Spoiler:

   Si il y a bien une chose que je répugne par-dessus tout, chose dont je ne peux pas même supporter la fragrance étouffante, c’est bien le saké. Au nom de quoi a-t-on inventé cette boisson pestilentielle aux reflets mordorés et aux effets plus dévastateurs qu’un kunail en plein cœur ? Pourquoi diable les ivrognes de fin de semaine se sentent-ils l’immanquable devoir d’aborder toutes les jeunes filles à la sortie des bars, la nuit à peine tombée ? J’avoue avoir grande peine à saisir l’utilité de dépenser ses biens à se rendre ridicule, le rouge aux joues pour épater une galerie de minettes plus maquillées que des pots de peintures, au kimono exagérément ouvert…

          Et nom de dieu ! Pourquoi mon seul véritable ami en la personne de Ryuk se sentait-il le droit de me faire avaler une coupe pleine de ce poison brûlant, par pure amusement ! L’alcool est une forme de « désaltération » que ne supporte hélas que très peu et bien vite, j’avais senti mon esprit se brouiller et mes paroles m’échapper tout bonnement. Il ne me reste en mémoire que le rire assourdissant de mon cher compagnon, hilare à s’étouffer de me voir tituber sur les arrêtes des toits les plus hauts du village en plein milieu de la nuit.
Lorsqu’enfin au matin, les vapeurs de saké s’évaporèrent devant mes yeux, je sortis de ma torpeur dans la ferme intention d’arracher la langue encore toute chaude du coupable de la destruction de ma paisible soirée. Emplie d’une colère sourde, je retournais l’ensemble du village, sous le regard quelques peu inquiet de quelques villageois peu habitués à me voir dans de tels états. Après quelques infructueuses recherches, je mis enfin la main sur le coquin, encore secoué d’un fou rire au fond d’une petite grotte perchée dans les falaises.
Je ne puis que dire qu’il regretta amèrement cette farce de mauvais goût. Encore toute fumante de colère, je lui lançais, furibonde :

« Imbécile ! A cause de ta blague idiote je suis en retard chez le Kazekage !! J’avais prévu de passer lui demander une mission pendant les distributions et…et…HAA ! ELLE VA ME MASSACRER !»

        Je fis immédiatement demi-tour, prenant pleinement conscience du temps qui avait filé bien plus vite que je ne l’avais présagé. Je ne m’inquiétait guère pour la personne de mon ami, car il connaissait mes sauts d’humeur peu fréquents et ne garderait en mémoire que l’amusement que sa pitrerie lui avait procuré. Grand bien lui fasse.
Filant ventre à terre, je sautais de raccourcis en raccourcis peu orthodoxes – la salle de bain de ce type n’était pas la meilleure idée qu’il m’est été données d’avoir…- et me dirigeait, les poumons en feu par ma course effrénée, vers le manoir du Kazekage. Grimpant quatre à quatre les marches et bousculant accidentellement quelques Sunajin qui revenaient du bureau de notre bien aimée Kyudaime un rouleau de mission à la main, je stoppais enfin devant ce  dernier, suant sang et eau. Calmant ma respiration sifflante, je toquais à la porte frappée de l’insigne de vent et entrais doucement, espérant de toutes mes forces que sa mauvaise humeur due aux réveils trop matinaux se soit éteinte entre temps…

« Kazekage-sama…Pardonnez-moi… Est-ce qu’il vous resterait une mission de rang C à me confier ? »



HRP : Voili voilou, j'aimerais bien une mission de rang C solo si possible ^^. Merci d’avance !
(Ryuk me le paiera, soyez-en certaine.  )

Voici ta mission Yine (en accord avec Akira pour qu'Hijikata et moi-même te la donnions) :

Citation :

Depuis plusieurs jours, des rapports font états de vols dans différents commerces du village. La sécurité est incapable de trouver qui en est l’auteur et d’autres tâches plus importantes leur a été assignées. Le Kazekage vous confie la mission d’enquêter, de trouver et d’appréhender le ou les responsables de ces larcins ! À savoir que de nombreuses personnes ont été blessées durant les vols, il est donc à prendre en considération que le/les voleurs soient peut-être dangereux. N.B. : Sachez qu’il est peu probable que ce/ces montes-en-l ’air soient des ninjas. Bonne chance !

Bonne chance à toi et au plaisir de te lire !  

Fin de la journée. Tous les muscles de mon corps hurlaient d’indignation après l’harassant travail que je leur avaient infligés, à savoir la restitution en bonne et du forme de toutes les affaires volées aux marchands du village, accompagné de mes « plus plates excuses » pour l’incident. Tournait en boucle dans mon esprit cette petite rengaine incessante «  C’est un entraînement, c’est un entraînement… » que je marmonnais en serrant des dents pour consoler les meurtrissure que m’avait infligé ce service en argent aux couteaux bougrement bien aiguisés.

Dam nit.

             Traînant de la patte, je me dirigeais vers le manoir de notre chère Kazekage, en redoutant un peu sa réaction lorsque je lui avouerais avoir chassé le brigand du village, sans l’avoir mis sous les verrous ou autre… Bah…je me prendrais le siège du bureau dans la figure et peut-être une mise à pieds, ça me fera des vacances de prises.
            Déglutissant, je massais mes épaules endoloris en m’engageant dans les escaliers lorsqu’un glapissement joyeux attira mon attention et levant les yeux, aperçu Ryuk qui me faisait de grands signes ravis du haut d’un toit un peu plus loin. Toute à sa joie, il ne remarqua pas la mienne, plus mauvaise, qui était celle de le réduire en tout tout petits morceaux, attendant patiemment qu’il s’approche. Ce dernier sautilla jusqu’à moi, une main dans le dos et moi levant la mienne prête à lui asséner un coup de poing…lorsque je me retrouvais avec une gerbe de petites fleurs blanches sous le nez. Éternuant de surprise, je reculais d’un pas les yeux écarquillés, tandis qu’il souriait de toutes ses dents :

« Tu viens faire ton rapport non ? C’est pour toi ! Pour te féliciter de la fin de ta mission ! »
- Merci…

Je pris la gerbe blanche, oubliant alors ma colère et ma rancune, presque contente de cette attention… Ah oui, le marché ! Je me penchais vers lui, gentiment :

« On va au marché tout à l’heure ? »

Un cri de joie franchi ses lèvres et il partit en bondissant, les bras levés au ciel :

« Jee vaiis au marché avec ma petiite Yiineee ! Je vaiis au marché aveec ma petiiiite Yiineee !! »

Attitude gamine mais non pas moins touchante. Je me dirigeais un peu plus vite vers le bureau, toquant trois coups à la porte et pénétrant dans la pièce bien éclairée, un air impassible sur le visage, les mains croisées dans le dos et récitant d’un air monotone :

« L’auteur des faits visant les vols et coups et blessures portés aux villageois a été identifiés. Il s’agissait d’un maître voleur et dresseur de singes qui envoyait ses bêtes piller à la nuit tombées. J’ai restitué personnellement les biens dérobés, entassés dans une voûte à flanc de falaise aux frontières du village après l’avoir menacé. Je lui ai injecté un très léger somnifère et menti sur la contenance de ce dernier en prétextant un poison avant de lui donner un antidote factice avec l’ordre de ne pas revenir au village. Il s’en est allé et ne reviendra pas, je puis vous l’assurer personnellement. »

                Mon rapport terminé, je courbais l’échine gracieusement et m’effaçait dans l’encadrement pour laisser place à d’autres ninjas venus faire leur rapport, descendant les marches quatre à quatre en soupirant de soulagement. C’est qu’elle était impressionnante quand elle voulait notre Kage…
Émergeant à la lumière, je profitais de la fraîcheur de fin d’après-midi et descendit les escaliers en pressant ma main contre mon collier, l’esprit tourné vers ce que j’allais bien pouvoir raconter à Ryuk maintenant que je lui avait proposé cette sortie…

Bah. Il était bavard.

Il parlerait pour deux.