapin bleu…ou peut-être violet, la luminosité restreinte de la forêt biscornue que je parcourrais à grande enjambées ne m’aurait pas permit de le définir. Il avait une mousse verdâtre tartinée sur l’arrière train, lui servant de queue en pompon et chantait une étrange petite comptine en filant entre mes doigts, ralentis par une force inconnue :
Elle court elle court La belette en fourrure blanche Toujours toujours Maladroite comme un manche. Elle court elle court…
- Hey Madame, excusez-moi, vous êtes perdue ? Vous savez c'est pas un très bonne endroit pour dormir.
Oh pitié faite qu’il se taise… Mes pieds ne voulait plus décoller du sol mais ma vue semblait porter toujours plus loin, tandis qu’un vent aux relents fétide venait fouetter avec violence mon visage qui se décomposait en petits morceaux, ronds comme des pièces d’or. Je poussais un hurlement désarticulé en sentant une main se poser sur mon épaule et agrippant un kunail à ma hanche, le plantais violemment dans la direction de l’auteur de ce contact. Qui était entré chez moi ? Où étais-je ? A qui appartenait cette main ?
Ah…un rêve…
Une lumière brutale m’empêchait d’ouvrir totalement les yeux, aussi pris-je le parti de n’écarter qu’un brin les paupières, cherchant encore la source de cette agitation et à qui appartenait cette main sur mon épaule…Il y avait un visage penché au dessus de moi…mon arme s’était fiché dans un panneau de bois derrière lui…je ne l’avais pas touché. Une seconde voix parvint à mes oreilles…mais combien y en avait-il ? Deux je crois…deux jeunes filles… Un petit caillou se pressait contre ma joue, aiguille désagréable et contact piquant qui me tira vivement de mon assoupissement. Il n’y avait pas de gravier chez moi…
- Tu es Yine Maeda.
Je me relevais brutalement, garde en avant, les yeux écarquillés, encore éblouie par la lumière. A mes pieds accroupie, une charmante jeune fille aux longs cheveux sombre et à la peau d’une blancheur crémeuse auprès de laquelle était encore fichée mon kunail, à quelques centimètres de sa joue. Revêtue d’une robe toute simple et d’un chapeau agrémenté d’un foulard rouge nouant sa chevelure. La légère rougeur de ses joues indiquait qu’elle ne devait pas être arrivé il y a si longtemps et la surprise dans ses prunelles, que dormir par terre ne devait pas être chose courante par ici. Ainsi vêtue elle ressemblait à une de ces Kokeshi modernes et charmantes qui égaie tant les petits de mon village, lors des visites de l’un ou l’autre artisan. Devant moi, une seconde personne à l’aura calme et douce dégageant une odeur de feuilles de thé plaisante me fixait, un corbeau noir perché à même son épaule nue. Elle était paré de milles et un petit objet d’argent qui cliquetaient en un bruit argentin aux moindre de ses mouvements, drapée dans quelques tissus ondoyants sur ses formes gracieuses. Une brise délicate agitait ses mèches brunes ondulées et le regard orangé pétillant qui portait sur la première demoiselle indiquait sans nul doute un profond attachement. Inaku et Setsu, sans aucun doute. Autant l’une respirait une innocence douce et une joie de vivre plaisante, autant la seconde impressionnait par son calme et la sagesse qui peignait ses traits.
Je retirais précipitamment le kunail, fiché immobile dans le bois d’un pilier avant de courber l’échine devant la jeune fille que j’avais bien involontairement menacé d’une arme, murmurant une excuse, contrite. Une brise légère soufflait sans discontinuer, soulevant les étoffes diaphanes de nos tuniques à rôle de déguisement pour…danser. Diable, j’avais beau avoir exercé quelque peu cet art à l’académie mais force m’étais de constater que les seules dance dont je me rappelais pleinement étaient celles du combat où de l’entraînement. L’un ou l’autre mouvement resterait imprimé dans mes membres, sans nul doute et j’espérais pouvoir apporter quelques connaissances à ma coéquipières que je ne savais douée ou non pour cette discipline. Suivant le regard légèrement empressé de Setsu, je distinguais un convoi en approche qui semblait sur les points de lever les ponts et qui s’égosillait sur une charge de blé qui refusait de tenir en place sur l’une des carrioles. Je profitais d’une seconde de répit pour jeter un œil par la porte du village qui dévoilait de ça de là les ruelles colorées du pays de la feuille. Au loin se découpait le mont taillés où attendaient, placides, les visages des Kage, sculptés à même la roche. Un ciel d’un bleuté pur cascadait sur les toits des maisons en lumière diffuse, tout frais, indiquant encore une heure très matinal dans lequel baignait une atmosphère calme. Un calme avant la tempête. Je ressassais les rares souvenirs qu’il me restait de cette nation, si ce n’était celle de mon moi enfant courant dans les ruelles à la suite d’un sensei attribué à la va vite dont je ne me rappelle même plus le nom pour accomplir l’une ou l’autre mission. Pour jouer les appâts. Sans valeur. Une odeur de faim dans le ventre, filant par delà les étales pleines de promesses qui s’effaçaient lentement…
Et pourtant…
Belle terre en vérité, verdoyantes forêts et montagne aux secrets plus enracinés encore que l’étaient les ninjas de cette nation. L’hospitalité auquel j’avais gouté par un passé plus doux ne m’avait jamais fait regretter les déplacements au travers du désert et plus d’une fois je m’étais plu à imaginer ce qu’aurait été ma vie ici…Bah. Je reportais mon attention vers les deux coéquipières que j’accompagnerais pour cette mission et souriant avant de prendre la parole :
- Vous dites vrai. Mon nom et Yine. Oubliez le reste, ce n’est pas important. Je me fais un plaisir de travailler avec vous.
Sur ces mots je m’étais gracieusement inclinée, avant de rabattre une mèche sur le côté de mon visage. J’avais lâché le mot « plaisir » avec autant de conviction qu’il m’était possible et forçait les traits de mon visage à prendre une expression souriante pour briser le masque immobile qui menaçait de prendre la place. Il nous restait un peu moins de cinq minutes pour établir un plan. M’asseyant en tailleur à même le sol, plus pour une question d’habitude qu’autre chose, je traçais un vague croquis dans le sol du bout de l’index en indiquant avec douceur :
- Le village de Konoha est ici. Suna se trouve à trois jours de marches environs pour un ninja moyen. Ainsi chargé nous devrions en mettre au moins six, voir la semaine si le temps ne se montre pas clément. Il serait préférable de passer par une route annexe une fois la frontière du désert passé, la voie principale est un nid à pillard qu’il sera judicieux d’éviter je pense… Nous pourrions emprunter une voie qui contourne celle-ci, elle est moins fréquentée mais je préviens qu’elle n’en reste pas moins un danger potentiel. Infiltrer ce convoi semblait l’idée maîtresse il me semble ?
J’avais parlé avec autant de calme qu’il m’était possible, contenant un stress qui faisait vibrer mes cordes vocales, tant je redoutais les réactions des deux demoiselles face à une étrangère qu’elles ne connaissaient ni d’Eve ni d’Adam et dont même le visage n’évoquait un souvenir.
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Sujet: Re: Danse du ventre (PV Setsu - Inaku ) Ven 27 Déc - 19:02
Les premiers pas
Pourquoi ? y suis-je allé déjà trop fort ? Le fait que je lui secoue juste un peu l'épaule a-t-il suffi à la mettre sur ses gardes ? N'était-elle pas la jeune fille qui était censée compléter notre trio avec Setsu ? Tant de questions fusent dans ma tête quand, à peine ma phrase terminée, un kunaï sort des affaires de l'étrangère devant moi pour passer à 2 cm de ma joue et se planter dans la porte de Konoha. Le visage pâli par la surprise, j'ai le réflexe de reculer et d'en sortir un de ma poche. Ma respiration encore rapide dûe cette attaque surprise, je reste sur la défensive le temps que la jeune femme ne se décide à s'approcher de moi. Tenant toujours mon kunaï devant moi, je sens mon coeur exécuté un joyeux crescendo, doutant des intentions de ce qui semble être mon adversaire. Mais contre toutes attentes, elle ne fait que ramasser son arme et s'excuser devant moi.
Bien que je veuille bredouiller que ce n'est rien, plus par politesse que par sincérité, aucun mot n'a la capacité de trouver la lumière de la sortie au travers de ma bouche. Je sens une main me toucher l'épaule et je n'ai pas à me retourner pour savoir à qui elle appartient. J'ai tellement vécu de chose avec la propriétaire de ce membre que juste sentir une présence aussi rassurante me suffit. En plus d'apaiser cette tension qui résidait encore en moi, Setsu m'apprend que je ne m'étais pas trompée; la fille qui deux minutes avant a failli me faire une entaille à la joue est bien Yine Maeda; celle que je prenais pour mon ennemie devient soudainement mon alliée. C'est impressionnant les retournements de situation qui peuvent se passer en un instant. Il y a peu, ma tête devenait le chantier de stratégie de combat face à un adversaire dont je ne savais rien, et là, il semble que le combat n'ait plus aucun sens. De la peur de l'autre, on passe soudainement à la construction d'une relation.
Je n'entends pas la confirmation de ma nouvelle coéquipière. Mon regard est fixée sur elle et prend toute la place dans la disponibilité du service de décryptage de mon système cervical. Toute ma concentration est monopolisée pour effacer l'idée que je me suis faites en une fraction de seconde de cette fameuse Yine. Je dois enlever de mes songes ce petit incident qui influe sur mon rapport à cette personne. Pourquoi avait-elle réagi ainsi ? Tout ce que je peux supposer, c'est que ça ne devait pas être volontaire. Un cauchemar peut-être ?
Je secoue la tête pour revenir sur terre et prendre enfin part à la discussion. Ce n'était pas le moment de rêver. Cette partie de mission est la plus importante pour garantir sa réussite: Il s'agit d'être stratégique et bien organisée pour espérer capturer les bandits sans dévoiler notre véritable identité inutilement. Il faut que l'on remplisse notre mission de ninja en jouant le rôle de simple vagabonds sans défense. Toutes ces considérations me soulèvent la main pour la porter à mon cuir chevelu et le gratter doucement. je me demande si mes deux alliées ont un cerveau assez expérimenté pour démêler cette situation. Je sais que Setsu est très forte niveau établissement de plan d'action, mais de quoi est capable la deuxième fille ?
Celle-ci prend la parole. Je l'écoute le plus attentivement que je peux pour perdre le moins d'informations possibles. Une fois le discours fini, ma réflexion se met en marche, et elle bloque sur un détail. Le but de la mission est bien d'attraper des brigands non ? Et elle voudrait nous faire passer par des endroits qui les éviterait ? ça paraît être un non-sens... je commence à réfléchir à ce que je n'aurais pas pris en compte, le petit détail, le petit élément qui me ferait pencher de son côté. Y-a-t-il trop de risque pour trois ninja en passant par le chemin habituel ? Cela voudrait dire que ces brigands ne sont pas n'importe qui et qu'il faudra être bien vigilant pour ne pas tomber dans leur piège...
Mes mains se serrent et ma salive a du mal à passer dans le conduit qui débute son long parcours à travers mon corps. Nos ennemis sont apparemment plus fort que ce que je ne m'étais imaginé. Cela me fait peur. Je ne sais pas si mon niveau est suffisamment élevé pour soutenir Setsu et Yine. Je commence à imaginer ce qu'il arriverait si je n'étais pas à la hauteur et qu'elle devaient venir à mon secours en plus de préserver leur propre vie. Comment tout cela finirait ? Sans m'en rendre compte, mes bras viennent d'eux-même se croiser sous ma poitrine et je sens mes doigts serrer gentiment les manches de mon haut. L'appréhension qui me tenaillait ce matin et que j'ai tant bien que mal refoulé jusqu'ici revient peu à peu. Mes yeux remontent et s'arrête sur Setsu. Je dois lui faire confiance, et surtout avoir confiance en moi. C'est si facile à dire...
Un bruit de roue grinçante me sortent de mes pensées. Le convoi est arrivé. Le grand moment du départ pointe le bout de son nez, apportant sa part de tension en plus. Je me relève sans dire un mot sur ce que je pensais du plan de Yine, car au fond de moi, je sens qu'il me manque de l'expérience pour juger la viabilité d'une telle chose. Je laisse alors le soin à Setsu de rendre le vertict. Une boule dans la gorge se forme petit à petit.
Voilà le convoi
annoncé-je avec une petite voix tremblante, trahissant ce que je ressens avant de, pour la première fois, quitter l'enceinte du village. Je ne peux m'empêcher de repenser à ce qu'on m'a raconté lorsque setsu est sortie le jour de ses 17 ans, à ce qui lui est arrivé ce jour là.
Oui, j'ai peur, je ne peux plus le nier...
" Faire confiance participe toujours de la confiance en soi. "
Setsu Nekos Konoha No Chuunin
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Sujet: Re: Danse du ventre (PV Setsu - Inaku ) Mer 1 Jan - 23:06
Dernière édition par Setsu Nekos le Mar 4 Nov - 19:05, édité 4 fois
Yine Maeda Suna No Chuunin
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Sujet: Re: Danse du ventre (PV Setsu - Inaku ) Sam 18 Jan - 22:33
Départ
Le temps se suspendit brièvement, laps tendu où j’observais aussi calme qu’il m’était possible le visage des deux jeunes femmes qui me faisaient face. Une interrogation se balançait le long de mes lèvres et je me forçais à la ravaler, soucieuse de rester focalisée sur notre objectif…Je haïssais tant ma distraction. Leur expression avait soudain fait place à un de ces masques détestables de reprise de contrôle, masque qui ne nous sert qu’à dissimuler d’affreux souvenir…Oh que je la détestais, cette face rassurante qui ne me trompait pourtant pas, par leurs regards fuyants et livides et les tremblements de voix qui agitaient leurs paroles. Inaku semblait s’effrayer d’un événement passé puisqu’elle se détournait des portes dans une expression étrange, tandis que Setsu me paraissait…absente. Ma voix eut l’effet escompté et elle porta à nouveau son regard vers moi, le visage fermé dans une réflexion assidue, avant de lâcher d’une voix calme – sa voix m’était agréable - :
"D’après moi, il serait plus logique de prendre la route principale. Ton idée est bonne dans le sens où nous aurions dû l’emprunter. Mais nous devons tomber sur ces brigands. Si nous tombons sur eux à l’aller, on peut faire le détour au retour. Nous devons faire profil bas. GenMunki-Senpai, le chef de ce convoi est le seul au courant de nos identités, et il nous aidera autant que possible. "
Ouvrant mes prunelles flamme et or, je dévisageais la jeune femme dont les cliquetis de grelots résonnaient autour de nous comme une petite pluie de clochette d’argent. Sa réflexion était parfaitement exacte et je me blâmais intérieurement de n’avoir pris en compte que la survie des non-ninjas qui nous serviraient bien malgré eux de couverture. Je lui offris un sourire et tortillait une mèche rebelle qui caracolait sur mon épaule, instable petite friponne échevelée qui ne trouva rien de mieux à faire que s’entortiller autour de mon doigt. Croisant les jambes, j’observais le convoi d’un œil inquiet, peu désireuse de me mêler à une masse en mouvement de laquelle je ne pourrais m’extirper avant un moment. Partout s’amoncelait des marchandises aux couleurs bigarrées, débordantes des carrioles et chariots dans un capharnaüm des plus organisée et dont l’équilibre, bien qu’à l’aspect précaire, se trouvait solidement attaché. Quelques marmots s’égosillaient en courant autour des plus âgés, insouciant du périple qu’ils encourraient en traversant le Grand Désert, pareillement chargé. Setsu avait conclu en pointant du doigt un homme imposant qui me rappelait vaguement ces rochers titanesque des falaises du village, qui se plaisaient à tomber au sol lorsque le temps les effritait. Je retournais la tête vers la jeune femme et lui répondit doucement :
"C’est juste, pardonne mon erreur de jugement. Il m’avait parut prioritaire de protéger le convoi mais il serait plus simple de tomber sur ces brigands en effet, et si vous le souhaitez, je vous indiquerais une route sûres et tranquille pour le retour, afin que nous puissions ménager les occupants du convoi."
Le meneur du convoi s’approcha de nous avec un franc sourire élastique où scintillait deux éclats d’or qui lui donnait l’ai d’un requin homme d’affaire. Je secouais la tête en me pinçant pour chasser les pensées noires qui envenimaient mon jugement et m’efforçait d’arborer un visage aussi aimable que possible.
Hum…
Me connaissant, je devais encore avoir l’air d’une rêveuse échevelée à l’air tranquille…Oh encore des masques mon dieu.
- Bonjour, mesdemoiselles ! Je suis content de pouvoir vous accueillir dans notre convoi. Pour ce qui est de votre charrette, vous partagerez celle de mes filles, elle se trouve au centre. Dit-il en nous montrant la charrette en question, coincée entre cinq autres charrettes.
Au son de sa voix, je me redressais souplement d’un petit bond et lui emboîtait le pas, légèrement en retraite, observant d’un œil distrait mes coéquipières, attentive aux moindres de leurs gestes. Je m’arrêtais un instant sur Setsu…sa tunique légère dissimulait mal quelque chose dans son dos…un tatouage peut-être… Vite distraite par un autre bruit, je me désintéressais de l’épiderme étrange de la jeune femme, calant dans un coin de ma tête l’information que je lui demanderais peut-être d’éclaircir plus tard. D’un geste ample, GenMunki nous présenta la petite famille qui composait le convoi et je ne pus retenir une grimace en y découvrant des enfants en bas-âges…je ne savais pas qu’ils feraient parti de l’expédition et envisageaient immédiatement les différentes cachettes que nous pourrions leur procurer…
Mais soit.
Tous ces petits visages levés vers nous me déplaisaient grandement et je redoutais par avance toutes ces petites questions infantiles « Pourquoi ta peau est bronzée ? » « Pourquoi tes cheveux sont blancs ? » « Pourquoi tu… » Non pas que je n’aime pas les enfants, loin de là, ils étaient au contraire un concentré d’innocence et de naïveté que je leur enviais. De plus, il m’était désagréable d’être observée, habitué à me couler dans l’ombre et être ainsi exposée –qui plus est dans cette tenue- me collait un sentiment écœurant qui picotait tout le long de ma colonne. Détaillant les traits faciaux de la petite troupe, je dansais avec légèreté d’un pied sur l’autre, en quête d’un mot ou d’une phrase amicale pour ces braves gens… Je me figeais soudain intérieurement…
Setsu reculait.
Non pas en posant ses longues jambes l’une derrière l’autre, mais tout son corps venait de se tendre comme une corde d’arc et je pouvais entendre d’ici sa respiration sifflante et saccadée. Les muscles de ses épaules se crispèrent soudainement et ses omoplates saillirent en arrière comme si elle s’apprêtait à bondit pour faire demi tour… Je m’apprêtais à ouvrir la bouche mais ravalait prudemment mes paroles en la voyant se détendre soudain et reprendre contenance dans un sourire. Elle semblait improviser quelques présentations courtoises avant de remercier le gérant de nous accueillir. Courbant poliment la tête à mon tour, je m’avançais vers l’homme et la petite famille, en effleurant le bras de Setsu dans un murmure inaudible :
« Reste calme. »
Me tournant vers la petite troupe de nomade, je m’inclinais gracieusement en présentant sur quelques mots les aptitudes que je possédais en matière de danse…jamais je ne remercierais assez Ryuk ne m’avoir appris quelques pas. Je n’avais guère pris le temps d’étudier le vêtement que je portais mais s’il m’avait fallu le décrire en un mot, il aurait été nuage. Vivant dans un milieu aride et sec, nous préférions privilégier des tissus ondoyants particulièrement fins et légers d’une grande résistance qui épousaient les formes du corps avec la légèreté de ces apparitions moutonneuses dans le ciel. Le tissu était d’une couleur dorée et sablé crémeuse et se détachait en deux parties. Le haut se croisait sur la poitrine, au dessus de laquelle dansaient une serre-cou et une longue chaîne améthyste qui ondulait comme un serpent. Une rangée de pièces à face polies cliquetait tout autour de ma gorge et mes poignets s’enserraient de larges bracelets en argent ciselé… je les avais empruntés dernièrement… La matière ondoyante de mon vêtement composait également le bas, une longue jupe asymétrique qui dévoilait ma jambe gauche jusqu’en haut de la cuisse et dissimulant sa jumelle presque jusqu’à la cheville…ma foi il fallait bien dissimuler un petit arsenal de combat, je n’allais pas me promener totalement démunie. Peu d’ornements habillaient le tissu si ce n’étaient les arabesques nacrée qui courraient tout le long des bordures en chevauchée folle, avant de se fondre dans les plis légers. A mes chevilles, j’avais peint à la va-vite quelques arabesques à l’aide de glaise prélevé au village, juste avant de partir et deux bracelets de chevilles cliquaient au bas de la jambe plus dénudée. Aux pieds, j’étais chaussée de sandales ninja fermées beige, légèrement plus élégantes que les habituelles et laissé mes cheveux dans le vent. Pinces ou non, ils ne tiendraient pas longtemps je verrais bien ce que j’en ferais à la dernière minute. Réajustant mon sac d’un mouvement de l’épaule, je passais gentiment ma main dans les cheveux d’une des enfants qui s’approchait, curieuse, et inclinait poliment l’échine devant la mère et le jeune homme en murmurant :
« Surveillez vos enfants je vous pris...» -je pris conscience de mes mots et leur offrit un sourire rassurant en enchaînant - "le soleil tape dur dans le désert...on risque une insolation facilement !".
Je ne sais si mes paroles les surprirent ou non, autant est-il que le temps nous était compté. Dirigeant mon regard vers les deux jeunes femmes que j’accompagnais, je désignais d’un mouvement du bras la charrette qui nous avait été assignée et m’adressait en haussant légèrement la voix pour me faire entendre d’elles :
« Nous devrions partir. Finissons les présentations en route si vous le souhaitez mais le temps passe. Discutons du déroulement du voyage au calme…nous aurons notre temps pour distraire cette gentille troupe ».
Sans attendre un signe, je grimpais souplement sur la roue de la charrette pour m’y asseoir en tailleur, le coude ancré sur le genou et le menton posé sur la paume de ma main. J’esquissais un sourire presque amusé en regardant Inaku et Setsu. Si calme, si douce, si jolies et si réfléchie…elles dégageaient toute deux une force opposée qui se complétait à merveille…
Messages : 151 Date d'inscription : 23/04/2013 Age : 30 Localisation : c'est marqué sur google map, je te laisse chercher
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Sujet: Re: Danse du ventre (PV Setsu - Inaku ) Mar 18 Fév - 18:20
Souvenirs enfouis
Pourquoi ? Pourquoi j'ai fait ça ? Je me souviens être devant le hokage et sourire à l'annonce d'une mission de rang C. Je savais dès lors qu'il y aurait de grande chance que le vaste monde s'ouvre à moi. De plus, j'avais setsu avec moi et je me sentais bien à ses côtés. Malgré le peu de différence d'âge, je la voyais comme une grande soeur, presque comme une maman vers laquelle on a envie de se blottir pour être en sécurité. J'étais alors heureuse d'accepter.
Mais en voyant ces gens arriver, mon esprit s'attriste et se tend. Mon sourire disparaît et un frisson me parcourt le corps. La boule dans ma gorge s'épaissit un peu. Je regarde le chef s'approcher et nous adresser la parole. Ses mots résonnent en moi comme s'ils venaient de loin. J'affiche une mine très peu rassurée et lutte pour ne pas lâcher les larmes d'angoisse qui tape mes yeux pour sortir. Je sens comme un étau qui se resserre ou une porte qui se ferme, signifiant clairement que je ne peux plus reculer. Je me sens poussée vers cet avenir que je ne désire soudainement plus.
ça ne me ressemble pas, mais c'est plus fort que moi. Alors que mes deux coéquipières se présentent et que le contact se crée, mon esprit est ailleurs. Il est occupé à gérer tout ce stress. Ma pensée me martèle le fait que chaque vie en face de moi est entre mes mains, que le moindre faux pas peut leur être fatal, à eux comme à moi. J'évite le regard de tous ces gens du voyage pendant un moment avant de lâcher une larme. Une seule petite larme qui soulage mes globes occulaires. J'avale durement un peu de salive pour atténuer l'effet de ma boule et bredouille d'une voix basse et tremblante.
Bonjour, moi c'est Inaku Hitsunaya
Pas un mot de plus. Je peux paraître froide, mais il n'en est rien. Espérons qu'ils ne le prennent pas mal. Je dois juste essayer de me calmer. Mais je ne peux m'empêcher de craindre ces prochains jours. Je prend plusieurs grandes inspirations pour diminuer la tension, tranquillement, les yeux fermés, avant d'entrer dans la charrette prévue pour nous trois. Assise en tailleur, je balaye du regard les personnes autour de moi, pour m'arrêter sur celui de Yine. Cette jeune fille, je ne la connaissais pas et déjà, en ne disant rien, juste avec un sourire sincère, elle parvient à ne serait-ce qu'un peu, à apaiser mes tourments. Je me souviens enfin que je ne suis plus seule. On est trois sur la mission, je ne dois pas tout porter, je dois faire confiance et apporter ce que je peux, malgré mon niveau moins haut que Yine et setsu.
La charette tremblent un peu et les roues se mettent en marche. ça y est, le fabuleux voyage commence. Toujours pas à l'aise, je tente un petit sourire et porte mon attention sur les discussions qui débutent entre chaque personnes, sans intervenir. Les sujets sont très simples, ils concernent notre parcours de vie en tant que voyageuses. J'oublie un instant le pourquoi de mon déplacement pour enfin me détendre et rigoler avec elles. Puis petit à petit, je prend part à la conversation et oublie mes soucis.
Le premier jour se passe sans encombre. Chacune notre tour, Yine, setsu et moi feignons d'avoir envie de se dégourdir les jambes pour un peu surveiller les alentours et guetter l'arrivée des brigands. Mais rien ne se profilait. D'un côté, cela m'a permis d'un petit peu me rassurer et de me fondre dans la foule. Les filles qui partageaient notre charrette se relèvent être très sympathiques et les heures semblent courir à toute vitesse quand nous discutons emsemble. Déjà la nuit se profile, assombrissant le paysage dans lequel nous évoluons.
Le chef de la troupe entrouvre notre petit domaine et annonce.
Nous nous arrêtons ici pour ce soir, profitez-en pour un peu découvrir les paysages alentours !
C'est une bonne idée. Aujourd'hui, il a beaucoup été question pour moi de refuser mes peurs pour être prête au cas où, alors il serait bénéfique de se détendre un peu. Je sors de la charrette et m'étire un peu. Il faut dire que le voyage n'était pas des plus confortable et je sens un peu des courbatures partout. Je finis de faire craquer quelques os et scrute les environs. Je ne vois pas grand chose, dûe à la lumière du jour qui s'est considérablement réduite.
Les mains derrière la nuque je m'avance gentiment vers une petite bosse, d'herbe, pas trop loin du convoi, endroit qui me semble adéquat pour y déposer mon stress. Je marche lentement, sans me préoccuper de savoir si quelqu'un me suit, le regard plongé dans l'immensité et la variété de couleur que m'offre le ciel. Ma jupe caresse mes jambes et le petit vent qui se lève entreprend de cacher mon visage par mes cheveux qui sans avoir leur mot à dire, passent devant mes yeux.
Je finis par m'asseoir et m'appuyer contre un arbre, en soupirant lentement pour me calmer. Mes genoux rapprochés contre ma poitrine, je ferme les yeux et apprécie toutes les sensations de douceur qui peuvent s'exprimer d'une façon ou d'une autre autour de moi.
Je laisse mon esprit vagabonder à travers ce paysage inconnu. Je me déconnecte complètement du monde pour entrer dans ce monde fabuleux qu'est le jardin intérieur. Là, c'est toi qui décides ce qui s'y passe, tu t'y sens bien et tu aimerais y rester indéfiniment. C'est l'endroit qui t'offre ce qu'à l'instant tu désires le plus. Aujourd'hui, je place dans ce monde un champ fleuris, au multiples couleurs, le soleil illuminant de toute sa force le paysage. Le cœur heureux, je cours à travers la prairie, rigole, danse, fait des galipettes. Cela fait un bien immesurable après tant de tourment intérieur.
Et là, le drame. Tout s'est passé tellement vite. Et c'est de ma faute....
Tout disparaît. Le paysage s'assombrit, les couleurs deviennent ténèbres, et la joie devient stupeur. Mon esprit est brusquement retiré de ce paradis pour revenir à la place qui lui est initialement destiné. Je suis à peine revenu à la réalité que je sens la main froide d'un inconnu plaquée sur ma bouche. Je me sens soulevée pour me forcer à me mettre debout. Aucun échappatoire, mes bras sont maintenus le long de mon corps par un membre très musclé qui m'entoure et me serre. Je me débat tout ce que je peux, vainement. Je regarde avec terreur les trois homme devant moi et écarquille les yeux...
Non je ne veux pas y croire... pas lui
Mon corps se fige et les larmes se font une joie de dévaler la pente joufflue de mon visage. Ma respiration se fait tremblante et une peur mêlée à un sentiment très désagréable me tiraillent. Malgré l'avancée de la nuit, je distincte très clairement les traits physiques des trois hommes et en particulier de celui du milieu. Ses cheveux noirs, longs, lâchés au vent, donnant l'impression que des milliers de corbeaux tournoient autour de sa tête, son visage menaçant... ce n'est personne d'autre que Toshike, la personne qui m'a mise au monde. L'individu qui n'a pas hésité à levé un kunaï dans ma direction, qui a tué son épouse.
Une foule de souvenirs, de scènes dramatiques refait surface et brouille mon cerveau. Cédant à la panique, il me devient impossible de réfléchir. Ma tête me fait mal et me renvoie les images de ce jour immonde, telle une violente piqûre de rappel. Soudain, je sens une forte douleur à la jambe et le temps que je comprenne qu'une aiguille m'a transpercée, mes yeux deviennent lourds, mes muscles ne répondent plus
setsu à l'aide ! Yine, maman, je ne veux pas...pas maintenant...
Juste avant de tomber dans l'inconscience, telle une marionnette à qui on aurait coupé les fils, je sens mon corps être libéré de l'étreinte dans laquelle il se trouvait pour s'effondrer sur le sol. Puis, le jour a tiré sa révérence, la nuit a gagné sur la lumière. C'est le noir total.
petit ajout :
Remarque: Inaku se fait emportée juste après s'être effondrée. Vous vous en apercevez trop tard, comme convenu je crois
"Les souvenirs douloureux sont comme le temps, ils s'agrippent à toi partout où tu tente de t'enfuir"