Si sombre, si froid. Serait-ce déjà l’hiver qui frappe à nos portes ou suis-je sous l’emprise des chimères d'un puissant illusionniste pour que la chair de poule se dresse sur mon enveloppe charnelle? Tout est si flou, si ténébreux et chaotique. Je clignai une fois des yeux, rien. Une deuxième fois et ma vision semblait s’éclaircir, puis une troisième fois pour réaliser que je me tenais, à genoux, dans une marre de cadavres et de sang à n’en plus finir. Prise sous le choc, je me levai sur mes deux pieds et regardais nerveusement mes alentours pour reconnaître, vaguement, l’environnement auquel je faisais face et quelques cadavres d’où le sang gisait. Quoi qu’il en soit, un murmure m’interpellait, effrayant et intriguant, n’aidant pas à la chair de poule et aux tremblements de terreur qui s’emparaient de mon esprit tourmenté. J’entrepris mon avancée dans le lac ensanglanté du sang de plusieurs ninjas qui ont été tués, puis j’entendis un hurlement retentissant de la forêt juste à côté. Les yeux presque sortis de la tête tellement ils sont écarquillés, pas par pas, j’effectuais mon approche vers la forêt et j’y perçus une ombre. Le personnage dont la silhouette semblait plutôt carrée et masculine se retournait lentement alors que mes yeux tentaient de le démasquer. Celui-ci fit alors un pas en avant en ma direction, puis, sous le clair de lune, quand celle-ci se montre enfin derrière son nuage qui la cachait comme une mère protégeant son enfant, la forêt s’éclaircit. Les mains de l’homme laissaient quelques gouttes de sang s’écraser contre le sol alors que le croissant de lune commençait à révéler son visage, puis…

    Je me réveillai soudainement en sursaut, à bout de souffle, comme si je venais de courir un marathon. Je me relèvais d’abord pour m’asseoir convenablement sur mon lit, les jambes encore sous les couvertures, croisées puis je passai une main sur mon front pour y essuyer les sueurs froides. Quel cauchemar. C’est dans ce genre de moments où j’aimais avoir mon frère près de moi pour me consoler à la suite d’un voyage dans un tel enfer dans les bras de Morphée. Afin de bien casser l'ambience, subitement, des hurlements et des coups retentissaient de ma porte d’appartement qui me firent sursauter. Me connaissant, j'eus probablement lâché quelques cris de panique pendant mon sommeil tourmenté par la peur. Cela fait maintenant plus de deux semaines que je faisais ce rêve, ou plutôt ce genre de rêve dont le principal élément était le sang. Donc deux semaines à vivre le calvaire, à faire de l’insomnie et à n’avoir aucun ou très peu de sommeil. Peu importe, un ou l’autre n’est pas bon pour ma santé et ce n’est pas très productif non plus. A l’instar de rester dans mon lit à vouloir dormir, je pris mon courage à deux mains pour sortir de la puissante étreinte de mon matelas et de mes couvertures. Il est relativement tôt le matin. Alors que les coups résonnaient encore dans mon appartement venant de la porte d’entrée, j’enfilai un chandail à courtes manches de couleur orange orné de quelques symboles du village et de mon clan que j’avais laissé sur le sol la veille et je marchais lentement vers la porte, encore assommée par le réveil brutal. À deux pas de la porte, je poussai un cri à la personne qui se trouve de l’autre côté.

      - Ç-ça va, ça va, j’arrive, 'ttebane!, criai-je avec peu de patience.

    Je déverrouillai prestement la serrure et ouvris lentement la porte et je découvris que ma voisine et son mari se trouvaient derrière la porte, morts d’inquiétude. Étant en sous-vêtements, je pris la peine de ne montrer que le haut de mon corps qui est couvert du chandail orangé que j’eus trouvé plus tôt sur le plancher en bois. J’adressai un sourire aux deux personnes se tenant devant le parquet de mon entrée malgré mon visage affichant une certaine fatigue. Les cheveux allant dans tous les sens, on aurait dit que je m’étais battue pendant la nuit et que je m’en étais sortie indemne. En peu de temps pour ne le dire, je réussis à les convaincre de rentrer chez eux puis je m’excuse du dérangement occasionné. La honte. Enfin, je verrouillais la porte à double tour et marchai vers la fenêtre pour pousser les rideaux sur le côté afin de laisser la douce lumière matinale pénétrer dans mon petit logement.




    Je fis soudainement un face à face avec mon calendrier collé sur le mur. Je posai mon doigt sur le carré représentant « aujourd’hui » après deux petites secondes pour faire le tour dudit calendrier. Un ballon de Volley-ball était dessiné sur ce petit carré. Chose qui me rappelle que c’est congé pour tous les Konohajins, le nouvel Hokage avait planifié d’aller à la plage au Pays de la Lune. Rares sont les Hokages qui offraient une telle sortie à son village. Néanmoins, elle fut très appréciée. Une sortie parfaite pour les personnes en manque de sommeil! De nouveau motivée, je me dépêchai de déguster mon fruit matinal avant d’aller prendre une douche. Douche qui s’avéra être plutôt rapide contrairement à l’habitude. Ensuite, j’enfilai immédiatement un maillot de bain bleu de deux pièces puis un short noir ainsi qu’un chandail blanc recouvrant l’arrière bras sans pourtant couvrir les épaules. Je retourne à la salle de bain par la suite pour brosser mes cheveux rouges pendant un moment afin de les dénouer, puis les sécher et les attacher en forme d'une queue de cheval en prenant tout de même le soin de laisser deux mèches sur les deux extrêmes de mon visage ainsi qu’un toupet sur mon front que je repoussais sur le côté comme d'habitude..




    Dans une armoire, juste à côté de la garde-robe, je saisis une serviette puis de la crème solaire et autres matériaux utiles pour aller passer une journée à la plage. J’insérai le tout dans un sac que je lance par la suite sur le lit et je retourne à la salle de bain pour me brosser les dents. Par la suite, je passe faire un tour dans la cuisine pour prendre un ou deux fruits que j’insérai dans mon sac pour la plage puis j’y ajoutai enfin ma petite sacoche ninja qui contenait quelques instruments servant à mon travail quotidien de kunoichi pour le village. Avant de quitter les lieux, j’enfilai une paire de sandales ordinaires. Puis, j’entrepris de verrouiller la porte après avoir pris les clés juste à côté de la porte et des lunettes de soleil, le sac sur l’épaule droite, les lunettes sur le nez et les clés dans la main gauche en train de verrouiller la porte. Je rangeai systématiquement les clés de l’appartement dans la poche gauche du short noir que je porte et me dirige vers le point de rendez-vous sans trop traîner sur la route, l’appartement se situant au centre-ville du village et le point de rendez-vous étant la porte.




    Je mis quelques minutes de marche pour me rendre aux portes du village puis je perçus un homme que je pus reconnaître rapidement, le nouvel Hokage. Alors lui aussi se payait une journée de congé, comme nous. Tant mieux, plus on est de fous, plus on rit, comme on dit! Je le saluai d’un hochement vertical de la tête suivi d’un sourire radieux malgré le comportement qu’il a eu envers la population durant les premières semaines, lui pardonnant tout. Après tout, peu de gens pouvaient comprendre les véritables responsabilités du rôle qu’il occupe pour le village de Konoha. Et puis, il est effectivement difficile de passer à travers la première semaine. Je jetai toutefois un regarde à la cigarette qu’il fumait en  grimaçant légèrement. Je ne voulais pas embarquer dans ce sujet. Je levai ensuite mon regard vers le ciel d’un bleu azur d’une magnificence absolue où les cumulonimbus sont absents sur des kilomètres à la ronde. Pas de doute, ça allait être une très belle journée. Je me demandais toutefois qui répondra à l’appel en cette journée ensoleillée.
     

Aujourd'hui est une journée particulière. Excitée, je sors de mon lit avant que le soleil ne se présente. J'allume ma lampe et commence à m'étirer pour un peu éveiller mes muscles. Le sourire aux lèvres, je descends à la cuisine pour me préparer de quoi remplir l'estomac qui réclame depuis quelques minutes sa dose de travail. Les cheveux encore en broussailles, j'avale trois tartines et deux verres de lait chaud, rien de tel pour commencer une bonne journée. Celle qui s'annonce, je l'ai imaginée, rêvée toute la nuit. Je n'ai cessé de créer des scénario tous plus farfelus les uns que les autres, jusqu'à me demander s'il n'y avait rien d'illicite dans le thé que j'ai bu hier soir avant d'aller me coucher.

Oui je me réjouie beaucoup. C'est une super idée qu'à eu notre hokage. Surprenant d'ailleurs qu'une telle chose soit arrivée jusqu'à sa matière grise, lui qui apparaissait tellement distant et sec avec autrui. J'avoue que inviter ses shinobis à la plage, je n'aurais pas cru. Comme quoi le dicton qui dit de ne pas se fier aux apparences n'a pas tort.

J'avale la dernière bouchée de pain et file me changer. Comme d'habitude, j'opte pour mon haut noir et mon dessous bleu. Puis je coiffe mes cheveux en deux tresses que je laisse retomber sur mes deux épaules avant d'attacher fièrement mon bandeau. Ah quel joie je manifestais à son obtention. Je souris malicieusement devant le miroir, pavanant un peu avec l'insigne de Konoha. Oui ce matin, j'étais de bonne humeur, et je comptais en profiter.

Marchand tranquillement dans les rues de Konoha avec mes affaires sur le dos, je pense à ma soeur qui n'a pas voulu se joindre au groupe. C'est dommage, on aurait pu faire plein de chose ensemble. Je l'aime bien au fond, on est tellement complice. Et elle est déjà si forte, elle m'impressionne. ça ne m'étonnerais pas qu'elle devienne guenin plus vite que prévu. Bah tant mieux, on pourra faire plein de mission toute les deux, avec setsu. Je m'en réjouie d'avance.

Mon sourire s'agrandit à cette constatation. Les mains derrière la nuque, j'arrive au porte de Konoha. La dernière fois que je les ai traversé, j'étais dans un autre état d'esprit. Oui un tout autre. Mais aujourd'hui je n'ai aucune raison de m'inquiéter ! Avec notre Hokage et de valeureux ninja du village, je pourrai sortir des enceintes en toute sécurité. D'ailleurs, deux ninja sont déjà présents, dont justement notre dirigeant en chef, qui nous montre en ce jour une autre facette de sa personnalité, en nous invitant ainsi. Puis une femme très jolie, aux cheveux rouge, couleur qui lui va très bien, se tenait à côté. Je ne la connais pas, bien que je l'aie plusieurs fois croisée dans le village.

Un peu génée, je m'approche et tente, d'une voix légèrement hésitante

Euh... bonjour, je suis Inaku Hitsunaya. euh... je viens pour la sortie à la plage.

J'accompagne mes propos de mon plus beaux sourire, histoire faciliter les nouveaux contact. Au fond de moi, j'espère de tout mon coeur que Setsu ou Aikenka, ou les deux dans l'idéal, se présentent aux portes de Konoha.