Valet des Kiyomizu

Une menace ? Ou une simple impression ? Plusieurs semaines sont passées, aussi vite que tout vint certains moments auraient pu paraître long, lorsque Juka-sama était aux côtés de Kodo-san. Cela ne change point dans mon coeur ... C'est cette situation qui m'est pénible et douloureuse. Mais je savais masquer ces peines derrière mon sourire, et voir Juka-sama heureuse et en bonne santé était une raison suffisante à mon bonheur. Ma relation avec ma tendre amie est des plus merveilleuses, une complicité nous unissait, une grande amitié. Cela me suffisait afin de faire abstraction à mes douleurs et cacher les démons qui tentaient me guider vers le mauvais chemin. Concernant Kodo-san ... Je dois avouer que cet homme n'a rien de mauvais. Au contraire, il est même bien fort sympathique, et au fur et à mesure je compris qu'il n'avait point forcément quelque chose contre ma personne mais tout simplement envers les hommes qui s'approchent de Juka-sama. C'est un homme possédant une grande gentillesse, un coeur noble, et est également bien jaloux et possessif. C'est quoique bien compréhensible, lorsque nous possédons le coeur de cette femme ... Mais je ne suis point là par compétivité mais pour sa protection, et c'est ainsi en faisant abstraction, comme je le pouvais, de leur relation, je découvris un jeune homme fort sympathique. Cela ne m'empêchait point de ressentir une certaine rancoeur envers lui mais je taisais tout mauvais sentiment. Au fur et à mesure je réussis également à m'imposer en tant que entraîneur, car Juka-sama ne devait point négliger ses compétences. Ayant appris l'iroujutsu dans le but de pouvoir la soigner si un malheur lui arrive, je lui transmettais alors ce savoir pour qu'elle puisse en faire bon usage, si jamais il arrive un accident qui faisait que nous étions dans l'obligation de se perdre de vue un temps, bien que je ferais tout afin que une telle chose n'arrive point. En dehors de ce savoir, j'entretenais les siens également, l'exerçant au combat, la rendant plus forte dans ses talents qui est le bôjutsu, le taekwondo et je l'aidais à perfectionner son pouvoir héréditaire afin qu'elle puisse les maîtriser et créer des Genjutsus dignes de son nom, et manipuler ses victimes comme bon lui semblait. Sa lacune est qu'elle se laisse bien trop envahir ses sentiments, ce qui fait que ses phéromones en sortent bien puissants sans qu'elle le sache et perdant contrôle, fort heureusement je fus entraîné afin de ne point céder à ces particules, mais mon entraînement a beau avoir été dur, on ne me l'a jamais appris avec un Kiyomizu en face de ma personne. Je gardais le sang froid comme je le pouvais, mais je sentais mes membres trembler, mon corps changer brutalement de température, et une envie irrésistible de briser ma chasteté. C'est alors dans ce genre de moments que je me devais d'interrompre la leçon afin de souffler longuement, assis, pour ne point devenir fou, et de préférence éloigné d'elle. Également, nous avons changé d'endroit, et depuis peu, vivons dans un nouvel environnement, dans une nouvelle auberge ... Aussi pittoresque que incensée, une fois de plus. La sécurité n'y était point, nous étions la seule sécurité de Juka-sama, et malgré que je ne doute point de mes compétences, j'envisage toujours le pire. Il lui faut un autre endroit, caché, discret, sécurisé, mais également bien plus confortable. J'appris que le luxe est la meilleure qualité depuis toujours, et je sus faire la différence entre mes biens et ceux d'une classe moyenne depuis mon enfance. Alors non ... Elle ne restera point longtemps à cet endroit, et je comptais bien les faire emménager temporairement dans une auberge que je connaissais, plutôt lointaine. Par ailleurs, mes doutes se mirent à prendre du sens ... Je sentais parfois des présences qui ne m'étaient point inconnues. Je ne saurais dire de quoi il s'agit, mais mon expérience ne me mentira jamais. Je possédais cette impression que nous sommes surveillés par des êtres, a but forcément malfaisant, et cela me déplaisait bien fort. Il va falloir y remédier également, à ce problème, afin de ne point mettre Juka-sama en danger. Assis en seiza devant la table basse, j'observais ma bien-aimée prendre son repas avec une expression des plus attendrissantes, signe qu'elle appréciait ce dont elle se nourrissait. Elle a beau avoir été privée de sa famille de sang noble, elle ne perd néanmoins point les manières qu'on lui avait appris. Assis en face de sa personne, je l'observais, quelque peu perturbé par sa beauté, tandis que mes mains de ses baguettes saisies ne semblaient point se décider à saisir mon met. Ce n'est seulement qu'en croisant son regard, qui me souriant doucereusement, que je repris mes esprits et, sentant que je rougissais quelque peu de honte, me concentra alors enfin à mon repas. Quelques minutes passèrent où nous étions devenus plus bruyants, à parler avec tant d'entrain de tout sujet qui nous passait dans l'esprit accompagné par des rires complices, et je vis Fujita-san nous rejoindre enfin. C'était un matin, nous étions tous vêtus alors de ces kimonos légers de chambre, malgré l'air peu réveillé de Juka-sama elle restait néanmoins enjouée. Je me tourna vers le nouvel arrivant, le voyant nous observer. '' Bonjour, Kodo-san. J'espère que votre nuit fut des plus agréables. '' Que je lui fis, prenant mon ton naturel, c'est à dire bien mélodieux, et m'inclinant légèrement envers lui. Je m'habitua à sa présence, au final, qui n'est point désagréable. Je finis mon repas et saisis ma longue pipe que je posais à mes côtés avant de m'asseoir, et me leva alors, remerciant chaleureusement pour ce repas. Je me dirigea à l'extérieur, sur le sol recouvert par du bois laqué, et m'assis à nouveau, observant sereinement le paysage, fumant la longue pipe dont je soutiens la tête au creux de ma main, placée contre ma cuisse. Cette détente qui m'est toujours des plus agréables afin de méditer et embrasser la nature du regard fut interrompue bien trop vite. En effet, je ressentais à nouveau cette présence qui ne me plaisait point ... Quelqu'un nous observerait ? Ce serait sot de montrer que je me méfie, alors c'est d'un air naturel comme n'ayant rien senti que je me relève doucement avant de regagner la pièce où Fujita-san déjeunait avec Juka-sama. Je ne me dirigea point vers notre table mais passa à côté, je sentis cependant leur regard se poser sur moi, et les vis m'observer, se demandant pourquoi donc je semble distant. J'espérais les rassurer avec un sourire doucereux et monta à l'étage, afin de regagner ma chambre. Malgré mon air calme et apaisé, j'étais nerveux quelque peu par cette présence. Je n'allais point laisser faire les choses. Me rafraîchissant sous la douche, je m'habilla ensuite avec un de mes kimonos digne d'un Hidemi, mais bien plus simple à l'oeil, et attacha mes deux katanas à ma ceinture. Je sentis soudain que l'on m'observait, et je me tourna alors devant la porte ... Attrapant le regard de Kodo-san. Ah ... C'est sûr, je semblais sûrement bien trop précipité, mais je ne voulais point l'inquiéter. Je me tourna alors devant lui, m'inclinant légèrement avec respect, mais étant déjà vêtu et armé, les soupçons sur mes prochains gestes sont forcément mis en garde.

Valet des Kiyomizu

Une menace ? Ou une simple impression ? Je fus bien mal placé ... Et je songeais à ce que Kodo-san pouvait bien penser ici maintenant. Que je m'apprêtais à fuir pour une quelleconque raison ? Ce serait absurde, jamais je ne quitterais les pas de Juka-sama ... Je demeurais silencieux, soutenant son regard. Perler le moindre mot pourrait me rendre bien plus suspect. Cependant, il ne se fit point prier qu'il parla alors en premier, mettant en scène les doutes qui furent semblables aux miens. '' Kakuzo je n'ai aucun doute sur le fait que tu as toi aussi senti leur présence. '' J'haussa un sourcil mais fut cependant rassuré qu'il ne me suspectait en rien. Je ne savais s'il avait une quelleconque confiance envers moi après tout. Mais ses conclusions furent que véritables, et je ne pouvais que saluer sa déduction, et également qu'il le ressentit également. Mes épaules se relâchèrent alors de soulagement, et me fit part de son inquiétude de laisser Juka-sama seule. C'est bien pour cette raison que je voulais, sur un coup de tête je l'avoue, partir seul, dans l'espoir de ne point éveiller la moindre inquiétude envers cette source douteuse. '' La prochaine question est donc lequel reste près d'elle, N'est ce pas ? la réponse n'en est que plus simple, toi. Je te fais desormais assez confiance pour te laisser la protéger en mon absence et puisque ces individus nous suivent bien avant que tu ne sois là alors il est clair et net que leur cible n'est autre que moi ou Juka ou les deux. '' J’acquiesca silencieusement ses dires, cependant bien enchanté d'apprendre qu'il me faisait dorénavant suffisamment confiance. Que pouvais-je demander de mieux afin de pouvoir m'approcher de Juka-sama sans avoir cette impression qu'un me poignardera dans mon dos ? Je hocha une nouvelle fois, mais d'avantage plus ferme cette fois. Il respectait mon rôle et je vais pouvoir enfin me mettre en position qui m'est destinée depuis toujours. Je lui en étais reconnaissant, mais ce fut plus fort que moi car, étonnamment, je me mis à m'inquiéter pour sa personne. Je suis habitué à m'occuper de ce genre de tâches, alors s'il lui arriverait quelque chose ... Non, je suis bien trop sot voyons ... J'ai en connaissance les capacités de Kodo-san, et son ancien poste traduit sa puissance. Il a survécu à la guerre de Konoha contre Kiri alors que sa tête fut de mise et réussit, grâce à nos alliances, de reprendre sa place. Je lui lança alors un ferme '' Entendu. '', le regardant partir, tandis qu'au dernier moment, il me remercia alors, ce qui me surprit, une fois de plus, mais me toucha. Bien ... Il ne me reste plus qu'une chose à faire. Je compta trente fois dans ma tête, afin de m'assurer que Kodo-san soit éloigné, et de ne point créer d'agitations. Une fois le temps écoulé, je me dirigea vers la chambre de Juka-sama, frappant doucement à trois coups. La porte s'ouvrit aussitôt à la vue du paradis que j'aurais pu m'en être aveuglé, mais son regard confus ne me mettait guère à l'aise. '' Kakuzo ? '' Elle sortit sa tête afin de regarder dans le couloir, avant de me fixer avec étonnement. '' Mais ... Où est Fujita ? '' En guise de réponse je tendis mon index vers ses lèvres, lui demandant de ne point dire d'avantage. M'assurant que personne nous observait j'en profita alors afin de me faufiler en vitesse, osant omettre de demander la permission à ma Reine. De ce fait, ce qui la surprit, je m'approcha de sa personne afin de saisir une épaule et la poussa doucement en arrière afin de m'avancer. Elle s'étonna à nouveau mais comme toujours me laissait faire, fort heureusement possédant une confiance aveugle envers ma personne. Je préservais ce corps précieux près de moi tandis que je fis glisser en silence la porte coulissante derrière moi. '' Qu-Qu'est-ce qui se passe ? Tu m'inquiètes à agir comme ça ... '' J'inclina légèrement ma tête en guise d'excuses, je ne pouvais répondre avant de m'assurer qu'elle soit en sécurité. J'écoutais alors ce silence un instant avant de soupirer et me retourner afin d'adresser un sourire doucereux à celle qui me fait constamment perdre la tête. '' Kodo-san est parti vérifier quelque chose. Je ne suis qu'ici afin de m'assurer que vous êtes dans le confort. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, un seul mot et tout vous sera exaucé, Juka-sama. '' Que je lui répondis enfin, parlant à voix basse mais tout aussi douce. Son regard me scrutait, mais quelque chose me déplaisait. Me suspectait-elle ? C'est que je ne voulais l'inquiéter ... Connaissant son tempérament elle refusera catégoriquement de rester là à ne rien faire. Que ce soit la bonté de son coeur ou afin de ne point se sentir rabaissée. Je me déplaça alors le long de la pièce, afin de prendre place dans un coin, mais en retournant je vis Juka-sama aller en direction de la fenêtre ... Mauvais !! Je me précipita vers elle avant de la plaquer contre ma personne. Quelle folie, son visage allait être découvert à une telle vue ...! Et quelle vue, cette fenêtre nous offre le spectacle de la rue principale, et nous étions qu'au deuxième étage. Je tourna vivement le dos à cette fenêtre afin de cacher de tout mon corps Juka-sama, la main droite la tenant fermement tandis que je nous déplaçais rapidement à côté du cadre, la main gauche se plaquant contre le mur. '' Kakuzo mais à quoi tu jou....Hmpfffff ! '' Elle me repoussait et se mettait de dos. Que sa voix peut être portante lorsqu'elle l'élève ! Ma main couvrit immédiatement sa bouche de force et de nouveau je la ramena contre moi. '' Juka-sama, de tout mon être je vous demande pardon pour de telles grossièretés, mais je vous en prie, ne me compliquez point les choses ... '' Que je souffla, plaquant mon dos fermement contre le mur. '' Calmez-vous, et je vous promets que je vous expliquerais. Vous n'avez point confiance en moi ... ? '' À ces mots ses épaules se relâchèrent, elle cessa de se débattre et je sentis son poids s'accentuer contre mon torse. Enfin, on y arrive, elle se donnait complètement à ma protection ... Doucement je plia mes jambes afin de m'asseoir et la faire asseoir, il ne fallait en aucun cas qu'on nous voit. Je sentais une présence s'approcher de plus ... Et cela m'inquiétait. Lorsque je m'assura que personne ne se trouvait aux alentours je relâcha avec douceur mon étreinte et libéra ses lèvres. Doucement, je sortis mon premier katana, juste au cas où. '' Je sais qu'on nous surveille, Kakuzo. Je le sentais depuis un moment déjà. '' Que j'ouissais alors. '' Je déteste qu'on essaye de me cacher des choses. Fujita est parti en avoir le coeur net, c'est ça ? '' '' ... Oui, Juka-sama. Pardonnez-moi. Je ne voulais point vous inquiéter. '' '' Laisses-moi sortir. Je vais le rejoindre. '' Qu'elle me fit alors d'une voix soudainement tranchante. Ah ... Je m'y attendais bien. '' Il en est hors de question. Votre sécurité est prioritaire, que ce soit pour moi ou pour Kodo-san. Je me dois de vous protéger. '' '' Tu me protégeras les arrières si on se fait attaquer ! Mais je ne veux pas laisser Fujita seul ! Lâches moi ! '' À nouveau elle se mit à se débattre, alors je resserrais mon étreinte autour de sa taille, gardant son dos fermement contre moi. Elle a beau être forte, je peux me vanter d'avoir d'avantage de force. Je voyais ce qui l'animait ... Elle avait peur. Peur pour Kodo-san et elle s'inquiétait. '' Et s'il lui arrive quelque chose et qu'il a besoin d'aide ? Hein ?! Tu as pensé à ça ?! '' Et là, ce fut la tâche la plus difficile. C'était mauvais ... Ses émotions prenaient le dessus, et ses phéromones s'intensifiaient. Un frisson des plus sauvages parcourut mon corps, et un autre, et je sentais ces particules me posséder. Non, non ... Il en était hors de question ... Je ne devais céder ... Jamais ... '' J-Juka ... Sama ... Je vous en prie, je vous en conjure ... Contenez-vous ! '' Je sentais mon souffle s'échauffer dangereusement et je m'en enivrais tant que je me mis doucement à voir flou. Mais à l'opposé, ces phéromones me donnaient toute la force qui venait ailleurs afin d'augmenter mon étreinte. Elle ne pouvait s'échapper de mon emprise. Des ordres, des insultes, des menaces, elle se mit même à me supplier. Je ne l'ai jamais vu perdre autant contrôle de ses émotions. Dieu merci que je ne suis un homme souillé, un autre étant dans la même position l'aurait ... Non, je ne veux guère y penser ! Je me retenais déjà tel un animal affamé depuis bien trop longtemps. Je ne sais si c'est par miracle ou par mon entraînement acharné que je pus contrôler mon côté animal qui ne demandait que de s'éveiller. Ah Seigneur, ceci est la torture ultime ... Un homme fou d'amour possédé sans pitié par les phéromones de sa bien-aimée, et ne peut lui exprimer un tant soit peu ce qui le rend fou. Cette sensation s'intensifiait encore, si fort que j'allais pousser par moi-même un gémissement des plus plaintifs et douloureux, jusqu'à ce que je compris la source. Ce n'était plus de la colère, elle ne se débattait plus ... Au contraire, elle a abandonné toutes ses forces et son corps se mit à trembler légèrement. '' Fujita ... Crétin ... '' Je ne pouvais voir son visage par ma position mais par mes mains la scellant de tout mouvement, je sentis quelque chose de chaud s'y poser. Juka-sama pleurait ... Elle pleurait devant ma personne. J'en fus stupéfait et ce sentiment qui l'habitait fut si fort qu'on en pleurerait comme la fin de tout bonheur, j'en fus ému ... Et enfin, mon Dieu enfin, les phéromones se calmèrent alors. L'arrière de mon crâne se cogna brutalement contre le mur et je laissa pour une fois sans aucune gêne sortir un long soupir quelque peu bruyant, comme si je ressortais de l'eau après un moment interminable en apnée. Ca y est, je reprenais contrôle ... '' Juka-sama ... '' J'étais profondément ému et déchiré par la tristesse qui se mit à habiter son corps qui ne méritait un tel châtiment. De tout mon coeur, je voulais lui enlever cette hantise, et non en tant que homme aimant mais tel un frère je serra son corps contre le mien, désireux de tout mon être de prendre cette tristesse. Une main passait dans ses cheveux, afin de la rassurer du mieux que je pouvais. '' Allons ... Ayez confiance en Kodo-san. Ayez confiance en ma personne. Vous savez que nous avons mérité nos titre de Kage, hein ? C'est bien pour une raison, nous possédons la force la plus importante de nos villages respectifs. Souvenez vous de ce que vous avez vécu lors de la dernière guerre, et malgré toutes ces confusions, il s'en était sorti. Vous en étiez sortie. '' '' ... Au début, je croyais Fujita mort, et ça a failli me rendre dingue, tu le sais ça. J'ai fui mes amis en espérant mourir dans le désert. Le destin a fait qu'il était là-bas. Mais j'ai bien failli mourir de douleur, si tu savais ... Je ne veux plus jamais revivre ça. '' '' Je le sais, Juka-sama ... Et je comprends que trop bien ce sentiment. Moi-même je l'ai ressenti lorsque j'appris que vous avez déserté Konoha avec les pro-Fujita, j'ai cru devenir fou alors que je ne vous connaissais point encore. Maintenant que c'est le cas, c'est non seulement en tant que protecteur fanatique des Kiyomizu que je pourrais perdre la tête de panique, mais également parce que c'est vous, tout simplement. Mais les choses sont différentes à présent, ma chère amie. Nous avons vécu bien pire, et nous l'avons surmonté ensemble, n'est-ce point ? Alors aujourd'hui ce n'est guère grand chose, je vous l'assure ... Comparé à avant. On s'en sortira sans aucun danger, et vous allez revoir Kodo-san bien plus tôt que vous ne pouvez l'imaginer. '' De mes mots rassurants, que ce soit à ce sujet ou la distrayant ailleurs, je finis par la calmer. Nous étions restés ainsi un certain moment. Cinq minutes ou une heure ? Malgré la situation, je me trouvais au Paradis, le temps ne comptait plus ... Doucement, je proposa Juka-sama de s'écarter de cet endroit afin qu'elle puisse se mettre dans un endroit bien confortable, et je lui fis éviter à tout prix la fenêtre. Fenêtre qui, au passage, je pris soin avec rapidité de la fermer. Je suis peut-être quelque peu trop prévenant, mais je craignais une attaque furtive avec une bombe empoisonnée ou que sais-je encore. Les stores fermées, nous étions dans le noir, ce qui est d'ailleurs point plus mal, la lumière attirera les curieux, et j'alluma une bougie afin de pouvoir avoir son visage dans mon champ de vision. Juka-sama grimpa alors dans le lit et s'assit dessus, me regardant avec innocence comme si elle me demandait de venir s'asseoir à table. Gêné et bien trop pudique, je refusais cette proposition qui était pourtant sans aucune arrières pensées dans une tête aussi pure et innocente, mais par principe -et surtout après ce que j'ai dû endurer avant- je m'assis simplement à terre, un bras plié contre le lit pour me tourner vers Juka-sama, l'autre tenant mon katana, prêt à n'importe quelle occasion.

Valet des Kiyomizu

Une menace ? Ou une simple impression ? Dans toute bataille, tant d'éléments sont nécessaires afin de porter victoire à notre camp, dont prendre de l'avance face aux ennemis ... Dans mon cas présent, ce n'est point de guerre entre pays, mais bien plus important, la sécurité de ma raison de vivre. Peu importe l'importance de la situation, c'est à ces instants que je me dois de remporter la victoire en avance, bien avant que la bataille ne débute. J'observais d'un air absent Juka-sama, réfléchissant à la situation. Je sentais que malgré le calme présent, elle était nerveuse. Enlaçant ses jambes avec ses bras, elle regardait ailleurs, et pourtant en elle tout ses sentiments bouillonnaient, retenant au passage ses particules. Le temps passait, et l'absence de Kodo-san confirmait nos craintes, il y avait bel et bien des personnes. A cette heure-ci, il serait revenu si la situation n'aurait été qu'illusion. Je ne pouvais rester ainsi, à attendre ces hommes, mais je ne devais exposer Juka-sama, ce serait bien trop dangereux ... Et là, une idée me traversa l'esprit ... Que dis-je, une illumination ! C'est un plan risqué ... Mais si on joue le jeu ... Mon regard revint vers ma bien-aimée. La seule chose qui me posait problème est qu'il va falloir l'intégrer dans le plan. Point que cela la gênerait la connaissant, cependant c'est à ma conscience et mon inquiétude qui me cause problème. Je refuse de la mettre en danger ... '' Kakuzo ? '' Je ne répondis point de suite. Le risque est bien trop grand afin de le saisir ... Si jamais on sera découverts ? Et si jamais ils finissent par s'en prendre à ma personne plutôt qu'à elle ? Je ne pourrais alors suivre le plan et la protéger comme il le faut ... Je me mordis le pouce, tiraillé par toutes ces questionnements. ]'' Kakuzo ... Si tu as quelque chose en tête, n'importe quoi, dis-le. On ne peut pas rester ainsi à attendre qu'ils arrivent. '' Elle avait raison. D'autres idées me venaient en tête, mais la première demeurait la meilleure. C'est d'accord ... Il fallait que Juka-sama joue le jeu à la perfection, et ne se laisse point emporter par ses sentiments. C'est la seule condition au succès. Je me retourna enfin vers ma protégée et lui pris soudainement la main. '' Ma chère amie, je vous prierais de m'écouter attentivement. Vous allez devoir faire ce dont je vous demande à la lettre, et je vous promets qu'on s'en sortira. '' *** Les pas résonnant sur le plancher du même étage, on pouvait ouïr des cris venant des hôtes de l'auberge. Des supplications jusqu'aux étouffements ... Pourvu qu'ils ne sont point injuriés, ceux qui sont complètement en dehors de ces histoires. Kakuzo ne pouvait intervenir et les sauver, sa priorité est la sécurité de la jeune Kiyomizu avant tout, quitte à laisser mourir les autres, il n'est point un justicier. Par ces bruits, on pouvait cependant deviner qu'ils ne furent point tués, mais endormis par un gaz. On ne peut que prier que ce fut le cas. Parmi cette pression des plus nauséabondes, la porte coulissante glissa d'un geste brusque, menant à la pièce où se trouvaient Juka et son protecteur. Deux regards surpris se tournèrent alors vers les intrus. Un noble tient fermement la jeune femme par les bras. Ce dernier se mit alors en avant d'un air menaçant, mettant alors en position d'attaque les intrus. Mais à la surprise de tout le monde, Juka se mit devant son protecteur comme pour le protéger. Kakuzo, choqué par ce geste, posa sa main sur l'épaule de la descendante de Narcisse afin de l'inciter à retourner derrière lui, mais elle refusa et s'avança alors devant les intrus, leur faisant face totalement désarmée. Quelle folie, direz-vous ... Et c'est effectivement le cas. Un des intrus sourit alors, s'approchant de Juka. '' C'est bien, bonne fille ... Tu es intelligente. Tu sais qu'à la moindre résistance, ces deux hommes à qui tu tiens tant se feront tuer. '' Il prit fermement le bras de la jeune femme afin de la plaquer contre lui, la faisant face à son protecteur. '' Toi, Hidemi ! Pas un geste ! Sinon elle mourra ! '' Ce dernier s'avança d'un pas, tendant son bras envers la direction de Juka, mais s'arrêta aussitôt, prenant conscience du danger. Alors il ne pouvait qu'écouter et recula, baissant la tête de désespoir. L'homme qui tenait la Kiyomizu entre ses mains fit un signe de tête vers ses collègues. '' Allons-y. '' Tandis que ses accompagnateurs quittèrent aussitôt la pièce, ce dernier reculait doucement, gardant son otage contre lui, la lame contre sa gorge, ne quittant pas du regard l'ancien Raïkage déchu. Une fois arrivé vers la porte, il fit éclater une bombe fumigène, prenant fuite avec la victime. Arrivant au point de rencontre, c'est un spectacle bien pittoresque qu'ils ont pu voir devant leurs yeux. En effet, en bas, Fujita n'était pas en position de faiblesse, bien au contraire. Mais ceci n'allait pas durer plus longtemps ! Le shinobi, du haut du toit de cette bâtisse abandonnée se trouvant près de la bataille, s'exclama alors. '' Plus un geste, Fujita ! '' Qu'il hurla alors. Il venait tout juste de tuer son dernier allié qui se trouvait en bas. '' Ne fais rien de stupide, sinon ... '' Il tira à nouveau Juka afin de la faire face à l'ancien Hokage. A nouveau il plaqua la jeune femme contre lui afin de la tenir fermement et glissa un kunaï contre sa gorge. Elle lança un regard paniqué à Fujita mais sûrement par peur, ne dit rien. '' Un seul geste de travers, et elle est morte ! Tu comprends ça, hein ? '' D'un regard lubrique, il scruta alors la jeune femme. '' Eheh, c'est un bon morceau que tu as n'empêche, hein ... Je vais pouvoir m'amuser un peu, je ne compte pas la lâcher comme ça ! '' Par provocation sûrement, il passe alors sans aucune gêne sa main sur la côte droite de la descendante de Narcisse, baissant sa garde aveuglé par la luxure. La chevelure blanche masqua alors son doux visage, cachant un rictus irrité se créant au coin de ses lèvres. Et d'un geste digne d'un professionnel dans ce domaine, elle dégaine de sous sa tenue un katana, éventrant le ravisseur qui était collé à elle. Ce dernier hurle et tombe alors en arrière. La jeune femme se retourna vers lui, prenant une voix étonnamment grave pour une femme. '' Mes excuses, très cher, mais je ne suis point de ce bord ... Votre toucher me dégoûte. '' D'un air détaché, elle passe sa main là où l'homme l'a touché comme pour enlever une saleté, avant de se tourner vers Fujita. '' Ahum ... Je compte sur vous afin que son geste maladroit reste entre nous. Je ne veux guère qu'une telle chose s'ébruite. '' *** Quel dégoût de se faire tripoter ainsi ... C'est d'un manque cruel de finesse. Par un homme, qui plus est. C'est la première et bien la dernière fois que cela m'arrivera, je le prie de tout coeur. Ah ... Qu'est-ce que je ne ferais point pour Juka-sama ... Le risque valait la peine cependant, car j'ai tué le ravisseur pervers, les autres, ayant rejoint la bataille, ont péri sous les mains de Kodo-san. Je fis un clin d'oeil complice à ce dernier, lui faisant comprendre que tout est en ordre, posa mon index contre mes lèvres et annula le Henge. Une fois la chose faite, mes pas me menèrent au bord et d'un saut me mis au même niveau que l'ancien Hokage. Mes yeux balayèrent la zone, mais ne vis personne, cependant par simple précaution ne révéla point où se trouve Juka-sama. Car selon les plans, elle réussit à s'échapper par la fenêtre afin d'aller se cacher dans un lieu précis. Etant donné qu'en la quittant, les ravisseurs nous ont tous suivi, tout devrait être dans l'ordre. Voyons à présent la suite ...