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 Mission de rang D: le voile de la honte

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Inaku Hitsunaya
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MessageSujet: Mission de rang D: le voile de la honte   Mission de rang D: le voile de la honte EmptyDim 18 Aoû - 21:59

Un petit nuage glisse dans le ciel, le soleil éclaire le monde. Ses rayons partent tout droit, et descendent sur la terre laissant une trace lumineuse derrière eux. Les arbres dansent sous l'impulsion du vent et quelques feuilles prennent leur envol pour explorer d’autres horizons. Certaines retombent très vite, n'ont pas la chance de voyager loin. D'autres sont interminablement portées dans l'air et découvrent beaucoup de paysages. Tout est calme serein et silencieux dans la forêt de Konoha. Un endroit fantastique pour étendre sa chaise-longue et laisser son esprit vagabonder à travers la végétation.

Tout cela contraste avec la grande activité qui anime le village en son sein. Les aiguilles des horloges se seront d'ici peu rejointes sur le chiffres 12, et beaucoup de mondes arpentent les rues, à la recherche de quelques chose à se mettre sous la dent. Les marchants courent dans tous les sens pour les satisfaire. De l'agitation, du bruit, des conversations anodines et des rires attendrissants d'enfants se courant après sans faire attention à ce qu'il y a devant eux, voilà une journée qui semble banale pour nos villageois.

Oui semble, car depuis quelques temps, un enfant sème le trouble dans le village, ce qui suscite beaucoup de plaintes des habitants. Poubelles renversées, vitres cassées, notre petit farceur n'y va pas avec le dos de la cuillère. Moi, Inaku, fraîchement devenue guenin,  me suit rendue à la tour de l'Hokage pour demander une mission, afin de gagner des sous, car depuis ma nomination, le village a réduit mon aide financière pour moi et Noru. Alors, il faut que je  travaille pour pouvoir vivre décemment avec ma sœur.

Et il s'avère justement que mon but est de rechercher ce fouteur de trouble et de stopper ses actes au plus vite. Cette mission ne m'enchante pas, bien que je sache que les missions de Rang D ne sortent jamais du village et que du coup, elles ne sont pas trépidantes. Il faudra pourtant s'en contenter pour le moment. Je n'ai déjà plus d'interminables cours théoriques avec des profs soporifiques à souhait, c'était déjà ça.

Portant fièrement le bandeau de Konoha sur le front, je sillonne les rues à la recherche de renseignements. Mon premier arrêt se fait devant une boulangerie, quand je vois que les fenêtres du bâtiment n'ont pas été épargnées. Un morceau de verre pend encore sur la partie de la structure encore en place. La pierre ayant servie à l'acte traîne par terre. C'était une petite pierre certes, mais assez volumineuse pour dessiner un bel éclat rempli de pointes sur la fenêtre.

Alors que j'examinais les alentours en quête de traces pour retrouver le petit malin fautif, un homme sort de la maison, visiblement fatigué et agacé. Il s'appuie contre le montant de la porte d'un air las et entame une conversation avec une voix épuisée

Désolé pour la présentation. Ce gamin devrait être un peu éduqué tout de même. En arriver à tel loisirs. C'est désolant.

Je m'arrête dans sa recherche et regarde le marchant. Malgré l'impatience qui se lisait à propos du fameux garçon, le visage de cet homme dégageait une certaine gentillesse. Un petit sourire était présent, et sa voix sonnait doucement, sans qu'on ait la véritable impression qu'il se plaignait. En l'entendant, on avait plus la sensation qu'il faisait une simple remarque, sans connotations négatives. Je tente un petit sourire poli en lui répondant calmement

Oh ce n'est rien monsieur. Ce n'est pas de votre faute. Je m'appelle Inaku Hitsunaya, c'est moi qui suis chargée de ramener cet enfant à la raison

Je lui tends la main droite en signe de salutation. Il me la serre, en paraissant soudainement reprendre de l'énergie, comme si mes paroles avaient suffit à recharger ses batteries.

C’est à toi qu’on a confié ça ? Ben dis donc, il te ménage pas le hokage ! Attraper une fripouille pareil alors que tu semble à peine sortir de l’académie, t’as pas de chance petite. Dit-il sur on ton moqueur.

Je ne réponds pas immédiatement, me contente d'un petit rire timide, et jette un œil sur l'établissement. Aux vues des quelques autres dégâts, le petit n'en est pas à son premier passage. Pourquoi en veut-il autant à ce boulanger ?

Vous semblez bien le connaître. Vous pouvez me dire ce que vous savez à son sujet ?

Les questions commencent à remplir ma tête. Pourquoi cet enfant en fait-il autant, au point d’avoir une réputation des plus catastrophiques ? Qu’a-t-il en tête ?  Ce marchant paraît en savoir long sur lui, aurait-il alors quelque chose à lui reprocher ? Serait-ce une vengeance ?  

Mais toute seule, je ne pourrai jamais élucider ces interrogations, il fallait que le marchant m’aide. En tant que première mission, je compte bien la mener à la réussite. J'attends donc que l'homme en face de moi se remette toutes les informations qu'il avait en tête.

Il s'appelle Sunao Ichigawa. Mon fils va à l'école avec et il me dit souvent que Sunao n'est jamais présent en classe depuis quelques temps Je crois qu'il a le même âge que mon fils c'est à dire 10 ans. Je n'en sais malheureusement pas plus. J'espère que ça t'aidera à coincer ce petit emmerdeur

Je me répète intérieurement ce que je viens d'apprendre, remercie le boulanger et le quitte d'une poignée  de main. Il me faut maintenant compléter mes renseignements auprès d'un autre villageois. J'en sais déjà un peu plus qu'avant mais je ne peux encore rien faire. C'est occupée à élaborer un début de plan sur la base de ce que je connais déjà que mon regard tombe sur une vieille dame affairée à ramasser un pot de fleur cassé et la terre qu'il a répandu sur le sol. Je l’entends grommeler et soupirer d'agacement. Sunao serait-il aussi passé par là ou est-ce juste une simple maladresse ? Je m'approche

Euh... bonjour madame. Je peux vous aider ?

L'interpellée lève la tête et sourit. Elle avait des cernes sous les yeux qui dévoilaient une certaine lassitude. Elle accepte, me laisse poursuivre le nettoyage et retourne dans sa maison pour chercher de quoi nettoyer sa vitre, aspergée de peinture. Je m'agenouille et ramasse les débris de terre cuite qui gisaient encore par là. Puis je demande un balai et enlève la terre encore présente. Pendant que je m'adonne à la tâche, j'entame une conversation, histoire de ne pas perdre de temps.

Euh... excusez-moi...j'aimerais savoir... comment tout ça est arrivé ? Je veux dire, la peinture, le pot...est-ce que vous...

C'est encore ce chenapan d'enfant qui a fait le pitre ! Ah mais je te jure que si j'avais dix ans de moins, ce gosse aurait déjà reçu une bonne leçon !! Quel insolent ! Ses parents devrait serrer la visse, j'en peux plus moi !! la coupe la vieille dame, criant presque ses mots

Le ton qu'elle a pris me surprend. En apparence, cette dame semblait toute tendre avec les enfants. Mais une fois de plus, le dicton qui dit de ne pas se fier aux apparences vient de dévoiler une énième preuve de son affirmation. De plus, Sunao n'a de nouveau pas passé là pour la première fois. Je ne peux m'empêcher de penser à ce que je sais du fameux Naruto et de sa jeunesse très agitée. Sunao s'apparente beaucoup à lui, est-ce qu'il aurait les mêmes problèmes ? Se sent-il seul, lui aussi ?

Mais alors que la je m'apprête à poser une autre question sur le physique de Sunao afin de mieux le repérer, un bruit de vitre qui se brise retentit du côté de l'hôpital. Je me retourne et pense tout de suite à ma cible. Je lâche le balai en m'excusant de devoir partir aussi précipitamment auprès de la vieille dame et saute sur un toit pour mieux observer ce qui se passe. Effectivement, des pierres continuaient de voler et de détériorer le bâtiment. Alors cet enfant s'en prend même à un tel bâtiment ? Ça promet. Je concentre un peu de chakra dans mes pieds pour augmenter ma vitesse et me dépêche d'atteindre l'hôpital, avant que Sunao ne file.


Dernière édition par Inaku Hitsunaya le Sam 16 Nov - 21:06, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Mission de rang D: le voile de la honte   Mission de rang D: le voile de la honte EmptySam 14 Sep - 18:34

Lieu: hôpital

Je saute le plus rapidement de maison en maison pour arriver avant que notre petit malin ne s'envole. La question ce que je ferai une fois Sunao retrouvé commence à faire surface dans un coin de mon esprit. Devrai-je lui courir après toute la journée ? Comment va-t-il réagir face à ma sommation d'arrêter ses dégâts ?

Les toits s'enchaînent et enfin l'hôpital me fait face. Je descends du bâtiment sur lequel je suis encore perchée et m'approche d'une infirmière, sortie du bâtiment à l'assaut de l'enfant, pour lui demander un compte rendu des événements.

Ce Sunao a recommencé. Il a cassé trois vitres avant de crier "Bien fait pour toi, Konoha !". Quel pauvre enfant, il a l'air si perturbé...

Sa voix trahissait une certaine empathie, de la pitié présente, contrairement aux deux autres villageois avec qui j'ai déjà eu l'occasion de parler. Comme quoi tout le monde ne lui crache pas dessus comme ils le faisaient avec le fils du 4e du nom.

Mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur des états d'âme pour le moment. Une fois sa rapide explication terminée, je lui pose rapidement une deuxième question.

Savez-vous par où il s'est enfui ?

Je crois que je l'ai vu partir en direction de la falaise des hokages juste avant que je sorte.


La falaise des hokages ? Il n'irait pas jusque-là tout de même ? Mais pourquoi... J'agrandie les yeux à l'annonce de la direction. Je ne dois pas perdre une seule seconde, il faut l'arrêter avant qu'il ne dégrade cet endroit sacré. Je remercie brièvement mon interlocutrice et fonce. Mes sourcils sont froncés et ma tête se met à tourner à plein régime. Une multitude de questions se bousculent en moi et ma respiration accélère. Cette fois, bien que l'adversaire soit un aspirant, ce n'est plus un exercice pour moi. De plus je suis seule aujourd'hui. Je n'ai plus l'appui de Setsu sensei, de Teru ou de Sadao. Je dois trouver moi-même toutes les solutions aux problèmes qui pourraient se présenter.

Un mélange d'appréhension et de réjouissance naît en moi. Je me rends enfin compte des quelques responsabilités en plus qui me sont confiées et de la confiance que le village et en particulier le hokage actuel m'accorde. Bien sûr, la vie de personne n'est en jeu, mais j'aide tout de même à ma manière à ce que le village soit heureux chaque jour. Sunao perturbe cette tranquillité et il est de mon devoir de le ramener à la raison pour le bien de chaque habitant.

Enfin, la falaise sacrée me regarde, du haut de sa grande taille. Quelques têtes m'observent avec bienveillance et sagesse. Ces têtes grâce à qui Konoha est ce qu'il est et indirectement grâce auxquelles je vis aujourd'hui en sécurité. Mais l'une d'entre elle est partiellement masquée par un corps, une silhouette en mouvement, une arme à la main qui fait des allers et venues d'un côté à l'autre de la statue de pierre. Cet être est entrain de dessiner de petites entailles sur la sculpture à l'aide d'un kunaï. Des petits gémissements colériques accompagnent le geste.

Je me pose en haut de la montagne et l'appelle

Sunao, je ne te veux aucun mal, mais viens vers moi j'ai à te parler.

Deux yeux se lèvent vers moi et la main trancheuse s'arrête. Le bas des globes visuels est rouge et très humide. Quelques gouttes perlent encore le long des joues. Les dents sont serrées et les lèvres tremblotent. Tout ce visage exprime le mépris et la colère. Le jeune garçon ne tarde pas à hurler.

Sale menteuse ! Tu es de Konoha, et ça suffit à ce que je te déteste ! Va-t-en !

Dis-moi plutôt pourquoi tu en veux autant à ce village. Je te le répète. Je veux juste t'aider, pas te punir, aie confiance !

ça jamais !! cri l'enfant avant de sauter de la statue et de s'enfuir

Bon la diplomatie, ça ne marche pas. Passons à une autre méthode. Je m'élance à sa poursuite et créer un clone aqueux qui dessine un arc de cercle pour passer devant Sunao. Moi je reste derrière. L'enfant s'arrête et repart directement sur un des côtés non bloqué par moi ou mon clone. Quelle plaie ce Sunao ! Mais bon j'aurais dû y penser, c'était tellement évident qu'il aurait cette réaction-là...

La course-poursuite continue dans les rues de Konoha. Le fuyard ne fait attention à ce qu'il y a devant lui et renverse tout sans demander pardon. Malheureusement, en voulant vérifier combien de distance nous séparait, il ne voit pas l'homme débouchant de la rue transversale et fonce directement dedans. Le duo tombe et Sunao fait quelques roulades sous l'effet de l'élan de sa vitesse. J'en profite pour passer par dessus le malheureux passant et de plaquer au sol le fugitif qui s'apprêtait à se relever et repartir de plus belle. Je le mets sur le dos et lui tient une main au niveau des omoplates. Mon clone s'occupe de s'assurer que le passant bousculé n'ait rien.

Je sens tous les regards présents rivés sur ma capture et moi. Ils semblaient se poser des questions quant à mon action, mais personne ne réagit. Est-ce parce-que c'était spécifiquement Sunao et que cet enfant n'était pas dans le cœur de ses gens ? Ressentent-ils de la satisfaction à constater qu'il se faisait enfin stopper dans ses actes ? Malgré la montée de pitié qui montait en moi pour ce petit être si mal-aimé, je devais rester ferme et découvrir d'une façon ou d'une autre le pourquoi de tels agissements. Car j'étais convaincue que tous cela ne pouvait être qu'un amusement, il y avait forcément quelques caché derrière, une raison encore obscure qui le pousse à de tel extrémités

Oh non non, toi tu reste là. ordonné-je au petit qui se débattait comme un diable.

Ma doublure revient vers moi et à deux, nous emmenons notre récent prisonnier dans un endroit peu fréquenté de Konoha, un peu en hauteur. Nous le ligotons à un arbre et mon clone disparaît pour économiser un peu de chakra par précaution.

Je m'assied en tailleur et les bras croisés devant Sunao. Ce visage plein de mépris qu'il me renvoie me touche un peu. Je regrette un peu de l'avoir attaché de la sorte, ce n'est qu'un enfant après tout. Mais je ne peux me résoudre à le libérer. Au fond de mon cœur, je sens que l'être en face de moi a besoin d'aide, est perdu et se sent peut-être même seul et si je le relâche, cette aide ne pourra pas être apporté, car il va s'enfuir et refuser tout soutien, pourtant si manquant.

Bon, écoute-moi. À nouveau, je ne te veux aucun mal. Mais je sens que tu ne vas pas bien et j'aimerais t'aider, tu comprends ?

J'adopte une voix que se veut rassurante et douce. Je veux qu'il comprenne qu'il peut me faire confiance... Mais apparemment, il n'est pas encore très coopératif. À peine ai-je terminé ma phrase qu'il éclate

DE QUOI J'ME MÊLE !! C'EST PAS TES OIGNONS !! ET PUIS SI TU VEUX M'AIDER COMMENCE PAR ME DÉTACHER !!

Je ne réponds rien un court instant et arbore un petit sourire rempli de compassion. Il va falloir être patiente pour arriver à quelque chose. C'est pourquoi je lui dis, d'une voix murmurante

Si je te détache, tu vas t'enfuir n'est-ce pas ? Et tu vas recommencer à embêter les villageois, je me trompe ? Es-tu sûr que c'est la meilleur solution à tes problèmes ?

Je sens qu'il a envie de répliquer, d'encore une fois essayer de me rabattre mon caquet, mais une hésitation est présente en lui. Tout paraît se bousculer, une foule de sentiment se combattent pour dominer et l'esprit est perdu dans cette bataille. Serait-ce le début de l'élucidation de son tourment ?


Dernière édition par Inaku Hitsunaya le Mer 13 Nov - 19:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mission de rang D: le voile de la honte   Mission de rang D: le voile de la honte EmptyMar 5 Nov - 19:52

Un petit gémissement plaintif sort de la bouche de ce garçon. Ses yeux se mouillent à nouveau et ses dents sont serrées. Dans un petit sanglot, il tente de parler.

Tous ces regards... ce mépris pour moi... je... ne... ne le mérite pas... pourquoi...tant de haine... Je... je ne veux plus y retourner...

Je ne cesse de le fixer, le regard neutre. Toujours assise, je me retiens de répondre. J'ai envie de le laisser réfléchir tout seul, de le laisser trouver lui-même une solution à ses problèmes dont je ne connais encore que très peu de chose. De mon côté, je repasse tranquillement les mots qu'il vient de prononcer et tente de déjà construire un semblant d'explication de la situation. L'air est doux, le vent caresse mes deux tresses et décoiffe légèrement l'enfant devant moi. Mais cela contraste avec l'intérieur de chacun de nous. L'un est tourmenté par une situation qu'il ne contrôle pas et qui le dévore. Chaque jour lui semble être un fardeau. L'autre repense à ce qu'il s'est passé depuis la rencontre de ces deux êtres

En effet, mon esprit ne peut s'empêcher de freiner ma réflexion pour me renvoyer les images de ces regards tous rivés sur Sunao, comme une épée transpercerait sa cible, sans état d'âme. L'événement de cet après-midi dans les rues n'a pas dû arranger les choses. Quel pauvre garçon.

Toujours en sanglot, Sunao continue finalement de parler. Ce petit temps que je lui ai laissé semble avoir porté ses fruits.

S'il-vous plaît, détachez-moi...je... je vous en prie...

Sa voix ne hurle plus, elle murmure. Cette rage envers moi semble s'être atténuée. Toute cette colère s'est calmée. Me ferait-il enfin confiance ? Je me décide à lui répondre. Pour avoir un bon contact, il faut que j'y mette du mien aussi.

Sunao, explique-moi ce qui te tracasse. De quoi parles-tu quand tu parle de "y retourner" ?

Je parle de l'académie... je n'aurai jamais le courage d'y remettre les pieds...

Je lève un sourcil.

Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il baisse la tête. De grosses gouttes accompagnées de gémissements toujours plus forts tombent pour arroser la pelouse. Bientôt, une très petite flaque prend naissance au pied du garçon. Il est clairement en train d'extérioriser toute la souffrance qu'il a accumulé en lui. Je fronce et me rapproche de lui. Je l'amène délicatement à lever la tête en soulevant son menton avec un doigt.

Hey Sunao, ça va ?

ON M'ACCUSE D'AVOIR DELIBEREMENT PRIVE QUELQU'UN DE LA VUE !! hurle-t-il



Mon cœur loupe plusieurs battements. Ma bouche s'ouvre grande, tout comme mes yeux et ma respiration devient plus irrégulière. J'ai de plus en plus de mal à la contrôler. Ma vue se voile d'un brouillard épais. Je sens un frisson parcourir ma chair et m'envahir petit à petit. Mon cerveau tente de rejeter ce que l'oreille lui transmet mais en vain. Les mots que j'ai entendus sont bien réels et il vienne d'un enfant d'à peine 12 ans, énoncé avec un tel déchirement qu'il me semble que mon organe vital va subir le même sort. Il me faut un moment pour enfin retrouver la parole et revenir à moi.

Qu'est-ce tu as dit ? Tu n'es pas sérieux ?

Je lui caresse les cheveux et essuie les larmes qui coulent encore sur sa joue. Puis je sors un kunaï et coupe les liens qui le retiennent prisonnier. Il se laisse tomber et je le réceptionne dans mes bras. Je sens qu'il tremble et qu'il me serre avec la force de la tristesse et de la mélancolie. Je lui murmure

Vas-y mon garçon. Parle, ça va te soulager

C'était il y a quelques mois. On s'entraînait avec notre professeur à malaxer notre chakra et à utiliser une technique de notre affinité contre un arbre. La mienne est Katon. Je me souviens qu'une fille de ma classe s’entraînait avec son fuuton à quelques mètres de moi. On y mettait tout notre cœur car on adorait ce genre d'exercice. Chacun des apprentis ninja ne faisait pas de cadeau à l'arbre devant lui. Moi j’entraînais ma technique du Dagan: le projectile de feu. Jusque là je débrouillais plutôt pas mal, jusqu'à ce... cet instant tragique...

Je bois ses paroles, mais ne prononce aucun mot. Je ressens la difficulté qu'il a à me dévoiler un fardeau apparaissant comme tellement lourd à porter. Une petit goutte s'échappe et court pour rejoindre la terre. Je le serre un peu plus fort, pour l'inciter à continuer, à me faire confiance. Je fais le réceptacle à sa souffrance et en prend une partie. À deux la meurtrissure d'un poids que notre action a amené est plus facile à supporter.

Je ne voulais pas lui faire de mal. J'en étais même amoureux. Mais, alors que je cours pour envoyer une nouvelle attaque, déjà prête à sortir de ma bouche, je glisse sur un bout d'écorce venant de l'arbre qui me servait de cible, et envoie mon projectile... directement sur elle... Il a atteint ses yeux sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit. Je n'ai pas pu arrêter ma technique. Le sensei n'a rien pu faire non, et maintenant... elle... ne pourra plus jamais devenir une ninja. Et c'est entièrement de ma faute... je me sens si nul. J'ai privé la fille que j'aimais de ses rêves et...

Ne sois pas si dure avec toi. Ce n'est pas ta faute... tu ne l'as pas fait exprès. Apprend à accepter ce qui s'est passé. Je suis sûre qu'elle ne t'en veut pas. Allez sèche-moi ces larmes, d'accord ?

Notre étreinte se desserre et Sunao sèche ses yeux, qui sont encore très rouges.

Vous êtes bien la seule à me dire ça. Comme elle fait partie d'une famille noble, tous ont cru que je l'avais attaquée de sang froid pour éviter que les nobles ne soient des ninjas

Tout devient clair. Voilà pourquoi il en veut tellement à Konoha. C'est un malencontreux malentendu qui a mené cet enfant à être en quelques sortes bannis du cœur des gens, le voyant comme un vulgaire criminel à qui l’ont ne peut rien faire en raison de son âge. Et ce mépris non-justifié à poussé cet être innocent à se révolter contre l'injustice, ce qui a amené irrémédiablement à un cercle vicieux: Plus Sunao se révolte, et plus les gens croient fermement qu'il a blessé intentionnellement cette jeune fille, et donc la haine envers eux monte encore et pousse cet enfant à plus se révolter. Quelle situation périlleuse ! Comment je suis censée régler tout cela ?

Mes doigts continuent de sillonner la broussaille qui se trouve sur la tête de ce garçon. Je cherche malgré l'émotion de quoi mettre à jour l'innocence de celui qui trouve aujourd'hui refuge dans mes bras. La seule solution qui s'offre à moi ne m'enchante pas. Elle est très risque et peut autant tout arranger que tout empirer. Aucune garantie de réussite n'est présente. Et pourtant je ne peux pas le laisser dans cet état, il ne s'en sortira jamais. Un long soupir sort de mes poumons, histoire de détendre le chamboulement en moi et je déclare

Je sais que tu ne peux faire ça. Je te connais à peine, mais je vois en toi tout sauf un monstre. Il faut que tu t'explique directement avec cette jeune fille. Que dirais-tu d'une petite visite chez elle ?

Un regard effrayé jaillit des yeux de Sunao.

Vous n'y pensez pas ! Jamais les membres de son clan ne me laisseront passer. Jamais je ne pourrai mettre les pieds là-dedans ! Qu'est-ce qu'ils vont penser en me voyant arrivé hein ! Je ne suis qu'un monstre à leurs yeux. Si j'y vais je...

La main que je pose sur son épaule le stoppe dans son discours. Je lui accorde un sourire qui se veut le plus tendre possible. Chacun de nos regards se plongent dans l'autre. Je fixe ses yeux noirs comme la nuit et laisse passer un petit instant, en silence.

Tu ne seras pas seul. Je serai là moi, et si tu veux que tout le monde te considère à nouveau comme Sunao, l'apprenti ninja de Konoha et pas comme le monstre ayant délibérément aveuglé une fille de sang noble, il va falloir affronter ce que tu redoute le plus: voir les dégâts que tu as fait et tout mettre en œuvre pour te faire pardonner. Encore une fois, je suis certaine que cette fille ne t'en veut pas. Elle a sûrement dû te voir glisser. La dernière image qu'elle a pu admirer avant de tout éteindre n'est pas l'image d'un monstre, mais d'un simple maladroit. Parler avec elle t’aidera sûrement à te sentir mieux et le reste s'arrangera tout seul, je te le promet

Je me lève et lui tend la main. Elle tremblote encore sous l'effet de l'émotion mais elle est sincère. Elle est cet appui que le malheureux peut utiliser pour se relever et à nouveau vivre. Elle est cette porte de sortie vers un monde meilleur. Elle est ce guide qui vous emmène loin dès ténèbres. Bref, je voudrais que cette main puisse guider Sunao vers la paisible vie qu'il devrait avoir.

Sunao hésite, puis tend la sienne. Je le remonte et nous voici les deux debout, prêt à affronter l'épreuve finale: la confrontation avec le cœur du problème[/color]


Dernière édition par Inaku Hitsunaya le Sam 16 Nov - 21:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Mission de rang D: le voile de la honte   Mission de rang D: le voile de la honte EmptyLun 11 Nov - 14:00

Sunao sait où habite cette jeune fille. Il m'explique en chemin qu'il venait souvent lui rendre visite avant l'incident. Ils étaient très proches mais il n'a jamais eu le courage de lui confier les sentiments qu'il avait à son égard. Et maintenant, il n'ose plus l'approcher, la séparation est brutale et tout espoir d'à nouveau être uni lui semble envolés. C'est à travers sa voix faible et tremblotante que je ressens toute la déchirure d'un cœur qui a jeté son dévolu sur cette chose inaccessible et qui s'entête à garder toute son affection pour elle.

Cet éternel combat entre l'émotion et la raison qui tiraille Sunao le pousse aujourd'hui à choisir entre braver l'interdit pour rejoindre la personne qu'il chérit le plus après sa famille et rester dans son désarroi sans prendre le courage d'en sortir, car la difficulté semble insurmontable. Je suis contente qu'il ait accepté la première solution mais ne peut empêcher mon cœur d’accélérer la cadence. Quel que soit le résultat, j'y serai pour quelque chose, et s'il se révèle destructeur pour cet enfant, je serai l'unique responsable. Mais je sens qu'il faut tout de même essayer, sinon à la place de la déception d'avoir échoué, on aura celle de ne pas avoir tenté et cette dernière fait beaucoup plus culpabiliser que la première. C'est ce que je pense en tout cas: on a le droit d'échouer pas de ne pas essayer.

Après avoir traversé le village, on sort à nouveau du centre pour arriver dans les derniers quartiers avant la muraille de protection du village. Beaucoup de quartiers de clan se succèdent, dont celui des Nohara, où réside une de mes nouvelles coéquipières. Je la vois jouer sur la pelouse avec un joli chien blanc, et j'ai très envie de la saluer. Mais le cœur n'est pas à la discussion amicale et anodine. Alors je passe mon chemin.

Enfin, Sunao s'arrête devant une porte et regarde avec inquiétude  l’emblème qui la décore. En l'examinant de plus près et en me remémorant ce qui a eu la chance de passer et de rester dans ma matière grise lors des long cours théorique de l'Académie, je reconnais clairement le symbole du clan  Hyûga. Je commence à comprendre pourquoi ce simple incident a eu de telles proportions. Les yeux de cette famille est l’atout majeur en combat. Pour quelqu'un qui veut rendre invulnérable un Hyûga, il n'y a pas de meilleures façons que d'atteindre les yeux. D'une part privé de sa meilleure carte et d’autre part simplement aveuglé, cette personne devient inoffensive. Mais cette famille croit vraiment Sunao capable d'une chose pareille ? Ayant un regard extérieur, je trouve cela assez surprenant.  

Un homme devant la porte marquant l'entrée du clan nous dévisage avec un regard froid. Il semble particulièrement porter son attention sur le jeune garçon. Voyant clairement qu'on s'était arrêté lui et moi, il en devine notre intention. S'adressant à Sunao, d'un ton sec et dur, le garde lâche.

Qu'est-que tu fais ici. Tu n'as pas à traîner dans les parages. Allez, va voir ailleurs si j'y suis !

Réaction très prévisible du garde. Restant calme je me présente, m'inclinant pour appuyer mes propos.

Excusez-moi je m'appelle Inaku Hitsunaya, je suis guenin depuis peu et ma première mission consiste à faire cesser les actes de cet enfant. Le seul moyen qui s'offre à moi et de mettre à jour un malentendu quand à un accident qui s'est produit pour l'une de vos membres, à qui je transmets tout mon soutient. Je vous demande humblement de nous laisser la visiter afin de réellement éclaircir tout ceci

Je me surprends quand au vocabulaire et à la tournure des phrases que j'emploie. D'habitude, elles sont beaucoup plus brutes et directe. J'ai réussi à faire l'effort de l'élocution pour que mon message soit mieux pris au sérieux. Est-ce que ça marchera ?

Impossible, j'ai reçu l'ordre de ne pas le laisser entrer. Cet enfant a délibérément blessé Minako aux yeux pou affaiblir le clan.

Il détourne son regard de moi pour fusiller Sunao avec.

Sa présence ici n'est pas bienvenue.

Sunao reste silencieux, la tête baissée. De la pitié monte en moi. Je ressens à quel point il est mal à l'aise et n'a envie que d'une chose: courir loin d'ici et se cacher du regard des autres. En le voyant dans cet état, je ne peux m'empêcher d'avoir un certain dégoût pour le garde du clan et pour tous les gens l'ayant traité comme un criminel jusqu'à maintenant. Serrant les poings pour stabiliser mon agacement, je fixe l'homme

Excusez-moi d'insister mais regardez-le. A-t-il le visage d'un criminel ? Le croyez-vous vraiment capable d'une telle chose volontairement ? A-t-on déjà une vision compétitive entre les clans alors qu’on n’est même pas sorti de l'académie ? Je vous en pris, que ça ne soit pas le garde qui parle, mais l'être humain qui l'incarne et osez me dire que cet enfant a attaqué de sang froid cette jeune fille.

Bon sang, je fais fort aujourd'hui question discours. Le Hokage devrait me récompenser rien que pour ça. Le garde fixe Sunao qui n'a pas bougé et prend un air plus renfermé. Ses rides, déjà nombreuses se creusent et les mains qui tiennent son bâton se serrent. Je ne cesse de garder mes yeux braqué sur lui, respirant assez rapidement sous l'effet du stress. Je m'adresse tout de même à un homme d'un clan renommé et puissant. Ce n'est pas le moment de se le mettre à dos.

Je sens d'ailleurs mes muscles trembloter. Milles possibilités de réponses se succèdent dans mon esprit. Les quelques minutes que le garde laisse passer avant de répondre me semblent interminables, et je commence à me demander ce que je vais bien pouvoir faire si cette méthode là ne marche pas. J'aurai sur les bras, un enfant encore plus anéanti qu'auparavant et il faudra tous les efforts du monde pour ne pas le voir claquer entre mes doigts parce-que son petit cœur n'aura pas supporté la surcharge d'émotion.

Finalement, un long soupir se fait entendre, puis une réponse. Malheureusement, le garde ne change pas d'avis.

Je suis navré mais Sunao ne peut entrer. Passez votre chemin et qu'on ne te revoit plus traîner dans les parages, sale mioche.

J’entends un reniflement mou. Je baisse les yeux. Ça y est, c'est fichu. Mon plan n'a pas marché et ma première mission tend à l'échec. Je tourne la tête vers Sunao et m'approche de lui pour le prendre dans mes bras. Il s'y blotti sans discuter. Mes yeux scrutent le paysage devant moi. Ils sont remplis de liquide salé qui ne demande qu'à couler le long de mes joues. Une boule dans la gorge m'empêche de respirer et de parler sans lâcher l'eau de mes globes visuels. J'ai envie de parler à Sunao, de le consoler, mais je ne voudrais pas qu'il me voie pleurer et qu'il se sente encore plus coupable.

Soudain, une petite voix se fait entendre, venant de l'autre côté des portes.

Toriko, j'ai entendu la conversation, laissez-le entrer s'il-vous plaît

Nos deux regards virent ensemble dans la direction de la source de la voix. Je découvre une jeune fille vêtue d'un kimono blanc avec des manches larges. Il descend jusqu'en bas, de tel façon à ce que les pieds de la jeune filles sont cachés par ses plis. Elle avait des cheveux d'un noir intense coiffés en une longue queue de cheval, ne laissant que deux petites mèches cadrer son visage. Ses yeux étaient cachés derrière un bandage blanc. Aucun doute: il s'agissait de Minako Hyûga. D'ailleurs, lorsque je vois les yeux écarquillés de mon nouveau protégé, je ne peux que confirmer ma déduction.

Le garde se précipite vers elle.

Mademoiselle Minako, vous ne devriez pas sortir toute seule, c'est trop dangereux !

La jeune fille tente ses bras et tâtonne dans le vide jusqu'à toucher le montant de la porte. Puis elle lève la tête.



Ne t'inquiète pas Toriko san. Je me débrouille très bien toute seule. Emmène-moi jusqu'à Sunao je te prie.

Sa voix était douce et calme. Une certaine sagesse semblait en ressortir. Dans tout les cas, elle était une des clefs de réussite pour lever le malentendu qui s'était installé depuis un mois. Le garde proteste mais Minako insiste. Sunao reste bouche bée. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas vu sa bien aimée, et voilà qu'elle réapparaît devant lui.

Après bien des hésitations, Toriko accepte et guide la jeune fille jusqu'à lui. L'Ichigawa n'ose sortir de mots. Il sent un frisson le parcourir lorsque la main de son élue lui frôle la sienne. Petit à petit, il ferme ses doigts, les mains sont enfin unies. Je reste immobile. L'instant était tendu. Une petite réjouissance monte en moi. C''est la première fois depuis que l'on s'est rencontré que je vois ce petit garçon esquisser un sourire. Ce visage enfin détendu, voilà qui met du baume au cœur.

Sunao, c'est bien toi qui me tient la main ?

Euh... ou... oui c'est moi Minako

Tant mieux... Tu sais, on a été si longtemps séparé que je n'ai pas pu te dire que je sais que tu n'es pas coupable. Je t'ai vu trébucher. C'est moi qui n'ai pas été assez rapide. Je suis en partie responsable de ce qui m'est arrivé. Je sais que tu n'a pas fait exprès, tu n'es pas comme ça j'en suis persuadée.

Je ne retiens plus mes larmes. Ce soulagement, cette joie de voir enfin éclaté la vérité me comble et me fait sourire. Je regarde ce couple avec un bonheur immensurable. Minako sourit également. Elle conclut avec un petit rire

Et... comme tu n'es qu'un gros timide, je vais le dire à ta place: je t'aime Sunao, je voulais te le dire, mais on a été séparé et je n'ai plus eu l'occasion, alors voilà je te le dis maintenant.

Sunao reste sans voix. Déjà que sa culpabilité vient d'être levé, il reçoit le plus beau cadeau qu'il pouvait attendre. Il renifle et pleure à chaude larme. Il enlace Minako en bredouillant entre deux sanglot.

Oooh Minako, merci, merci beaucoup... merci...

*plus tard*

Il fait nuit noir. Allongée dans mon lit, je ne cesse de repenser à cette mission. Depuis la rencontre entre Sunao et Minako, la vérité a enfin été admise, grâce à cette jeune fille et Sunao a réparé tous les dégâts qu'il avait causés. J'ai mis la main à la pâte et ensemble, on a su faire changer le regard de tout les gens lésés. Pour récompenser Ce jeune garçon de son grand courage, je lui ai offert un bol de ramen et il m'a quitté un énorme sourire aux lèvres. Je souris dans mon édredon: mission accomplie, Hokage sama...
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